Le 5 février 2016, le gouvernement du Canada a modifié ses sanctions économiques contre l’Iran afin d’assouplir considérablement les restrictions sur les relations commerciales. Ces changements ont été apportés en réponse au respect par l’Iran de ses engagements à restreindre ses activités de prolifération nucléaire dans le cadre du Plan d’action global conjoint avec les pays du P5+1 et à l’assouplissement consécutif des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU et des sanctions économiques imposées par l’UE, les États-Unis et d’autres pays. Les changements apportés aux sanctions du Canada sont conçus pour tenir compte de ce que le gouvernement a appelé un « réengagement économique contrôlé » avec l’Iran. Les changements assouplissent considérablement les contraintes légales à faire des affaires avec l’Iran. Cependant, certaines restrictions importantes subsistent qui peuvent servir de pièges pour les imprudents. Dans cet esprit, voici les réponses à certaines de vos questions les plus fréquemment posées sur ces changements.
Quelles sont exactement les sanctions économiques du Canada?Les sanctions économiques (parfois appelées embargos commerciaux) sont un moyen pour la communauté internationale et/ou le gouvernement du Canada d’exercer des pressions politiques sur un gouvernement étranger en restreignant les possibilités économiques pour ce pays. Le Canada a actuellement deux séries de sanctions économiques en vigueur contre l’Iran. Les premières sont celles mandatées par le Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU), qui sont mises en œuvre au Canada au moyen du Règlement d’application de la résolution des Nations Unies sur l’Iran (DORS/2007-44) en vertu de la Loi sur les Nations Unies (L.R.C. (1985), ch. U-2) (le Règlement de l’ONU). Les sanctions de l’ONU, qui sont uniformes dans tous les États membres de l’ONU, se concentrent sur les activités militaires et de prolifération nucléaire de l’Iran et comprennent une liste de personnes et d’entités restreintes avec lesquelles il est interdit de faire des affaires et une liste d’armes, de technologies de missiles balistiques et de biens liés au nucléaire qui ne peuvent pas être fournis à l’Iran.
En plus des sanctions de l’ONU, le Canada maintient des sanctions économiques unilatérales contre l’Iran qui sont énoncées dans le Règlement sur les mesures économiques spéciales visant l’Iran (DORS/2010-165) en vertu de la Loi sur les mesures économiques spéciales (L.C. 1992, ch. 17) (le Règlement sur la LMES). Ce sont ces règlements de la LMSE qui ont le plus restreint les relations d’affaires entre le Canada et l’Iran au cours des dernières années.
Qu’est-ce qui a changé le 5 février au sujet des sanctions du Canada contre l’Iran?Le Canada a levé la restriction générale sur les transactions commerciales, financières et d’investissement avec l’Iran qui figurait auparavant dans le Règlement sur la LMES et est passé à un modèle fondé sur la liste en vertu duquel les affaires avec l’Iran sont généralement autorisées à moins que :
- le client final (ou tout intermédiaire) est inscrit à l’annexe 1 du Règlement sur la LMES ou est désigné comme partie réglementée par l’Organisation des Nations Unies; ou
- le produit vendu figure à l’annexe 2 du Règlement sur la LMES ou dans l’une ou l’autre des diverses listes des Nations Unies qui sont incorporées par renvoi au Règlement de l’ONU.
Ces modifications font suite à la délivrance de Licence générale H par l’Office of Foreign Assets Control des États-Unis le 16 janvier 2016, qui a effectivement supprimé l’application des sanctions américaines contre l’Iran aux filiales étrangères indépendantes de sociétés américaines. (Voir plus de détails sur les amendements des États-Unis dans this blog post.) Ces deux développements signifient que les entreprises canadiennes ont maintenant beaucoup plus de marge de manœuvre qu’auparavant pour échanger des biens et des services avec l’Iran et investir en Iran.
Pour un résumé plus détaillé des changements apportés aux sanctions canadiennes, voir le billet de blogue de Bennett Jones, Canada assouplit les sanctions contre l’Iran et ouvre le commerce pour les secteurs industriels clés.
Alors, qu’est-ce que cela signifie pour mon entreprise?Il peut être possible de faire affaire avec l’Iran, à condition que vous ayez fait preuve d’une diligence raisonnable suffisante et que vous ayez reçu des conseils juridiques pour confirmer qu’aucune des activités proposées par votre entreprise ne relève des restrictions restantes, que ce soit au Canada ou à l’étranger.
