Le 26 juin 2012, la Cour d’appel de l’Ontario a publié ses motifs dans trois recours collectifs d’emploi de premier plan : Fresco c. Banque Canadienne Impériale de Commerce, Fulawka c. Banque de Nouvelle-Écosse et McCracken c. Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada. La Cour d’appel a ordonné que les recours collectifs du personnel de première ligne contre la CIBC et BNS pour des heures supplémentaires non rémunérées puissent être poursuivis. La Cour a infirmé la décision certifiant une réclamation similaire déposée par des employés du CN. Le juge en chef Warren Winkler est l’auteur des trois décisions unanimes.
Après cinq ans de litige, trois appels, huit ensembles de motifs (y compris une dissidence), des centaines de milliers de dollars en dépens et de nombreuses motions de procédure, la seule chose qui semble claire, c’est qu’une ou plusieurs des parties non retenues demanderont probablement l’autorisation d’interjeter appel devant la Cour suprême du Canada.
Les affaires
bancaires Fulawka et Fresco sont toutes deux des affaires « hors de l’horloge ». Les membres du groupe, qui sont tous des employés de première ligne, allèguent que les politiques des banques en matière d’heures supplémentaires exigeaient qu’ils obtiennent l’approbation préalable pour être payés pour les heures supplémentaires, même si les heures supplémentaires étaient requises ou autorisées à être effectuées. De plus, ils affirment qu’ils n’ont pas été payés pour ces heures supplémentaires parce qu’ils n’ont pas reçu d’approbation préalable.
Malgré le fait que Fresco et Fulawka impliquaient des allégations et des employeurs similaires, les deux cas ont d’abord été traités différemment. Fulawka était à l’origine certifié; Fresco ne l’était pas. En vertu de la Loi sur les recours collectifs, Fresco s’est rendu directement à la Cour d’appel. Fulawka a été porté en appel devant la Cour divisionnaire, où une majorité de 2 contre 1 a confirmé l’ordonnance de certification. Les deux appels devant la Cour d’appel ont été entendus consécutivement en décembre 2011. Les demandeurs étaient représentés par le même avocat dans les deux affaires.
Malgré les efforts déployés par la CIBC pour distinguer sa cause de la décision rendue dans l’affaire Fulawka, la Cour d’appel a finalement conclu que « les deux requêtes en accréditation devraient être accueillies ou rejetées ensemble ». À son avis, les deux cas sont appropriés pour la certification. Cela dit, la Cour a rejeté la disponibilité de dommages-intérêts globaux évalués à l’échelle du groupe.
Dans l’affaire Fulawka, BNS a soutenu que les questions communes certifiées par le juge saisi de la requête ne sont pas des « ingrédients substantiels » de la réclamation des membres du groupe et, par conséquent, ne feraient pas avancer le litige. Dans le but de démontrer que les questions communes proposées par les membres du groupe n’aideraient pas à résoudre leurs réclamations, BNS a fait des aveux ou des concessions au sujet de l’existence de certaines conditions contractuelles implicites dans les contrats de travail des membres du groupe (ce que la CIBC avait également fait lors de la motion d’accréditation). La Cour a rejeté ces arguments au motif que de telles concessions ne sont pas déterminantes pour la question de la similitude et, de toute façon, ne seraient pas exécutoires par les membres du groupe putatif si l’affaire n’était pas certifiée. De plus, la Cour a conclu que les questions communes proposées, y compris les allégations de vices systémiques dans les politiques sur les heures supplémentaires de BNS (par exemple, si BNS avait l’obligation d’enregistrer les heures travaillées ou d’empêcher les membres du groupe de travailler des heures non indemnisables), aideraient à résoudre les réclamations des membres du groupe.
Dans l’arrêt Fresco, la Cour d’appel a critiqué l’approche « fondée sur le fond » adoptée par les tribunaux d’instance inférieure à l’égard de la question de savoir si la politique sur les heures supplémentaires de la Banque CIBC contrevenait au Code canadien du travail. De l’avis de la Cour, la légalité des politiques de la Banque CIBC est une question qui doit faire l’objet d’un procès et non d’une certification. La Cour a ensuite appliqué son raisonnement sur les questions courantes dans l’affaire Fulawka à Fresco, concluant qu’un juge de première instance peut « conclure qu’il existe un fondement probatoire qui pourrait appuyer une conclusion selon laquelle toutes les heures non autorisées étaient requises ou autorisées par la CIBC ».
Dans les deux affaires bancaires, la Cour a rejeté la demande des demandeurs pour une évaluation globale des dommages-intérêts. Au lieu de cela, la Cour a accepté l’argument de BNS selon lequel les preuves statistiques peuvent être utilisées pour « concevoir et mettre en œuvre avec succès un système de rémunération satisfaisant ». La Cour n’a donné aucune indication sur ce que pourrait être un tel système.
McCracken
La Cour a adopté une approche différente dans l’affaire McCracken, qui est une affaire de « classification erronée ». Les membres du groupe ont allégué que le CN ne leur avait pas payé d’heures supplémentaires parce qu’il les avait classés à tort comme gestionnaires ou surintendants. En vertu du Code canadien du travail, les employés qui exercent des responsabilités de gestion sont exemptés d’être rémunérés pour des heures travaillées de plus de 40 heures par semaine.
Le juge saisi de la requête, s’appuyant en grande partie sur le raisonnement suivi dans l’affaire Fulawka, a certifié le recours collectif. Il a convenu avec le CN que des évaluations individualisées des fonctions et des responsabilités des membres du groupe étaient nécessaires. Mais, au lieu de rejeter l’accréditation, le juge saisi de la requête a reformulé la question commune pour se concentrer sur les exigences minimales nécessaires pour être un employé de gestion au CN.
La Cour d’appel a conclu qu’il n’y avait aucune preuve à l’appui d’un « point commun de base » concernant les devoirs et les responsabilités des membres du groupe. À ce titre, elle a accueilli l’appel. 1
Prochaines étapes
Il est très probable qu’une ou toutes les parties non retenues demanderont l’autorisation d’interjeter appel devant la Cour suprême du Canada. La Cour suprême n’accorde l’autorisation que dans quelques cas, et seulement dans ceux où il y a une question d'«importance publique ». Si l’autorisation est accordée, il faudra peut-être deux à trois ans avant que ces questions ne soient définitivement réglées.
Ces décisions découlent du Code canadien du travail et touchent donc directement un petit nombre d’employeurs (entreprises non syndiquées et sous réglementation fédérale). Nous n’avons pas vu de recours collectifs semblables contre des employeurs sous réglementation provinciale, en grande partie en raison des délais et des limites monétaires imposées par les lois provinciales sur les normes d’emploi. Néanmoins, les employeurs prudents devraient réévaluer leurs politiques sur les heures supplémentaires pour s’assurer qu’elles respectent les exigences minimales prévues par la loi, et devraient s’assurer que les responsables de la mise en œuvre des pratiques en matière d’heures supplémentaires ne tolèrent pas les employés qui effectuent un travail non autorisé.
Remarques
- Au début de juin, la Cour supérieure de justice a refusé d’accréditer une autre affaire de classification erronée dans l’affaire Brown c. Banque Canadienne Impériale de Commerce. La réticence judiciaire à certifier les cas de classification erronée, comme en témoignent les arrêts Brown et McCracken, semble aller à l’encontre de l’approche des tribunaux américains, qui semblent plus disposés à certifier les cas de classification erronée que les allégations « en dehors de l’horloge ».
Traduction alimentée par l’IA.
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