Écrit par Wesley R. Novotny and Greg M. Johnson
Toutes les références sont à la Loi de l’impôt sur le revenu (Canada) (Loi), sauf indication contraire.
Historique
Les frais d’exploration au Canada (CEE) sont certains types de dépenses engagées par les sociétés pétrolières et gazières, minières et d’énergie renouvelable. Le CEE est déductible à 100 % dans l’année où la dépense est engagée. Certains types de CEE sont également admissibles à la renonciation aux investisseurs en vertu des règles sur les actions accréditées contenues dans la Loi. À l’exception des dépenses liées à l’acquisition d’avoirs miniers canadiens (qui seraient généralement des frais d’immobilisations pétrolières et gazières canadiennes), la plupart des autres dépenses liées au pétrole et au gaz (autres que les coûts corporels) sont admissibles à titre de frais d’aménagement au Canada (DÉC). Le CDE est déductible à 30 pour cent sur une base d’amortissement déductible. Le CDE peut également faire l’objet d’une renonciation en vertu des règles sur les actions accréditives, mais en raison du taux de déduction réduit, il est beaucoup moins souhaitable pour les investisseurs.
Le programme électoral de 2015 des libéraux fédéraux promettait de restreindre le CEE dans le secteur pétrolier et gazier pour qu’il ne soit disponible qu’en cas de forage infructueux. Le budget de 2017 propose de mettre en œuvre cette promesse.
Les actions accréditives sont des actions qui sont émises par certaines sociétés pétrolières et gazières admissibles (une « société par actions principale », au sens de la Loi ou une CLCC) en vertu de conventions de souscription qui contiennent des modalités contractuelles exigeant que la CLCC engage et renonce aux CEE ou aux CDE aux souscripteurs, ce qui leur permet de déduire de leur revenu les montants de CEE et de DEC auxquels ils ont renoncé.
Les modifications proposées
La définition du CEE
L’avis de motion de voies et moyens publié avec le budget de 2017 comprend un avant-projet de loi visant à mettre en œuvre le changement de politique. Avant la modification proposée, sous réserve de certaines contraintes, le CEE comprenait les dépenses engagées pour forer et achever un puits de pétrole et de gaz ou pour construire une route d’accès temporaire à un puits ou pour préparer un site à l’égard d’un puits lorsque le puits a entraîné la découverte d’un nouveau réservoir de pétrole ou de gaz naturel. En vertu des modifications proposées, ces types de dépenses ne seront plus admissibles à titre de CEE si elles sont engagées après 2018. Une période de transition supplémentaire est permise s’il y avait une obligation écrite d’engager les dépenses avant la date du budget (22 mars 2017), auquel cas les dépenses peuvent être engagées avant 2021 et toujours admissibles à titre de CEE. Les dépenses liées aux puits qui n’ont pas produit et qui sont abandonnés dans un délai prescrit, ou aux puits qui n’entrent pas en production dans un délai prescrit, ne sont pas touchées et continuent d’être admissibles à titre d’ECE.
En termes plus généraux, les dépenses liées au forage de nouveaux réservoirs de pétrole et de gaz qui donnent lieu à un puits de pétrole et de gaz en production ne seront plus admissibles au CEE.
Actions accréditives : la règle de re-désignation des DÉC
Avant les modifications, certaines petites sociétés à capital de démarrage subalternes pouvaient désigner de nouveau jusqu’à 1 million de dollars de DÉC comme CEE, qu’elles pouvaient ensuite renoncer aux investisseurs en vertu des règles sur les actions accréditives. En vertu des modifications proposées, la règle de re-désignation ne sera plus disponible pour les CDE engagés après le 31 décembre 2018, selon la première de ces éventualités, et le jour qui suit de 24 mois la fin du mois au cours duquel une convention de souscription d’actions accréditives a été conclue.
En termes pratiques, la règle de re-désignation ne sera plus disponible pour les CDE engagés par les PMC après 2018.
Effets des modifications proposées
CEE
Pour toutes les sociétés pétrolières et gazières, la restriction de la définition de CEE réduira, à l’avenir, leurs bassins de CEE et augmentera leurs bassins de DEC moins souhaitables. Bien qu’il y ait de nombreuses autres dépenses qui continueront d’être admissibles à titre de CEE, y compris les dépenses pour déterminer l’existence, l’emplacement et l’étendue des accumulations de pétrole ou de gaz naturel, comme les données sismiques, la définition de CEE a été considérablement réduite.
