Le 11 mars 2014, le premier ministre canadien Stephen Harper et la présidente sud-coréenne Park Geun-hye ont annoncé la conclusion des négociations en vue d’un accord de libre-échange entre le Canada et la Corée du Sud. Après près d’une décennie de négociations qui ont commencé en 2005, les parties sont parvenues à une entente globale visant à éliminer les droits de douane et à réduire les obstacles non tarifaires qui ont historiquement entravé l’accès du Canada au marché sud-coréen. Cet accord représente le premier accord de libre-échange du Canada avec un pays de la région de l’Asie-Pacifique et profitera à la plupart des secteurs canadiens (p. ex. les biens industriels, l’automobile, l’agriculture et les aliments transformés, le poisson et les fruits de mer, le vin et les spiritueux, et la foresterie).
La percée dans les négociations a suivi la mise en œuvre des accords de libre-échange de la Corée du Sud avec les États-Unis et l’Union européenne. Ces accords ont poussé le Canada à conclure ses négociations avec la Corée du Sud afin de rétablir la position du Canada sur le marché sud-coréen vis-à-vis des concurrents américains et européens qui bénéficient d’un accès en franchise de droits et d’autres traitements préférentiels.
L’un des aspects les plus litigieux de l’accord entre le Canada et la Corée du Sud est l’élimination des droits de douane de 6,1 % imposés par le Canada sur les importations de véhicules coréens. L’industrie canadienne de l’automobile craint que l’élimination des droits de douane n’entraîne un afflux d’importations de véhicules coréens et ne cause un préjudice à l’industrie manufacturière canadienne sans avantage correspondant pour les véhicules produits au Canada en raison du maintien des obstacles non tarifaires en Corée du Sud. L’accord ne contient pas de protections supplémentaires pour l’industrie canadienne de l’automobile sous la forme d’une disposition de « retour en arrière » qui permettrait au Canada de suspendre ses concessions tarifaires sur les importations de véhicules sud-coréens si la Corée du Sud ne respecte pas ses engagements d’ouvrir le marché sud-coréen aux véhicules canadiens.
Vue d’ensemble
Les principaux éléments de l’accord sont les suivants :
- Élimination des droits de douane : L’élimination des droits de douane s’appliquera à toutes les marchandises, à l’exception de certains produits agricoles. Les exportateurs canadiens bénéficieront de l’élimination des droits de douane sur 81,9 % des lignes tarifaires de la Corée du Sud le jour de l’entrée en vigueur de l’accord et de l’élimination des droits sur 98,2 % des lignes tarifaires sud-coréennes après la pleine mise en œuvre de l’accord. Pour les automobiles, qui ont fait l’objet de controverses, le tarif de 8 % de la Corée du Sud sur l’automobile sera éliminé immédiatement, tandis que le tarif de 6,1 % du Canada sur l’automobile sera éliminé progressivement par trois réductions annuelles. L’accord ne comprend pas de mécanisme de remboursement qui permettrait au Canada de réimposer des droits sur les véhicules sud-coréens si la Corée du Sud viole ses obligations à l’égard des véhicules fabriqués au Canada (p. ex., l’accord entre les États-Unis et la Corée contient une disposition de « remboursement » qui permet aux États-Unis de suspendre des concessions tarifaires sur les véhicules sud-coréens si: La Corée du Sud ne se conforme pas à ses obligations d’une manière qui affecte sensiblement la vente, l’achat ou la distribution de véhicules américains en Corée du Sud).
- Délai d’élimination des droits de douane : La période pendant laquelle les droits seront éliminés progressivement dépend du produit. Par exemple, le Canada éliminera les droits de douane sur les véhicules sud-coréens importés après deux ans. Cela peut être comparé au délai de 15 ans de la Corée du Sud pour éliminer progressivement les droits sur le bœuf canadien et au délai de 13 ans pour éliminer progressivement les droits sur le porc canadien. Les périodes d’élimination progressive plus longues pour le bœuf et le porc canadiens, par rapport aux véhicules sud-coréens, ont suscité certaines inquiétudes chez les intervenants de l’industrie.
- Règles d’origine : L’accord fournira des règles d’origine claires et transparentes pour déterminer quels produits sont admissibles au traitement tarifaire préférentiel. En ce qui concerne les automobiles, la Corée a accepté des dispositions de cumul qui permettront aux constructeurs automobiles canadiens de s’approvisionner auprès des États-Unis tout en étant admissibles au traitement préférentiel.
- Règlement accéléré des différends pour les véhicules : L’accord comporte des dispositions spécialisées en matière de règlement des différends pour veiller à ce que tous les différends liés aux véhicules automobiles soient réglés dans un délai de 177 jours. Ces dispositions sont permanentes, contrairement aux dispositions correspondantes de l’accord entre les États-Unis et la Corée du Sud qui peut expirer après 10 ans.
- Marchés publics : La Corée du Sud a accepté de fournir aux fournisseurs canadiens l’accès aux marchés du gouvernement central et des organismes sud-coréens pour des contrats d’une valeur supérieure à 100 000 $. Le seuil de 100 000 $ place les entreprises canadiennes sur un pied d’égalité avec leurs concurrents américains et dans une position plus avantageuse que l’Union européenne et le Japon.
- Normes : L’accord encouragera une plus grande transparence et une plus grande coopération entre le Canada et la Corée du Sud en ce qui concerne les normes réglementaires. Les dispositions relatives à l’équivalence donneront aux constructeurs automobiles canadiens un accès préférentiel au marché sud-coréen pour les voitures construites selon les normes de sécurité américaines ou européennes. L’accord comprend également une clause de la nation la plus favorisée pour la réglementation des émissions afin de s’assurer que les constructeurs automobiles canadiens bénéficient de toute concession accordée par la Corée du Sud à un autre partenaire commercial.
- Services: La libéralisation du commerce des services est fondée sur une approche fondée sur une « liste négative » (c’est-à-dire que les services de tous les secteurs se verront accorder l’accès aux marchés et un traitement non discriminatoire sous réserve des exceptions spécifiques énumérées dans l’accord).
- Investissement : L’accord prévoit une protection contre le traitement discriminatoire, une protection contre l’expropriation sans indemnisation équitable et adéquate, et l’accès à un règlement international des différends entre investisseurs et États.
- Propriété intellectuelle : L’accord contient des dispositions qui protègent les droits des titulaires canadiens de droits d’auteur, de brevets et de marques de commerce. Le niveau de protection qui sera accordé en Corée du Sud sera conforme au régime national de propriété intellectuelle du Canada.
Prochaines étapes
Le texte de négociation doit faire l’objet d’un examen juridique et d’une ratification par les gouvernements nationaux du Canada et de la Corée avant la mise en œuvre de l’accord. On s’attend à ce que l’examen juridique et la ratification soient achevés au cours des prochains mois.
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