Le 19 février 2015, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a porté des accusations de corruption et de fraude contre le Groupe SNC-Lavalin inc., sa division SNC-Lavalin Construction Inc. et sa filiale SNC-Lavalin International Inc. en vertu de l’alinéa 3(1)b) de la Loi sur la corruption d’agents publics étrangers et de l’alinéa 380(1)a) du Code criminel.
Après une série d’accusations portées contre des personnes liées à des projets de SNC-Lavalin en Libye, au Bangladesh et à Montréal, il s’agit des premières accusations canadiennes portées contre l’entreprise elle-même. SNC-Lavalin a déclaré que les nouvelles accusations sont « sans fondement » et qu’elle « se défendra vigoureusement et plaidera non coupable ». Cela donne à penser que, contrairement à d’anciennes affaires de corruption très médiatisées contre des sociétés (Niko Resources, Griffiths Energy) qui ont donné lieu à des plaidoyers de culpabilité et à des règlements, cette affaire pourrait bien faire l’objet d’un procès et produire la première jurisprudence canadienne clarifiant la responsabilité des entreprises pour s’être livrées à la corruption à l’étranger. (Le premier jugement canadien portant sur la responsabilité des particuliers, R. c. Karigar, a été rendu en 2013.)
Les allégations contre SNC-Lavalin sont que les trois entités ont offert ou versé des pots-de-vin de 47 689 868 millions de dollars canadiens ou plus, directement ou indirectement, à des représentants du gouvernement libyen, et que les entités ont fraudé le gouvernement libyen, l’autorité de gestion et de mise en œuvre du projet Great Man Made River de Libye, le Comité populaire général pour les transports Autorité de l’aviation civile de Libye, Lican Drilling Co Ltd, et l’Organisation pour le développement des centres administratifs de Benghazi en Libye de biens, d’argent ou de sécurité ou de service précieux d’une valeur d’environ 129 832 830 $ CA.
Les accusations relatives aux activités de SNC en Libye découlent de l’enquête de la GRC sur l'« aide au projet », qui est en cours depuis 2011. En avril 2012, la GRC a exécuté un mandat de perquisition au siège social du Groupe SNC-Lavalin à la suite d’une demande d’entraide judiciaire des autorités suisses. Les autorités suisses avaient arrêté un ancien vice-président exécutif du Groupe SNC-Lavalin, Riadh Ben Aissa, pour blanchiment d’argent et corruption et, en août 2014, elles avaient conclu un accord de plaidoyer qui a vu Ben Aissa plaider coupable en octobre 2014 à des accusations de corruption en échange des 29 mois d’incarcération qu’il avait déjà purgés et d’une ordonnance de remboursement de millions de dollars à SNC-Lavalin. Deux semaines plus tard, Ben Aissa a été extradé vers le Canada, où il devrait faire face à des poursuites pour corruption nationale en lien avec un grand projet de construction publique au Québec.
Trois autres personnes ont déjà été inculpées dans le cadre de l’enquête sur la Libye. En février 2014, la GRC a porté des accusations contre Sami Abdellah Bebawi (ancien vice-président exécutif de SNC-Lavalin) et l’ancien contrôleur financier Stéphane Roy. Bewabi, qui a été placé en détention la semaine dernière, a été accusé de fraude, de corruption d’un fonctionnaire étranger, de blanchiment d’argent et de possession de produits de la criminalité. Roy a été accusé de corruption transnationale, de fraude et de violation d’un gel des avoirs de l’ONU. En septembre 2014, la GRC a porté d’autres accusations contre Bebawi pour entrave à la justice, et contre Constantine Andreas Kyres, un avocat canadien, pour entrave à la justice et extorsion, alléguant que les deux hommes avaient cherché à obtenir une déclaration de Ben Aissa alors qu’il était détenu en Suisse en échange d’argent.
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