Écrit par Darrel H. Pearson, Claire M.C. Kennedy and Margaret M. Kim
Le 20 juin 2018, Bill C-21, Loi modifiant la Loi sur les douanes, a été déposé au Sénat canadien à l’occasion de la troisième lecture à la Chambre des communes. S’il est adopté, le projet de loi modifiera la Action sur les clients afin de permettre à l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) de recueillir des renseignements personnels sur toutes les personnes qui quittent le Canada ou qui ont quitté le Canada. Le projet de loi C-21 propose également d’ajouter de nouvelles dispositions relatives aux obligations en matière de moyens de transport, à l’exportation de marchandises, à l’autorisation de partager des renseignements douaniers et à la contrebande. Par conséquent, les entreprises au Canada et aux États-Unis, ainsi que les ressortissants de pays tiers qui ont des relations dans ces deux pays, devraient surveiller l’évolution de la législation et envisager d’ajuster leurs plans de voyage transfrontaliers et leurs stratégies d’exploitation futures.
1. Le projet de loi élargit le pouvoir de l’ASFC de recueillir des renseignements sur les personnes et les marchandises
Avec l’adoption du projet de loi C-21, la Loi sur les douanes révisée permettra à l’ASFC de recueillir des renseignements biographiques sur toute personne qui quitte le Canada ou qui a quitté le Canada. Les données recueillies lorsqu’un voyageur entre dans un pays à un point d’entrée terrestre du Canada serviront de registre de la sortie du voyageur des États-Unis, et vice versa. Les renseignements biographiques comprennent non seulement le nom complet, la date de naissance, la nationalité, le sexe et le document de voyage, mais aussi des renseignements plus détaillés comme la date, l’heure et le lieu du départ de la personne du Canada et, si la personne arrive aux États-Unis, la date, l’heure et le lieu d’arrivée.
De plus, l’ASFC peut exiger que les transporteurs internationaux recueillent et soumettent des renseignements biométriques détaillés sur tous les voyageurs au départ du Canada.
L’ASFC communiquera automatiquement des renseignements à l’Agence du revenu du Canada et à d’autres organismes du gouvernement fédéral (p. ex. Emploi et Développement social Canada et la Gendarmerie royale du Canada). Cela facilitera le suivi des jours passés au Canada par les non-résidents et, en retour, il pourrait y avoir des exécutions plus vigoureuses par l’ARC des obligations liées à l’impôt. Par exemple, les non-résidents qui passent un total de 183 jours au Canada au cours d’une année sont des résidents réputés du Canada aux fins de l’impôt sur le revenu, sous réserve d’un allègement en vertu d’une règle de « bris d’égalité » découlant d’une convention.
De même, les hommes d’affaires canadiens qui voyagent fréquemment aux États-Unis devraient également connaître le nombre de jours qu’ils passent aux États-Unis, afin d’éviter d’être considérés comme un résident des États-Unis par l’Internal Revenue Service (IRS). L’IRS applique le critère « substantial presence test » pour déterminer si un particulier est admissible à titre de résident aux fins de l’impôt.
Fait important, l’article 94 proposé de la loi exige que toute personne qui quitte le Canada se présente à un agent de l’ASFC si on lui demande de le faire, et « réponde honnêtement à toutes les questions qui lui sont posées par un agent dans l’exercice de ses fonctions en vertu de la présente loi ou de toute autre loi fédérale ». Le défaut de se conformer à cette exigence constitue une infraction à la Loi sur les douanes et peut entraîner une amende ou une peine d’emprisonnement.
Cette nouvelle obligation pourrait devenir importante en ce qui concerne la nouvelle disposition relative à l’exportation de contrebande examinée brièvement ci-dessous. Dans un scénario hypothétique où une personne déclare qu’elle n’exporte pas de marchandises réglementées et que cela s’avère incorrect, il peut être constaté que la personne a fourni de faux renseignements et, par conséquent, être réputée avoir commis une infraction en fournissant de fausses réponses.
2. Le projet de loi crée de nouvelles obligations de déclaration pour les moyens de transport
Le projet de loi C-21 introduit également de nouvelles obligations de communiquer des renseignements concernant un « moyen de transport visé par règlement » qui part ou qui devrait partir d’un endroit à l’intérieur du Canada pour une destination finale à l’extérieur du Canada. Les personnes visées par règlement (au sens du nouveau règlement) doivent fournir à l’ASFC les renseignements suivants :
- des renseignements sur le moyen de transport ou son itinéraire;
- des renseignements sur toute personne à bord ou qui devrait se trouver à bord de ce moyen de transport;
- le dernier endroit à l’intérieur du Canada d’où le moyen de transport est parti, que la personne soit ou non à bord du moyen de transport à cet endroit; et
- la date et l’heure du départ du moyen de transport.
Toutefois, si les marchandises à bord d’un moyen de transport se déplacent directement d'« un endroit à l’extérieur du Canada à un autre endroit à l’extérieur du Canada et traversent les eaux canadiennes ou l’espace aérien canadien », ou d’un « endroit à l’intérieur du Canada à un autre endroit à l’intérieur du Canada et quittent temporairement les eaux canadiennes ou l’espace aérien canadien », elles n’ont pas à être déclarées en vertu des nouvelles exceptions.
Dans la mesure où votre entreprise comporte des moyens de transport à l’intérieur et à l’extérieur du Canada, il serait prudent de surveiller la mise en œuvre des nouvelles obligations de déclaration pour assurer la conformité aux nouvelles règles.
3. Le projet de loi applique des dispositions contre la contrebande
Le projet de loi modifie l’article 159 de la Loi sur les douanes afin d’entérer en contrebande ou de tenter de faire sortir en contrebande du Canada, clandestinement ou non, des marchandises assujetties à des droits de douane ou des marchandises dont l’exportation est interdite, contrôlée ou réglementée.
Ce qui nous attend
Le projet de loi C-21 devrait recevoir la sanction royale au quatrième trimestre de 2018, lorsque le Sénat reprendra ses travaux à la fin de septembre 2018. Après la sanction royale de la loi, toutes les parties intéressées auront l’occasion de participer au processus d’élaboration de la réglementation après la publication préalable du règlement, qui comprendra des détails sur la législation.
Si vous êtes préoccupé par l’effet de la législation, ou par la façon dont l'Insentry / Exit peut affecter vos opérations commerciales, veuillez contacter Darrel Pearson, chef du commerce international et de l’investissement, ou Claire Kennedy, associé directeur, clients et Industries.
Traduction alimentée par l’IA.
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