Écrit par Barbara Kimmitt and Barbara Stratton
Les récents changements apportés aux dispositions du Code criminel relatives à l'« aide médicale à mourir » permettent aux médecins ou aux infirmières praticiennes au Canada d’offrir l’aide médicale à mourir aux patients qui demandent de l’aide à mourir et qui perdent par la suite la capacité de consentir au moment de l’administration de l’aide médicale à mourir. De plus, il n’est plus une condition préalable à l’aide médicale à mourir que la mort soit « raisonnablement prévisible ». Cependant, les législateurs demeurent indécis quant à la façon de traiter la maladie mentale dans le contexte de l’aide médicale à mourir et ont essentiellement refusé de la rendre accessible aux Canadiens ayant reçu un diagnostic de démence.
L’aide médicale à mourir est légale au Canada depuis juin 2016, lorsque le gouvernement fédéral a apporté des révisions au droit criminel relatif à l’aide au suicide. Ces révisions ont été apportées en réponse à la décision rendue en 2015 par la Cour suprême du Canada dans Carter c Procureur général, 2015 CSC 5. La loi de 2016 a été contestée presque dès son adoption parce qu’elle limitait l’accès à l’aide médicale à mourir lorsque la mort était « raisonnablement prévisible ». La Cour supérieure du Québec, dans Truchon c. Procureur général du Canada, 2019 QCCS 3792 a conclu que cette restriction était contraire aux articles 7 et 15 de la Charte des droits et libertés, et a ordonné au gouvernement de réviser la loi. Le projet de loi C-7 est la réponse du gouvernement fédéral à cette orientation.
Le 17 mars 2021, le projet de loi C-7 a reçu la sanction royale et est maintenant la loi au Canada. Les révisions législatives comprennent ce qui suit :
- Ils ont abrogé l’exigence selon laquelle le décès doit être « raisonnablement prévisible » avant qu’une personne puisse être admissible à l’aide médicale à mourir. Maintenant, tant qu’une personne souffre d’un « problème de santé grave et irrémédiable », elle peut demander l’aide médicale à mourir. Les règles créent une procédure pour les personnes pour lesquelles la mort est raisonnablement prévisible, et un processus plus rigoureux pour les personnes pour lesquelles la mort n’est pas raisonnablement prévisible.
- Une seule personne (plutôt que deux) doit agir à titre de témoin indépendant d’une demande écrite d’aide médicale à mourir. Une personne qui fournit directement des soins et qui est payée pour le faire est admissible à titre de témoin indépendant. Une personne qui sait ou croit qu’elle pourrait être nommée dans son testament, ou qui recevra autrement un avantage financier de son décès, continue d’être disqualifiée à titre de témoin indépendant.
- Si le décès est raisonnablement prévisible, l’ancienne règle qui exigeait une période d’attente de 10 jours ne s’applique plus. Auparavant, une personne pouvait demander l’aide médicale à mourir tant qu’elle satisfaisait à toutes les exigences de la loi et qu’elle était mentalement capable en tout temps, y compris au moment de l’intervention médicale. Avant l’adoption du projet de loi C-7, l’un des problèmes importants était la détérioration rapide des patients qui ont perdu leur capacité entre le moment où le patient a demandé l’aide médicale à mourir et la fin de la période d’attente. À moins que la période d’attente ne puisse être levée, ces patients ne pourraient pas recevoir d’aide médicale à mourir. Les patients qui perdraient leur capacité n’auraient aucun recours et mourraient d’une manière qu’ils avaient activement essayé de prévenir. Maintenant, une personne qui est admissible à l’aide médicale à mourir peut conclure une entente préalable signée par laquelle elle confirme qu’elle aimerait recevoir l’aide médicale à mourir à une date précise. S’il perd sa capacité avant cette date, le médecin ou l’infirmier praticien peut toujours administrer l’aide médicale à mourir.
- Si le décès n’est pas raisonnablement prévisible, le médecin ou l’infirmière praticienne doit s’assurer que toutes les exigences sont satisfaites par ailleurs et, en outre, il doit :
- s’assurer que la demande d’aide médicale à mourir est faite par écrit et qu’elle fait l’a été correctement;
- s’assurer que la personne est informée que la demande peut être retirée en tout temps;
- s’assurer qu’un autre médecin ou une autre infirmière praticienne fournit une opinion écrite confirmant que la personne répond à tous les critères;
- consulter un spécialiste s’il ou elle, ou le deuxième médecin ou infirmier praticien n’a pas d’expertise dans l’état de santé du patient;
- informer le patient des moyens disponibles pour soulager ses souffrances, y compris des services de conseil et de santé mentale et d’invalidité; et
- s’assurer qu’il y a au moins 90 jours clairs entre le jour de la première évaluation et l’administration de l’aide médicale à mourir. Par conséquent, si une personne dont le décès n’est pas raisonnablement prévisible demande l’aide médicale à mourir et perd sa capacité pendant cette période, elle ne peut pas recevoir d’aide médicale à mourir.
- Il est à noter que la capacité de conclure un accord préalable ne s’applique qu’aux personnes pour lesquelles le décès est « raisonnablement prévisible ». Vraisemblablement, cela signifie que les personnes ayant reçu un diagnostic de démence ne pourraient pas recevoir d’aide médicale à mourir à moins que les médecins ou les infirmières praticiennes fournissant les deux opinions nécessaires conviennent que la démence entraînerait une mort raisonnablement prévisible. Par conséquent, bien que l’élimination de la période d’attente de 10 jours et l’ajout de l’option « accord préalable » élargissent l’accessibilité de l’aide médicale à mourir, il reste une lacune importante dans la loi en ce qui concerne la démence.
La loi entourant l’aide médicale à mourir continue d’évoluer et exige un équilibre délicat entre les droits des personnes au cours de leur vie, et la protection des personnes vulnérables, et la protection des croyances religieuses et personnelles de tous les Canadiens, y compris nos professionnels de la santé qui sont appelés à administrer l’aide médicale à mourir. Les Canadiens peuvent s’attendre à d’autres révisions de la loi au cours de la prochaine année, particulièrement en ce qui concerne l’application de la loi à la maladie mentale et aux mineurs d’âge mûr.
Traduction alimentée par l’IA.
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