Écrit par Ashley M. White, Sean Assié, Geoffrey P. Stenger, Jason D. Roth and Thomas W. McInerney
Le 18 juin 2019, le premier ministre a annoncé que le projet d’expansion du pipeline Trans Mountain (le « projet »), qui comprend l’élargissement à quatre voies de l’oléoduc Edmonton (Strathcona)-Burnaby existant et l’agrandissement d’un terminal maritime, a été approuvé, pour la deuxième fois, par le Cabinet fédéral.
Historique
Le projet est l’un des projets les plus importants, les plus complexes et les plus politiquement chargés à avoir été construits au Canada au cours des dernières décennies. En raison de l’incertitude politique croissante en Colombie-Britannique, en avril 2018, Kinder Morgan (le propriétaire du projet à l’époque) a annoncé qu’elle suspendait tous les travaux non essentiels sur le projet. Le gouvernement fédéral a par la suite acheté le pipeline de Kinder Morgan avec l’engagement de financer et de dé-risquer le projet, et finalement de le revendre au secteur privé.
En août 2018, la Cour d’appel fédérale a annulé le certificat de commodité et de nécessité publiques (CPCN) accordé par l’Office national de l’énergie (l'« ONE ») à Kinder Morgan pour le projet. La décision a conclu que l’ONÉ avait commis une erreur dans sa décision d’exclure les considérations relatives à l’impact environnemental du transport maritime lié au projet et que le gouvernement fédéral n’avait pas respecté son obligation légale de consulter les peuples autochtones. La Cour a renvoyé la question de l’approbation du projet au gouverneur en conseil pour qu’il la rétermine.
Le 22 février 2019, l’ONÉ a publié son rapport de réexamen maritime, sous réserve de 156 conditions qui ont finalement été énoncées si le projet était par la suite approuvé par le gouvernement fédéral, ainsi que de 16 recommandations aux organismes fédéraux concernant le transport maritime qui ne relevaient pas du mandat de l’ONÉ. Dans sa décision, l’ONÉ a fixé un délai de trois mois au gouvernement fédéral pour terminer ses exigences en matière de consultation auprès des Autochtones et rendre une décision finale sur le projet, qui a été reportée au 18 juin 2019.
Le 18 juin 2019, le gouverneur en conseil a de nouveau ordonné à l’ONE de délivrer un certificat de commodité et de nécessité publiques à Trans Mountain (« TM »), la société d’État qui détient le projet, sous réserve des modalités de l’ONÉ, y compris des modifications à six des 156 conditions de l’ONÉ afin de répondre davantage aux préoccupations des groupes autochtones touchés par le projet.
Approuvé à nouveau
Conformément aux rapports selon lesquels le gouvernement fédéral avait suivi la feuille de route énoncée dans la décision de la Cour d’appel fédérale d’août 2018, le premier ministre a annoncé qu’il avait donné suite à la décision de la Cour et réexaminé l’impact que le projet aurait sur le milieu marin et s’est engagé dans un processus de consultation de la « phase 3 » avec les peuples autochtones dirigé par l’ancien juge de la Cour suprême, Frank Iacobucci Voici les principaux points à retenir de la décision du gouvernement fédéral d’aller de l’avant avec le projet :
- Le gouvernement fédéral s’est engagé, par l’entremise de l’Accord de Paris et de la mise en œuvre subséquente du Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, à réduire les émissions et à soutenir les possibilités de croissance économique propre. Dans son annonce d’aller de l’avant avec le projet, le premier ministre a reconnu que la protection de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques peuvent être conciliées avec l’expansion de la vente du pétrole canadien à l’extérieur de l’Amérique du Nord, dont le projet jouera un rôle essentiel. Les émissions provenant du projet ont été prises en compte dans les projections nationales des émissions du Canada et dans le plafond de 100 millions de tonnes imposé par la loi en Alberta sur les émissions annuelles de sables bitumineux – ce qui a été un facteur important dans la décision du Cabinet fédéral d’approuver le projet (voir Les émissions de gaz de la serre provenant du projet Trans Mountain).
- Afin de financer la transition du Canada vers une « économie à faibles émissions de carbone », le gouvernement fédéral s’est engagé à dépenser toutes les nouvelles recettes fiscales des sociétés et toutes les autres recettes qu’il tire de la cession du réseau de pipelines Trans Mountain une fois en service, ainsi que tout produit net de la vente prévue du réseau de pipelines Trans Mountain, à de telles initiatives de transition à faible émission de carbone.
- Le gouvernement fédéral entreprendra un autre processus de consultation auprès des collectivités autochtones touchées par le projet afin de déterminer comment elles peuvent participer au projet, soit par le biais d’investissements en actions, soit par le partage des revenus.
Défis potentiels
Bien que l’approbation du gouvernement fédéral puisse être considérée comme une étape positive pour la poursuite du développement et de l’investissement dans l’industrie pétrolière canadienne, l’achèvement du projet pourrait se heurter à d’autres défis.
Les communautés autochtones de la Colombie-Britannique, plus particulièrement la Nation Tsleil-Waututh, ont déjà indiqué des contestations judiciaires potentielles de la décision du gouvernement fédéral d’approuver le projet au motif que le gouvernement a omis, une fois de plus, de s’acquitter adéquatement de son obligation de consulter.
De plus, le gouvernement de la Colombie-Britannique a indiqué qu’il continuera d’interjeter appel devant la Cour suprême du Canada de la décision unanime de la Cour d’appel de la Colombie-Britannique selon laquelle la Colombie-Britannique n’a pas le pouvoir juridictionnel de restreindre les expéditions de pétrole lourd dans la province. Notamment, la Cour suprême du Canada est tenue d’entendre l’appel tel qu’il a été envoyé à la Cour d’appel de la Colombie-Britannique à titre de cas de référence.
Quelle est la prochaine étape?
Le 21 juin 2019, l’ONE a délivré le certificat modifié de commodité et de nécessité publiques pour le projet. L’ONÉ a également publié, aux fins de commentaires du public, une approche proposée pour reprendre le processus de réglementation (voir NEB sollicitant les commentaires du public sur l’approche de reprise des processus réglementaires pour le projet d’agrandissement du réseau de Trans Mountain). Il continuera d’être chargé de surveiller la conformité de TM aux 156 conditions imposées par l’ONÉ dans son rapport.
De plus, TM est tenue de présenter une nouvelle demande pour tous les permis nécessaires des gouvernements fédéral, provinciaux et locaux. D’autres audiences sur les itinéraires seront probablement également nécessaires pour certains segments du projet afin de permettre à TM d’obtenir l’approbation de ces parties de son tracé préféré.
Le gouvernement fédéral a indiqué qu’il explorera les possibilités de participation directe des Autochtones au projet en se fondant sur plusieurs propositions reçues au cours du processus de consultation de la phase 3.
Le calendrier de toutes ces activités n’a pas encore été établi; toutefois, la construction devrait encore reprendre en 2019.
Traduction alimentée par l’IA.
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