Étant donné que la propriété des actifs iraniens par des entités liées à l’État est omniprésente et que ces droits de propriété peuvent souvent être obscurs, la diligence raisonnable restera essentielle afin, entre autres, de vous assurer que vous ne faites pas affaire avec des entités cotées, telles que, par exemple, le Corps des gardiens de la révolution iraniens. Le Code criminel énumère également certaines entités terroristes et interdit la plupart des transactions avec elles. Les entités qui y sont énumérées comprennent une branche du Corps des gardiens de la révolution iraniens.
Ok, j’ai confirmé que mes marchandises ne sont pas inscrites à l’annexe 2 ou en vertu du Règlement de l’ONU et que mon client n’est pas inscrit à l’annexe 1, en vertu du Règlement de l’ONU ou en tant qu’entité terroriste, et que mon entreprise n’est pas soumise à des restrictions de sanctions étrangères. Cela signifie-t-il que je peux expédier mes marchandises librement en Iran?Pas encore. Vous devez également déterminer si les marchandises sont assujetties à des contrôles généraux à l’exportation. En vertu d’un régime réglementaire distinct de ses sanctions économiques, le Canada, en vertu de la Loi sur les licences d’exportation et d’importation (L.R.C. (1985), ch. E-19), tient à jour une liste des marchandises stratégiques qui ne peuvent être exportées du Canada vers aucune destination sans permis. Cette Export Control List (DORS/89-202) (ECL) comprend un large éventail de marchandises ayant des applications nucléaires, militaires ou de renseignement potentielles ainsi que certaines catégories diverses de produits. Les détails sur les produits contenus dans la liste sont énoncés dans le document d’Affaires mondiales Canada Guide to Canada’s Export Controls.
Le jour même où le gouvernement du Canada a annoncé les modifications au règlement sur les sanctions contre l’Iran, il a également publié Notice to Exporters No. 196, qui souligne que, indépendamment de l’assouplissement des sanctions contre l’Iran, Affaires mondiales Canada refusera généralement les permis d’exportation d’un grand nombre des marchandises sur le LMCE à l’Iran, à savoir ceux qui ont des applications militaires, nucléaires ou à double usage.
Notamment, l’une des catégories diverses de la LMCE, l’article 5400, couvre tous les produits et technologies d’origine américaine qui ne sont pas autrement énumérés dans la LMCE et qui n’ont pas été substantiellement transformés au Canada en un autre produit. L’article 5400 signifie que toutes les marchandises d’origine américaine nécessitent une licence d’exportation pour être réexportées du Canada.
La plupart des exportateurs de marchandises originaires des États-Unis n’ont pas besoin de demander des licences d’exportation spécifiques à la transaction parce qu’ils peuvent se fier à Licence d’exportation générale n° 12 (LGE-12) lorsqu’ils préparent leurs documents d’exportation. Toutefois, la LGE-12 ne s’applique pas aux exportations vers quatre pays particuliers : Cuba, la Corée du Nord, la Syrie et l’Iran. Cela signifie que malgré la levée importante des sanctions économiques canadiennes, toute entreprise qui réexporte des marchandises contrôlées ou des marchandises d’origine américaine, même si ces marchandises ne sont pas autrement contrôlées, ne peut pas exporter ces marchandises vers l’Iran sans avoir d’abord obtenu une licence d’exportation spécifique à la transaction.
Jusqu’au 5 février, le Règlement sur la LMES interdisait la plupart des transactions financières impliquant l’Iran. Maintenant que cette interdiction a été levée, sera-t-il plus facile pour mon entreprise d’être payée pour des biens ou des services qu’elle vend à l’Iran?Oui, mais soyez prudent. Un certain nombre de grandes institutions financières iraniennes figurent toujours à l’annexe 1 du Règlement sur la LMES. La plupart des opérations financières impliquant ces institutions demeurent interdites. De plus, on peut s’attendre à ce que de nombreuses banques internationales soient très prudentes dans le traitement des transactions financières impliquant l’Iran jusqu’à ce qu’elles aient une meilleure idée du régime administratif et d’application de la loi qui accompagne les sanctions modifiées au Canada et à l’étranger, en particulier aux États-Unis.
Tout cela est très déroutant. Pouvez-vous me dire visuellement si je peux faire des affaires avec l’Iran?Vous trouverez ci-dessous un tableau qui illustre les types de questions qui devront être posées et auxquelles il faudra répondre lors de l’engagement dans les sanctions et la diligence raisonnable liée aux contrôles à l’exportation. Il ne remplace pas les conseils juridiques. Un conseiller juridique devrait être impliqué dans la conversation pour aider à déterminer les réponses aux questions ci-dessous et pour identifier tout autre problème juridique ou réglementaire potentiel qui pourrait survenir en relation avec votre transaction.
Traduction alimentée par l’IA.
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