Le 25 octobre 2012, la Cour suprême du Canada a accordé l’autorisation d’interjeter appel d’une décision de la Cour d’appel de l’Alberta qui a restreint l’application des lois sur la protection des renseignements personnels en Alberta. Dans l’affaire United Food and Commercial Workers, Local 401 v Alberta (Attorney General), 2012 ABCA 130, la Cour d’appel a remis en question la constitutionnalité de la Personal Information Protection Act (PIPA) de l’Alberta et les protections contre la collecte, l’utilisation et la communication de renseignements personnels dans le contexte des activités de grève.
Cette affaire devrait clarifier l’équilibre entre les besoins concurrents en matière de liberté d’expression et de protection de la vie privée en Alberta et pourrait avoir des répercussions en vertu de lois similaires sur la protection de la vie privée dans le secteur privé au Canada.
Les faits
Au cours d’une grève au Palace Casino d’Edmonton, le syndicat des travailleurs intimés a pris des bandes vidéo et des images fixes de personnes franchissant sa ligne de piquetage, et a affiché des panneaux menaçant de publier les images en ligne, identifiant ces personnes comme des croûtes. Plusieurs personnes qui ont été enregistrées ont déposé des plaintes auprès du commissaire à l’information et à la protection de la vie privée de l’Alberta. Lors d’une audience sur les plaintes, l’arbitre nommé par le commissaire a conclu que le syndicat avait contrevenu à la PIPA en recueillant des images de personnes à des fins non exemptées, sans leur consentement.
Décision de la Cour d’appel de l’Alberta
En appel, la Cour d’appel de l’Alberta s’est concentrée sur la question principale de savoir si un syndicat a le droit protégé par la Constitution de recueillir des images de personnes franchissant sa ligne de piquetage et, dans l’affirmative, si l’application de la PIPA a porté atteinte à ce droit de façon injustifiable.
S’appuyant sur des décisions antérieures de la Cour suprême du Canada, la Cour d’appel a souligné l’important élément expressif du piquetage de travail et a statué que le syndicat avait le droit constitutionnel de recueillir des renseignements personnels pour transmettre des nouvelles sur le conflit collectif et pour exercer des pressions sociales et économiques sur l’employeur. Les limites imposées par l’Alberta à la collecte, à l’utilisation et à la divulgation de ces renseignements constituaient donc une violation du droit constitutionnel de l’Union à la liberté d’expression en vertu de l’alinéa 2b) de la Charte des droits et libertés.
La Cour a ensuite été forcée de décider si cette violation était justifiable dans le cas d’une société libre et démocratique, compte tenu de l’importance du droit à la vie privée des personnes dans notre société. En l’espèce, la Cour d’appel a statué que les attentes en matière de protection de la vie privée dans un contexte public ne l’emporteraient pas sur l’importance des droits du travail et de la liberté d’expression. En particulier, la Cour a conclu que l’application de la PIPA avait une portée excessive à cinq égards importants :
- Il couvre tous les renseignements personnels de quelque nature que ce soit et ne fournit aucune définition fonctionnelle de ce terme;
- Il ne contient aucune exception générale pour les renseignements personnels, mais pas du tout privés;
- La définition de l’information accessible au public est artificiellement étroite;
- Il n’y a pas d’exception générale pour les renseignements recueillis et utilisés à des fins de liberté d’expression;
- Il n’y a pas d’exception permettant aux organisations d’utiliser raisonnablement les renseignements personnels qui sont raisonnablement requis dans le cadre de l’exploitation légitime de leurs activités.
Plutôt que d’invalider ou de lire la loi pour respecter le droit à la liberté d’expression, la Cour d’appel a déclaré que l’application de la PIPA aux activités de grève du syndicat était inconstitutionnelle et a annulé la décision de l’arbitre.
Implications " Regard vers l’avenir
Plus tôt cette semaine, la Cour suprême du Canada a accordé l’autorisation d’entendre un appel de la décision de la Cour d’appel interjeté par le commissaire, sans fournir de motifs. Bien qu’aucune date d’audience n’ait encore été fixée, on s’attendra largement à ce que les directives de la Cour suprême offrent une plus grande certitude quant à l’application de la PIPA en Alberta, en particulier aux activités de main-d’œuvre du secteur privé. À l’échelle nationale, la décision de la Cour suprême pourrait également influencer l’examen d’autres lois provinciales semblables sur la protection de la vie privée.
Éventuellement, le Parlement et les assemblées législatives pourraient devoir se pencher sur toute l’incidence de cette affaire et établir un équilibre entre les intérêts opposés de la liberté d’expression et de la protection de la vie privée. Pour le moment et jusqu’à ce que la Cour suprême du Canada nous dise le contraire, cependant, la décision de la Cour d’appel restera probablement une partie importante de la jurisprudence de l’Alberta.
Traduction alimentée par l’IA.
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