Une décision récente de la Cour d’appel de l’Ontario1 a confirmé que les procédures liées à la propriété et au transfert de noms de domaine peuvent être portées devant les tribunaux provinciaux ou en vertu des politiques pertinentes de règlement des différends relatifs aux noms de domaine.
Contexte
L’affaire portait sur un différend entre Tucows.Com Co. et Lojas Renner S.A. au sujet du domaine renner.com.
Tucows est une entreprise canadienne dont les bureaux principaux sont situés à Toronto. En 2006, il a acheté le domaine renner.com, ainsi que plus de 30 000 autres noms de domaine de nom de famille. Tucows utilise ces noms de domaine de nom de famille pour offrir des services de messagerie personnalisés.
Renner est une société brésilienne qui exploite des grands magasins de détail et une filiale de JC Penney. Elle est propriétaire de la marque déposée RENNER au Brésil et dans d’autres pays.
Renner a entamé une procédure en vertu de la Politique uniforme de règlement des litiges relatifs aux noms de domaine (PRINCIPES UDRP) pour forcer le transfert du domaine renner.com. Elle alléguait que Tucows utilisait le domaine de mauvaise foi. Tucows n’a pas défendu la procédure administrative, a plutôt demandé que la procédure soit suspendue afin que les questions puissent être résolues par les tribunaux provinciaux de l’Ontario. Cette demande a été acceptée. En rendant sa décision, le comité a conclu que : les faits étaient similaires à d’autres décisions des principes UDRP sur la même question; les parties pouvaient se permettre le coût d’un litige; il n’y avait pas de grande urgence à ce que le différend soit réglé; les questions n’étaient pas simples; et un tribunal serait mieux placé pour trancher la question cruciale de savoir si le domaine a été enregistré et utilisé de mauvaise foi.
Tucows a ensuite poursuivi Renner devant le tribunal de l’Ontario. Dans sa réclamation, elle a demandé des déclarations selon lesquelles Tucows a des droits et des intérêts légitimes dans le domaine; que l’enregistrement de renner.com n’était pas de mauvaise foi; et que Renner n’a pas droit au transfert du domaine. Étant donné que Renner était situé au Brésil, Tucows s’est appuyé sur la règle 17.02(a), qui permet la signification à l’extérieur de la province d’une réclamation qui se rapporte à des biens immobiliers ou personnels en Ontario.
Renner a présenté une requête en irrecevabilité de l’action au motif que les tribunaux de l’Ontario n’avaient pas compétence pour trancher les questions en litige. Lors de l’examen de la requête, la Cour était tenue de déterminer si le différend aurait dû rester entre les ordres du tribunal administratif; si les noms de domaine sont des biens; et si ce bien réside en Ontario.
Les règles UDRP sont une solution de rechange au litige
Les tribunaux de l’Ontario sont illimités et sans restriction dans la détermination des questions de droit civil, à moins que la cause d’action ne soit expressément exclue par la loi ou une convention d’arbitrage entre les parties. Les règles UDRP n’excluent pas les litiges en tant qu’option pour résoudre un litige de nom de domaine. La Cour s’est référée aux décisions des États-Unis qui concluaient que les procédures UDRP n’avaient jamais pour but de remplacer les litiges formels, mais simplement de fournir un forum supplémentaire pour le règlement des différends. La Cour a compétence pour connaître de la demande.
On s’attend à ce que les tribunaux arrivent à la même conclusion s’ils sont invités à examiner un différend sur le nom de domaine .ca. La Politique de règlement des différends relatifs aux noms de domaine de l’ACEI pour les domaines .ca permet également aux parties de soumettre le différend à une procédure judiciaire, à un arbitrage ou à une médiation.
Bien qu’une instance en vertu des principes UDRP ou de la politique de l’ACEI puisse être relativement rapide et peu coûteuse, une action présente des avantages. Dans une politique de règlement des différends, il n’y a pas d’obligation positive de produire des documents pertinents, pas d’enquête préalable, pas de contre-interrogatoire sur les documents déposés et pas d’audience. En outre, les pouvoirs du panel sont limités au transfert du domaine, alors qu’un tribunal peut accorder le transfert du domaine, plus les dommages-intérêts, les jugements déclaratoires et injonctions et les frais juridiques.
Un domaine est un bien
Étant donné que la Cour avait compétence sur la cause d’action, la question suivante était de savoir si le domaine était un bien personnel. Après un examen détaillé de la loi relative aux droits de propriété, la Cour a conclu que la propriété peut être décrite comme un ensemble de droits que quelqu’un peut posséder; il comprend quelque chose d’intangible qui a été conçu par l’esprit et qui peut être imposé contre les autres. Un nom de domaine correspond à cette description et s’est avéré être un bien personnel.
La propriété était située en Ontario
Selon les faits de l’affaire, le nom de domaine a également été considéré comme un bien en Ontario. Ce n’est pas parce qu’un domaine est intangible qu’il ne peut pas être situé dans un endroit spécifique. Étant donné que Tucows avait un maximum de contacts en Ontario, le domaine a été considéré comme étant situé là-bas. La requête de Renner en annulation de la demande a été rejetée.
Conclusion
Le bien-fondé de l’affaire n’a pas encore été déterminé, mais cette décision fournit des indications claires quant à la manière dont les litiges relatifs aux noms de domaine peuvent être initiés au Canada.
Remarques
- Tucows.Com Co. c. Lojas Renner S.A. 2011 ONCA 548
Traduction alimentée par l’IA.
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