Le gouvernement fédéral libéral nouvellement élu a récemment annoncé une approche provisoire pour traiter les grands projets soumis à des évaluations environnementales. Cette approche s’inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement visant à rétablir la confiance du public dans les processus d’évaluation environnementale du Canada et vise à apaiser les controverses entourant les grands projets de pipelines proposés, comme le projet d’agrandissement du réseau de Trans Mountain et l’oléoduc Énergie Est.
L’approche provisoire fait partie de l’engagement plus large du gouvernement à remanier les processus d’évaluation environnementale, ce qui prendra probablement des années. Entre-temps, les principes transitoires qui guident la prise de décisions gouvernementales dans le processus d’évaluation environnementale sont les suivants :
- aucun promoteur de projet n’aura à revenir à la ligne de départ « les examens de projet se poursuivront dans le cadre législatif actuel et conformément aux dispositions du traité;
- les décisions seront fondées sur la science, les connaissances traditionnelles des peuples autochtones et d’autres données probantes pertinentes;
- les points de vue du public et des collectivités touchées seront sollicités et pris en considération;
- Les peuples autochtones seront véritablement consultés et, s’il y a lieu, les répercussions sur leurs droits et leurs intérêts seront prises en compte; et
- les émissions directes et en amont de gaz à effet de serre liées aux projets à l’étude seront évaluées et rendues publiques.
Notamment, seul le dernier principe s’écarte de l’approche déjà adoptée par l’Office national de l’énergie (ONE) et l’Agence canadienne d’évaluation environnementale.
Le gouvernement fédéral a confirmé qu’il veillera à ce que ces « nouveaux principes » soient appliqués dans les examens du projet d’agrandissement du réseau de Trans Mountain et de l’oléoduc Énergie Est. Plus précisément, il y aura une évaluation des émissions de gaz à effet de serre en amont associées à ces projets (c.-à-d. les émissions de gaz à effet de serre produites lors de l’extraction et du traitement du pétrole qu’il est proposé de transporter), des consultations plus approfondies avec les peuples autochtones auront lieu et il y aura une meilleure participation du public. Compte tenu des travaux supplémentaires, le ministre des Ressources naturelles a l’intention de demander une prolongation du délai prévu par la loi pour les décisions du gouvernement concernant ces projets.
Pour mieux comprendre l’orientation probable d’autres changements au processus d’évaluation environnementale, il est utile d’examiner le contexte dans lequel la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale (2012) (LCEE 2012) a été adoptée et les objectifs stratégiques du nouveau gouvernement, élaborés lors de la récente campagne électorale.
LCEE 2012
En 2012, le gouvernement conservateur a adopté le projet de loi C-38, qui a abrogé ou modifié plus de dix lois fédérales sur l’environnement, y compris la version précédente de la LCEE qui a été remplacée par la LCEE 2012.
La LCEE précédente exigeait une évaluation environnementale pour tout projet : (i) proposé par le gouvernement fédéral; (ii) qui concernaient des terres fédérales; (iii) qui a reçu une aide financière du gouvernement fédéral; ou (iv) qui impliquait un permis fédéral prescrit. Toutefois, en vertu de la LCEE 2012, seuls les projets énumérés dans le Règlement désignant les activités concrètes ou les activités qui, de l’avis du ministre, peuvent entraîner des effets environnementaux négatifs, sont assujettis à une évaluation environnementale fédérale.
La LCEE 2012 a regroupé le nombre d’autorités responsables, réduit les exigences en matière de consultation publique, permis une plus grande coopération avec les provinces et établi des échéanciers pour chaque phase d’une évaluation environnementale.
En général, les promoteurs de projets ont fait l’éloge des changements apportés en vertu de la LCEE 2012 pour avoir simplifié le processus d’évaluation environnementale, mais d’autres étaient préoccupés par le fait que les changements réduisaient la surveillance réglementaire des projets et mettaient l’environnement en danger.
Changements possibles au processus d’évaluation environnementale
Le gouvernement fédéral n’a pas identifié les changements précis qui découleront de la refonte, mais certains changements sont probables, notamment :
- une plus grande participation du public;
- une plus grande participation des peuples autochtones au processus de réglementation, y compris les membres des comités créés par les autorités responsables pour évaluer les projets;
- élargir les éléments déclencheurs d’une évaluation environnementale;
- une analyse plus approfondie de l’application des meilleures technologies disponibles par les promoteurs de projets; et
- mettre davantage l’accent sur les effets cumulatifs et l’analyse du cycle de vie des émissions de gaz à effet de serre (y compris les émissions en amont), conformément aux engagements du Canada à lutter contre les changements climatiques.
Des changements pourraient également être adoptés à la suite du rapport de l’automne 2015 du commissaire à l’environnement et au développement durable, qui a conclu que l’ONE n’avait pas suivi adéquatement la mise en œuvre par la compagnie des conditions d’approbation des pipelines ou la résolution des lacunes en matière de conformité. Le rapport contient six recommandations visant à améliorer la confiance du public dans le processus d’examen des pipelines de l’ONÉ, qui ont été adssed by the NEB.
Si les changements proposés aux évaluations environnementales suivent les idées de la plateforme "Real Change » du Parti libéral du Canada, le temps nous dira si le résultat sera une plus grande acceptation du public.
Promoteurs
Bien qu’ils aient déclaré qu’aucun promoteur de projet n’aura à revenir à la ligne de départ, les promoteurs de projet actuellement devant les autorités responsables applicables seront confrontés à des retards et à de l’incertitude quant au processus.
Pour les promoteurs de projets qui prévoient présenter des demandes d’approbation qui nécessiteront une évaluation environnementale, le meilleur plan d’action est d’avoir un solide processus de mobilisation du public et des Autochtones, et de fournir des renseignements et des preuves concernant les émissions directes et en amont de gaz à effet de serre liées au projet.
Traduction alimentée par l’IA.
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