Écrit par Radha Curpen, David Bursey, Sharon Singh and Charlotte Teal
Le 20 novembre 2017, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il appuiera le projet de loi d’initiative parlementaire C-262, la Loi sur la Déclaration des Nations Unies relative aux droits des peuples autochtones (projet de loi C-232, Loi visant à faire en sorte que les lois du Canada soient en harmonie avec la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, première session, 42e législature, 2015-2016). S’il est adopté, le projet de loi « mettra en œuvre » la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) au Canada, ce qui rapprochera le gouvernement de la réalisation de l’une de ses principales promesses électorales aux peuples autochtones.
Le projet de loi a été présenté par le député néo-démocrate Romeo Saganash et a franchi l’article de la première lecture le 21 avril 2016. Il établit un cadre législatif pour la réconciliation nationale, un élément central des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation.
Bien que le projet de loi indique que le gouvernement a agi à l’égard des droits des Autochtones, la portée et l’effet du projet de loi demeurent flous. L’utilisation d’un projet de loi d’initiative parlementaire pour introduire un changement de politique potentiellement général est inhabituelle, car elle fait suite à un processus législatif moins rigoureux.
DNUDPA
La DNUDPA décrit les droits des peuples autochtones du monde entier et offre des conseils aux gouvernements sur les droits de la personne des peuples autochtones et sur la façon de reconnaître et de promouvoir ces droits. La DNUDPA a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2007. Bien que la DNUDPA ne soit pas juridiquement contraignante au Canada à moins que la loi canadienne ne le reconnaisse, les communautés autochtones s’appuient souvent sur elle comme un autre outil pour faire reconnaître et protéger leurs droits.
Voici quelques-uns des articles de la DNUDPA :
- le droit d’être à l’abri de toute discrimination (article 2);
- le droit à l’autodétermination, de déterminer librement son statut politique et de poursuivre librement son développement économique, social et culturel (article 3);
- le droit à l’autonomie gouvernementale en ce qui concerne les affaires intérieures et locales (article 4);
- les droits à la vie, à l’intégrité physique et mentale, à la liberté et à la sécurité de la personne (article 7); et
- que les États doivent obtenir le consentement libre, préalable et éclairé (PFPI) avant d’adopter et de mettre en œuvre des mesures législatives ou administratives qui peuvent affecter les peuples autochtones (article 19) et avant d’approuver tout projet affectant leurs terres ou leurs ressources (article 32).
Principales dispositions
Le projet de loi exige ce qui suit :
- Que le gouvernement, en consultation et en collaboration avec les peuples autochtones du Canada, prenne toutes les mesures pour s’assurer que les lois du Canada sont conformes à la DNUDPA;
- Que le gouvernement, en consultation et en collaboration avec les peuples autochtones du Canada, élabore et mette en œuvre un plan d’action national pour atteindre les objectifs énoncés dans la DNUDPA; et
- Le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien doit présenter un rapport annuel pour faire rapport à chaque Chambre du Parlement sur les deux points susmentionnés.
Nos pensées
Bien que le gouvernement se soit déjà opposé au projet de loi, qu’il considérait initialement comme « irréalisable » en droit canadien, sa position est conforme aux efforts et à la politique de réconciliation du gouvernement. En mai 2016, le gouvernement fédéral a retiré son statut d’opposant et a annoncé que le Canada est un partisan à part entière, sans réserve, de la DNUDPA. Bien que l’adoption du projet de loi imposerait au gouvernement fédéral l’exigence formelle de mettre en œuvre la DNUDPA, le gouvernement fait déjà la plupart du même travail.
Les objectifs et le travail décrits dans le projet de loi sont également conformes aux obligations constitutionnelles du Canada envers les peuples autochtones en vertu de l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982. Le projet de loi stipule ce qui suit : « Rien dans la présente loi ne doit être interprété de manière à diminuer ou à éteindre les droits ancestraux ou issus de traités existants des peuples autochtones du Canada qui sont reconnus et confirmés à l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982. »
L’appui du gouvernement au projet de loi est symboliquement important; mais le projet de loi ne crée que des obligations générales pour le gouvernement fédéral sans expliquer comment la DNUDPA sera mise en œuvre de manière procédurale et substantielle dans le droit canadien. L’absence de politique claire sur la mise en œuvre de la DNUDPA attire encore plus l’attention sur des questions qui suscitent déjà de l’incertitude et de la controverse, y compris parmi les communautés autochtones.
Traduction alimentée par l’IA.
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