De plus, les modifications proposées introduisent une grande incertitude en matière de prévisions et de budgétisation pour les sociétés pétrolières et gazières. Lorsqu’une société pétrolière et gazière commence à forer une nouvelle réserve, elle ne sera pas certaine de pouvoir qualifier ses dépenses de CEE ou de CDE avant d’avoir déterminé si le puits peut ou va entrer en production. Cela rendra la planification plus difficile.
Actions accréditives
Nous nous attendons également à ce que les modifications proposées réduisent l’utilisation d’actions accréditives dans le secteur pétrolier et gazier. Premièrement, le bassin de dépenses disponibles pour une CLCC à laquelle il est possible de renoncer en tant que CEE sera réduit. Bien que le CDE puisse faire l’objet d’une renonciation en vertu des règles sur les actions accréditives, compte tenu de sa déductibilité de 30 %, il est nettement moins commercialisable. De plus, le CDE n’est pas admissible à la « règle du retour en arrière », qui est fréquemment utilisée par les PBB lors de l’émission d’actions accréditives. En termes généraux, la règle du retour en arrière permet aux PMC de renoncer à des montants aux investisseurs avant d’avoir engagé les dépenses. Dans le cadre d’une émission d’actions accréditives typique, la CLCC s’appuiera sur la règle du retour en arrière pour renoncer au CEE le 31 décembre de l’année 1, offrant ainsi à l’investisseur une déduction cette année-là, mais elle engagera des CEE au cours de l’année 2, en utilisant les fonds recueillis lors de l’émission d’actions.
Deuxièmement, si une CLCC ne peut pas être certaine que ses frais de forage seront classés comme CEE ou CDE, il sera très difficile pour cette CLCC de conclure les conditions contractuelles nécessaires à une émission d’actions accréditives promettant d’engager et de renoncer à CEE à l’investisseur.
Enfin, nous nous attendons à ce que l’élimination de la règle de re-désignation se fasse particulièrement sentir dans le secteur pétrolier et gazier junior. Les actions accréditives ont été un outil essentiel pour les PMC juniors afin de lever les capitaux propres nécessaires pour financer leurs budgets d’exploration. Compte tenir de l’incertitude entourant le montant d’AEC qui sera disponible pour la renonciation et l’élimination de la nouvelle désignation des DÉC, les PMC juniors auront probablement de la difficulté à utiliser l’un de leurs principaux incitatifs (actions accréditives) pour attirer des investisseurs et recueillir des fonds d’exploration.
Possibilités
Les règles transitoires pour les changements à la définition de CEE ont laissé jusqu’à la fin de 2018 pour que les sociétés pétrolières et gazières continuent d’engager des dépenses en vertu de la définition actuelle, plus généreuse, de CEE. Les entreprises intéressées, si cela est commercialement possible, devraient envisager d’accélérer leur forage avant 2019 afin de tirer parti des règles actuelles du CEE.
Pour toute société pétrolière et gazière qui envisage de lever des capitaux propres au cours des trois prochaines années environ, il y a une incitation à agir plus tôt, si cela est commercialement possible. Tout d’abord, les fonds supplémentaires recueillis peuvent être utilisés pour engager des dépenses qui seront classées comme des CEE plus précieux, au lieu de CDE. Deuxièmement, si l’on envisage l’émission d’actions accréditives, la CLCC devrait disposer d’un plus grand bassin de CEE à laquelle renoncer, et pour les PBB subalternes, la règle de la re-désignation demeure disponible pour permettre une renonciation à des CEE plus précieux.
Les entreprises devraient également envisager d’utiliser le financement par actions accritives pour financer de nouveaux puits de découverte pendant la période de transition et le financement par actions accritives pour les activités sismiques et autres activités exploratoires après la période de transition. De plus, les sociétés pétrolières et gazières devraient examiner attentivement leurs obligations d’engager des dépenses qui existaient avant la date du budget (le 22 mars 2017) afin de déterminer si elles peuvent profiter de la période de transition plus longue.
CEE et actions accréditives dans le secteur minier
Aucun changement n’a été apporté à la définition de CEE ou aux règles sur les actions accréditives pour le secteur minier (la règle de re-désignation ne s’applique pas aux dépenses minières). Comme il a été annoncé précédemment, le budget de 2017 propose de prolonger le crédit d’impôt pour exploration minière d’une autre année.
Conclusion
Si vous avez des questions au sujet des changements apportés à la définition de CEE ou d’actions accréditives ou si vous souhaitez discuter de stratégies pour optimiser vos dépenses de CEE ou une émission d’actions accréditives, veuillez communiquer avec Greg Johnson au 403-298-4470 ou Wes Novotny au 403-298-3447. Nous sommes impatients de vous aider.
Traduction alimentée par l’IA.
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