Niko Resources Ltd. (Niko) a plaidé coupable aujourd’hui à une accusation d’avoir soudoyé un agent étranger en violation de la Loi sur la corruption d’agents publics étrangers au Canada (LCAPE). Il s’agit de la deuxième condamnation en vertu de la LCAPE et de la première condamnation depuis que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a créé une Unité internationale de lutte contre la corruption à la fin de 2007.
Niko a admis avoir soudoyé un ministre du gouvernement bangladais dans le cadre de la négociation d’un contrat d’achat de gaz et de l’obtention d’un traitement équitable dans les exigences d’indemnisation à la suite d’une explosion. Niko a fourni un VUS de luxe d’une valeur de 190 000 $ CA au ministre et a payé des dépenses non commerciales pour que le ministre se rende à Calgary, avec des voyages secondaires pour rendre visite à la famille à New York et à Chicago, d’une valeur d’environ 5000 $ CAN.
L’entreprise a été condamnée par la Cour du Banc de la Reine de l’Alberta au paiement d’une amende de 8 260 000 $ CAN, plus une suramende compensatoire de 15 %, pour un total de 9 499 000 $ CA. De plus, il y aura une période de probation de trois ans au cours de laquelle le tribunal surveillera la conformité de Niko à la LCAPE au moyen de vérifications et de rapports effectués par un tiers indépendant aux frais de Niko.
L’affaire Niko est remarquable pour plusieurs raisons. Premièrement, l’importance de l’amende et de la suramende compensatoire par rapport à la valeur des pots-de-vin est une indication claire que les organismes canadiens d’application de la loi sont prêts à demander des sanctions ayant une valeur dissuasive crédible.
Deuxièmement, l’enquête est en cours depuis plusieurs années et comprenait la collecte d’éléments de preuve par la GRC au Canada et à l’étranger, y compris l’obtention d’une ordonnance de communication ainsi que la coopération avec des organismes d’application de la loi étrangers. Cela démontre que les efforts d’application de la loi du Canada en matière de lutte contre la corruption ont été portés à un nouveau niveau et que d’importantes ressources d’enquête peuvent être et sont toujours consacrées aux enquêtes sur la corruption internationale.
Troisièmement, les pots-de-vin versés par Niko peuvent être caractérisés comme des cadeaux et des divertissements somptueux. Cela est important compte tenu de la propension de nombreuses industries à considérer les cadeaux et les divertissements pour les fonctionnaires comme un élément essentiel des affaires, en particulier dans les marchés émergents et en développement. La conviction de Niko souligne la nécessité pour les entreprises d’avoir des mesures de conformité rigoureuses, y compris des politiques formelles de cadeaux et de divertissement et des procédures d’approbation internes.
Quatrièmement, l’affaire établit que la LCAPE peut conclure à une conduite à l’extérieur du Canada. Bien que Niko soit une entreprise canadienne, les pots-de-vin en question ont été versés au Bangladesh et impliquaient une filiale étrangère de Niko. Lorsque la LCAPE est entrée en vigueur en 1999, on s’est inquiété du fait que l’obstacle juridictionnel pourrait être un obstacle aux poursuites au Canada. Plus précisément, les tribunaux canadiens exigent que la poursuite établisse que la conduite criminelle alléguée a un « lien réel et substantiel » avec le Canada au-delà de la simple nationalité de l’accusé. Le gouvernement du Canada a tenté de corriger cette « échappatoire » potentielle dans la loi en présentant le projet de loi C-31 en 2008 pour établir la nationalité comme base suffisante pour la compétence en vertu de la LCAPE. Le projet de loi C-31 est mort au Feuilleton législatif lorsque le gouvernement a prorogé le Parlement en 2009.
La condamnation de Niko pour conduite survenue principalement dans un autre pays renforce la nécessité pour les entreprises canadiennes de mettre en œuvre des mesures de contrôle et de conformité adéquates lorsqu’elles font des affaires à l’échelle internationale, en particulier dans le cadre de leurs relations avec des gouvernements étrangers. Des programmes de conformité efficaces sont un outil important pour prévenir les comportements illégaux des employés et des tiers agissant au nom de l’entreprise. Des programmes de conformité efficaces doivent être adaptés aux besoins précis de chaque entreprise et comprendront généralement les éléments suivants :
- l’engagement de la haute direction et du conseil d’administration à l’égard de la conformité;
- Des règles et des procédures clairement énoncées fondées sur une évaluation approfondie des risques liés aux activités de l’entreprise;
- Un agent de conformité spécialisé doté de ressources adéquates;
- Une diligence raisonnable adéquate à l’égard des tiers et des partenaires commerciaux;
- Formation continue en matière de conformité pour les employés et les agents et représentants tiers; et
- Audits et surveillance périodiques.
Les entreprises canadiennes qui exercent des activités à l’échelle internationale ont fait face à une application accrue des lois anticorruption par bon nombre de nos partenaires commerciaux, notamment les États-Unis en vertu de la Loi sur les pratiques de corruption à l’étranger. L’exposition internationale s’accompagne maintenant d’un risque accru de poursuites en vertu de la loi canadienne pour conduite à l’étranger. Bien qu’il n’y ait eu que deux condamnations en vertu de la LCAPE à ce jour, et un cas en instance, la GRC a annoncé en janvier 2011 qu’elle avait 23 enquêtes en cours, et nous croyons savoir que le nombre est maintenant de plus de 30 enquêtes en cours. Plusieurs de ces enquêtes sont à un stade avancé et on s’attend à ce que de nouvelles accusations soient portées dans un proche avenir.
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