Écrit par David Bursey, Venetia E.K. Whiting, Brandon Mewhort, and Charlotte Teal
Le 12 mai 2017, le gouvernement du Canada a présenté au Parlement le projet de loi C-48, le projet de Loi sur le moratoire concernant les pétroliers. Cette initiative fait suite au lancement du Plan national de protection des océans en novembre 2016 et donne suite à l’engagement du premier ministre d’officialiser un moratoire sur les pétroliers de pétrole brut sur la côte nord de la Colombie-Britannique. Le plan plus large vise à « améliorer la sécurité maritime et le transport maritime responsable; protéger le milieu marin du Canada; et créer de nouveaux partenariats avec les collectivités autochtones et côtières ».
Les pétroliers longent la côte de la Colombie-Britannique depuis les années 1930, principalement dans les ports de Vancouver, de Prince Rupert et de Kitimat. Au cours des dernières années, le trafic des pétroliers a représenté moins d’un pour cent du trafic total, selon les dossiers de Transports Canada.
Lorsque le gouvernement fédéral parle d'« officialiser » un moratoire sur les pétroliers, il est important de noter qu’il n’y a pas de moratoire aujourd’hui — informel ou autre — sur le trafic des pétroliers à partir des ports de la Colombie-Britannique.
Comment fonctionne le moratoire proposé
Le moratoire proposé est conçu pour compléter la zone d’exclusion volontaire des navires-citernes existante, qui est en place depuis 1985. 1
Les principales caractéristiques du projet de loi sont les suivantes :
- Il est interdit aux pétroliers transportant plus de 12 500 tonnes métriques de pétrole brut ou d’hydrocarbures persistants comme cargaison d’arrêter, de charger ou de décharger ces hydrocarbures dans les ports ou les installations maritimes du nord de la Colombie-Britannique.
- Le moratoire proposé sur les pétroliers s’applique à la côte nord de la Colombie-Britannique, de l’extrémité nord de l’île de Vancouver jusqu’à la frontière de l’Alaska, plus précisément au nord de 50°53'00'' de latitude nord et à l’ouest de 126°38'36'' de longitude ouest.
- Les navires transportant moins de 12 500 tonnes métriques de pétrole brut ou de pétrole persistant comme cargaison continueront d’être autorisés dans la zone du moratoire afin que les collectivités du Nord puissent recevoir des expéditions de mazouts de chauffage et d’autres produits.
- Le capitaine d’un pétrolier qui peut transporter plus de 12 500 tonnes métriques de pétrole en vrac sous forme liquide doit déposer un rapport avant l’arrivée auprès du ministre des Transports avant d’entrer dans la zone de moratoire.
- La définition du pétrole brut reflète celle de la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires.
- Les huiles persistantes sont énumérées dans une annexe du projet de loi et comprennent des produits plus lourds qui sont lents à se dissiper, y compris le bitume partiellement amélioré, le pétrole brut synthétique, le brai de pétrole, la cire mou et le mazout de soute C.
- Les produits pétroliers raffinés peuvent être retirés de la liste ou ajoutés à celle-ci, en fonction de critères scientifiques et de sécurité environnementale.
- Le ministre peut exempter un pétrolier de l’interdiction s’il est « essentiel aux fins du réapprovisionnement de la collectivité ou de l’industrie ou s’il est autrement dans l’intérêt public ».
- Les recours et les sanctions en cas de contravention peuvent comprendre une amende pouvant aller jusqu’à 5 millions de dollars, l’emprisonnement, la détention et la vente du navire. Les propriétaires, les administrateurs et les dirigeants peuvent être parties à une infraction.
Restrictions fédérales actuelles sur les activités liées au pétrole extracôtier
Moratoire sur l’exploration pétrolière et gazière extracôtière
En 1972, le gouvernement fédéral a imposé un moratoire sur l’exploration pétrolière et gazière au large des côtes de la Colombie-Britannique, par le biais de politiques et de décrets. Ce moratoire de facto a été réalisé en décidant de cesser de délivrer d’autres permis d’exploration pour les zones extracôtières de la Colombie-Britannique et en suspendant les obligations de travail sur les permis existants.
Aucun moratoire sur le trafic de pétroliers de pétrole brut extracôtiers à partir des ports canadiens
En 1972, le gouvernement fédéral a également annoncé un moratoire sur la circulation des pétroliers de pétrole brut dans l’entrée Dixon, le détroit d’Hécate et le détroit de la Reine-Charlotte, mais il n’a jamais mis en œuvre le moratoire par voie législative. Depuis, le statut du moratoire a été une source de débat et de confusion. En pratique, le gouvernement fédéral a continué d’autoriser l’exportation, l’importation ou l’expédition de pétrole à partir des ports de la Colombie-Britannique.
Zone d’exclusion volontaire des pétroliers, 1985
En 1985, le gouvernement fédéral a négocié la zone d’exclusion volontaire des pétroliers (ZET) avec la Garde côtière des États-Unis. La ZET s’étend de la côte continentale de la Colombie-Britannique jusqu’à l’ouest des îles de la Reine-Charlotte et de l’île de Vancouver. Les pétroliers chargés voyageant de l’Alaska à Washington doivent voyager à l’ouest de la zone.
La ZET ne s’applique pas aux pétroliers voyageant à destination ou en provenance des ports canadiens.
Le nouveau moratoire—Les répercussions sur notre porte d’entrée du Pacifique
Le premier ministre Trudeau a déclaré récemment: « Aucun pays ne trouverait 173 milliards de barils de pétrole dans le sol et ne les laisserait là ». 2 Bien que cette déclaration démontre l’engagement du gouvernement fédéral à mettre en valeur les ressources pétrolières du Canada, le projet de loi crée un obstacle logistique important pour ce développement.
Le projet de loi définit un choix politique clair quant à l’endroit où le pétrole brut peut être exporté sur la côte de la Colombie-Britannique, c’est-à-dire l’exportation uniquement à partir de la côte sud. Ce choix a de profondes répercussions sur les économies de la Colombie-Britannique et du Canada, qui dépendent toutes deux fortement du commerce d’exportation.
Au fur et à mesure que ce projet de loi sera adopté par le Parlement, nous en entendrons sans aucun doute davantage parler du débat de longue date sur le moratoire.
Remarques :
1 Transports Canada, communiqué de presse, 12 mai 2017.
2 Reportage de cbc 10 mars 2017, http://www.cbc.ca/news/world/trudeau-no-country-would-find-173-billion-barrels-of-oil-in-the-ground-and-leave-them-there-1.4019321
Traduction alimentée par l’IA.
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