Par Michael A. Eizenga, Ranjan K. Agarwal, Gannon G. Beaulne et Ethan Z. Schiff
Le 20 décembre 2018, la Cour d’appel de l’Ontario a rendu sa décision dans le recours collectif Rana Plaza (Das v George Weston Limited, 2018 ONCA 1053) confirmant la décision de la Cour supérieure de justice de l’Ontario de rejeter la demande. La réclamation a été déposée dans le cadre d’un recours collectif proposé en Ontario au nom de personnes blessées dans l’effondrement de l’immeuble Rana Plaza à Dhaka, au Bangladesh, en 2013, et de leurs familles. 2 520 personnes ont été blessées et 1 130 sont mortes dans l’effondrement.
Les demandeurs ont poursuivi le détaillant canadien Loblaw Inc. et trois sociétés affiliées (y compris Joe Fresh Apparel Canada Inc.), qui s’étaient indirectement procuré des vêtements par l’intermédiaire d’usines du Rana Plaza, et la société française d’essais, d’inspection et de certification Bureau Veritas SA et deux sociétés affiliées, que Loblaws a engagées pour effectuer deux vérifications sociales limitées d’une usine du Rana Plaza. Les audits sociaux n’incluaient pas l’audit de l’intégrité structurelle du Rana Plaza. Bennett Jones LLP était l’avocat des défendeurs De Bureau Veritas. Les demandeurs alléguaient que l’adoption par Loblaws d’une politique de responsabilité sociale des entreprises (RSE) créait l’obligation de protéger les travailleurs d’usine tout au long de la chaîne d’approvisionnement (et d’autres personnes du Rana Plaza) contre les problèmes de sécurité structurelle. Les demandeurs réclamaient 2 milliards de dollars en dommages-intérêts.
À la Cour supérieure, le juge Perell a statué que la loi du Bangladesh régit la réclamation des demandeurs, que la réclamation était prescrite pour tous les membres du groupe autres que ceux qui étaient mineurs au moment de l’effondrement, et que les défendeurs n’avaient pas d’obligation de diligence envers les membres du groupe. Le juge Feldman, s’exprimant au nom de la Cour d’appel, était d’accord. La décision est essentielle pour les entreprises qui s’approvisionnent auprès de fabricants étrangers ou qui ont autrement incorporé (ou envisagent d’incorporer) des politiques et des procédures de RSE dans leurs activités, mais qui sont préoccupées par la responsabilité potentielle.
Le choix des lois—La loi du Bangladesh s’applique
Comme à la Cour supérieure, la Cour d’appel a déterminé que la loi bangladaise régit la réclamation des demandeurs. Les demandeurs ont fait valoir que certains actes de procédure établissent un lien entre la demande et l’Ontario. En particulier, les demandeurs ont soutenu que Loblaws assumait la responsabilité de la sécurité des travailleurs, déterminait la portée des vérifications et refusait de prendre des mesures correctives en Ontario. Les demandeurs ont également fait valoir que l’omission alléguée de Bureau Veritas de fournir des conseils professionnels à Loblaws s’est produite en Ontario.
La Cour d’appel a rejeté les arguments des demandeurs et a statué que l’essence de la réclamation est fondée sur les blessures. La Cour a conclu que, parce que ces blessures se sont produites au Bangladesh, la loi applicable (ou lex loci delicti) est celle du Bangladesh.
Limites – La demande est prescrite par un délai de prescription d’un an
La Cour d’appel a confirmé la décision du juge Perell selon laquelle le délai de prescription d’un an du Bangladesh s’applique aux réclamations pour décès et blessures injustifiés. La Cour a en outre rejeté l’argument des demandeurs selon lequel le délai de prescription ne courait pas à l’égard de Loblaws en vertu de l’article 13 de la Loi de 1908 sur la prescription du Bangladesh, qui a des répercussions sur le délai de prescription lorsqu’un défendeur est absent du pays. Se référant à la jurisprudence indienne, la Cour d’appel a jugé que la disposition ne s’appliquait pas parce que les demandeurs ont plaidé que Loblaws se livrait à des activités de fabrication de vêtements au Bangladesh et que des représentants de Loblaws s’étaient rendus au Bangladesh.
La négligence alléguée—L’absence d’obligation de diligence
En ce qui concerne la réclamation contre Loblaws, la Cour d’appel a rejeté l’argument des demandeurs selon lequel l’obligation de diligence alléguée est analogue à celles que l’on trouve dans les affaires anglaises concluant que les sociétés mères sont responsables des actions des filiales. Entre autres choses, le juge Feldman a établi une distinction entre les arrêts anglais en ce que: (i) Loblaws avait peu de contrôle sur les usines; (ii) Loblaws n’était pas dans la même entreprise que les usines; iii) Loblaws n’avait pas de connaissances ou d’expertise supérieures sur les questions de sécurité structurale; et (iv) Loblaws n’a pas entrepris d’auditer la sécurité structurelle du Rana Plaza.
De même, en ce qui concerne la réclamation contre Bureau Veritas, la Cour a statué qu’il était clair et évident qu’aucune obligation de diligence n’était due envers les demandeurs parce que Bureau Veritas ne s’était pas engageait à inspecter l’intégrité structurelle. Comme le juge Feldman l’a reconnu, aucune jurisprudence antérieure n’impose à un fournisseur de services une obligation de diligence envers un tiers pour qu’il exerce une activité qui ne relève pas de la portée de son mandat limité.
Conclusion
À l’indénos cause à la Cour supérieure, la Cour d’appel a statué en faveur des défendeurs sur presque toutes les questions. L’affaire offre une leçon pour les parties qui concluent des contrats qui peuvent affecter des tiers. Les deux tribunaux ont reconnu la possibilité que les défendeurs puissent avoir des obligations de diligence envers des tiers, y compris les membres du groupe, mais ont noté que la portée de cette obligation est limitée par les engagements des défendeurs. Les parties qui envisagent de conclure des contrats devraient être conscientes de n’assumer que les obligations dont elles sont prêtes à être responsables, tant envers les parties contractantes qu’envers les tiers qui pourraient être touchés.
Traduction alimentée par l’IA.
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