Écrit par Mike Eizenga, Justin Lambert, Ashley Paterson and Keely Cameron
À la suite de la COVID-19, qui a mis à rude épreuve des ressources judiciaires déjà limitées, la Cour d’appel de l’Alberta a rendu une décision portant sur le besoin d’économie jurisprudentienelle et l’évitement des procédures redondantes et qui se chevauchent dans les recours collectifs multijuridictionnels.
Le 27 novembre 2020, la Cour d’appel de l’Alberta, dans l’affaire Ravvin v Canada Bread Company, Limited, 2020 ABCA 424, a confirmé la compétence d’un juge responsable de la gestion de l’instance d’accorder un arrêt des procédures en vertu de l’article 5 du groupe Loi sur les procédures avant l’audition de la demande d’accréditation. À l’appui de sa décision, la Cour a souligné l’importance de l’économie judiciaire, l’un des trois objectifs d’intérêt public des recours collectifs.
Les actions qui sous-tendent l’appel étaient deux des douze recours collectifs proposés au Canada contre un groupe de détaillants alléguant un complot de fixation des prix impliquant du pain emballé. Au moment de l’audience, des sursis avaient été accordés par la Cour fédérale, l’Alberta et le Manitoba en faveur de l’autorisation d’aller de l’avant avec une action en Ontario, qui avait été déposée plus tôt. Ravvin a interjeté appel pour 13 motifs que la Cour a regroupés en deux questions :
- si le juge responsable de la gestion de l’instance avait compétence pour rendre l’ordonnance de suspension sans entendre la demande d’accréditation en vertu de la Loi sur les recours collectifs; et
- le juge de la gestion de l’instance a-t-il commis une erreur en évaluant les facteurs de suspension et en concluant que la suspension était justifiée dans ces circonstances?
La Cour a rejeté l’appel et confirmé la décision du juge responsable de la gestion de l’instance de surseoir à l’affaire Ravvin avant d’entendre la demande d’accréditation. La Cour a déterminé qu’il n’y a pas de règle absolue quant au moment où une demande de sursis peut être présentée et que chaque décision dépendra de ses circonstances particulières. Le comité a noté que « de multiples recours collectifs qui se chevauchent continuent d’imposer des coûts et des fardeaux inutiles aux tribunaux partout au pays ». Bien que des mesures aient été adoptées pour tenter de coordonner les recours collectifs multijuridictionnels, les incohérences dans les lois provinciales sur les recours collectifs, entre autres facteurs, ont entraîné la prolifération d’actions parallèles déposées par des cabinets d’avocats concurrents pour « protéger la compétence ». Les avocats se tournent ensuite vers les tribunaux pour régler les litiges qui se chevauchent au moyen de demandes de transport et de suspension.
Le comité a également noté que lorsqu’il n’y a aucune raison en droit ou en fait d’appuyer des procédures multiples, les tribunaux devraient favoriser l’évitement du dédoublement. En rejetant l’argument selon lequel les différences entre les marchés régionaux nécessitent des procédures distinctes, la Cour a conclu que l’instance nationale pouvait tenir compte des différences régionales, à défaut de quoi les parties pouvaient revenir devant le juge de gestion de l’instance.
Cette décision renforce la nécessité d’une évaluation au cas par cas pour déterminer si l’audience et la décision d’un sursis sont appropriées avant la certification. Toutefois, il est clair que les sursis avant l’accréditation sont appropriés lorsque le juge responsable de la gestion de l’instance a une compréhension suffisante de la nature et des détails du recours collectif proposé, et lorsque cela ferait progresser l’objectif d’économie judiciaire.
Des questions similaires ont été soulevées récemment dans le cadre d’un litige contre les hôtels Marriott et ses sociétés affiliées, où de multiples recours collectifs proposés en double et qui se chevauchent ont été déposés partout au Canada. Dans ces affaires, des requêtes simultanées en sursis multijuridictionnel ont été inscrites au rôle, au cours desquelles cinq juges (de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de l’Ontario, du Québec et de la Nouvelle-Écosse) se sont réunis en une seule audience pour évaluer la façon dont cinq recours collectifs proposés devraient se dérouler. Les avocats du groupe dans ces affaires ont conclu un consortium à la veille des requêtes simultanées absous les cinq juges de la nécessité de décider quelle(s) action(s), le cas échéant, serait suspendue( s). Toutefois, la volonté de la magistrature canadienne de travailler ensemble au-delà des frontières provinciales dans les affaires contre Marriott, jumelée à la décision de la Cour d’appel dans l’affaire Ravvin, illustre une étape importante vers la coordination et l’efficacité nationales dans les recours collectifs multijuridictionnels canadiens.
Notez que Bennett Jones est l’avocat dans les recours collectifs contre Marriott et ses sociétés affiliées mentionnés ci-dessus. Si vous souhaitez obtenir de plus amples renseignements sur les questions abordées dans le présent document ou sur d’autres questions relatives aux recours collectifs canadiens, veuillez communiquer avec un membre de notre groupe Class Action Litigation group.
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