Écrit par Duncan C. Card
Malgré les environs exceptionnellement gelés d’Ottawa cet hiver, l’appareil d’approvisionnement en matière de défense du Canada a été extrêmement actif récemment et il y a plusieurs développements importants à signaler.
La nouvelle stratégie d’approvisionnement en matière de défense du Canada
Le 5 février 2014, les ministres des Travaux publics et des Services gouvernementaux (TPSGC) et de la Défense nationale (MDN) du Canada ont annoncé la nouvelle Stratégie d’approvisionnement en matière de défense (SPDD) du Canada. Les trois objectifs énoncés du SDPE sont les suivants : livrer le bon équipement aux forces armées canadiennes en temps opportun; tirer parti des achats d’équipement de défense du Canada pour créer des emplois et stimuler la croissance économique au Canada; et de simplifier le processus d’approvisionnement en matière de défense.
D’intérêt pour l’industrie de la défense, les trois éléments clés du nouveau SDPE du Canada peuvent être divisés en caractéristiques constitutives suivantes, avec quelques explications :
- Pour livrer le bon équipement en temps opportun, le Canada :
- Assurer une participation précoce et continue de l’industrie et des clients au processus d’approvisionnement;
- À compter de juin 2014, publier un Guide d’approvisionnement de la Défense (DAG) annuel qui décrira les priorités du MDN en matière d’approvisionnement; et
- aider le MDN à définir ses besoins militaires grâce à l’établissement (au sein du MDN) d’une « fonction de remise en question » indépendante et tierce pour l’élaboration des besoins militaires.
- Afin de tirer parti des dépenses d’approvisionnement pour les avantages économiques du Canada, le Canada :
- utilisera une « proposition de valeur » pondérée et cotée pour évaluer les soumissions pour tous les approvisionnements en matière de défense;
- Mettre en œuvre une stratégie d’exportation améliorée pour soutenir les opportunités de vente internationales et la « participation aux chaînes de valeur mondiales »;
- Déterminer et appliquer les capacités industrielles clés (CCI) afin de mieux éclairer les avantages économiques potentiels des approvisionnements individuels afin qu’ils répondent aux besoins des militaires et augmentent la compétitivité des entreprises canadiennes de défense sur le marché mondial; et
- Établir un institut indépendant d’analyse de la défense indépendant qui fournira des analyses d’experts à l’appui des objectifs du SDPE et de son évaluation.
- Afin de simplifier le processus d’approvisionnement en matière de défense, le Canada
- adoptera un nouveau régime pour assurer la prise de décisions simplifiée et coordonnée pour la défense et les approvisionnements importants de la Garde côtière canadienne;
- Établir un Secrétariat de l’approvisionnement en matière de défense au sein de TPSGC; examiner
- le pouvoir délégué actuel de la Défense nationale d’acheter des biens en vue d’augmenter le niveau de 25 000 $ actuellement pour parvenir à des pratiques d’approvisionnement plus efficaces.
Les caractéristiques suivantes du SDPE présenteront un intérêt particulier pour les entreprises qui vendent actuellement, ou qui ont l’intention à l’avenir, de vendre des biens et des services liés à la défense aux Forces armées canadiennes :
- Le DAG sera publié chaque année (avec l’édition inaugurale en juin 2014) afin d’identifier la liste des projets d’approvisionnement qui devraient être développés sur 5- , 10-, Des échéanciers de 15 et de 20 ans, et comprendront des projets de plus de 100 millions de dollars et ceux de moindre valeur qui (selon les mots du gouvernement canadien) « ont un potentiel de levier pour l’industrie canadienne ».
- La nouvelle « proposition de valeur » pour la sélection des fournisseurs n’est vraiment pas si « nouvelle », mais elle semble être beaucoup plus ciblée et aiguë. Le gouvernement canadien annonce clairement son intérêt marqué pour la nature et la qualité du « plan industriel pour le Canada » de chaque fournisseur proposé, dans le cadre duquel la contribution économique ou industrielle d’un fournisseur au Canada sera directement prise en compte dans la cote d’approvisionnement afin de déterminer « quelle entreprise soumissionnaire remportera le contrat » – où le poids en pourcentage de cette variable sera déterminé approvisionnement par approvisionnement. En particulier, les cotes de la proposition de valeur favoriseront les propositions qui mèneront à de meilleurs résultats économiques grâce à : des investissements qui renforcent les capacités industrielles clés du Canada (tel qu’identifié à l’origine par Tom Jenkins dans son rapport Canada d’abord : Tirer parti de l’approvisionnement en matière de défense par l’entremise de l’industrie clé Capacités); les investissements qui favorisent l’amélioration de la productivité des entreprises canadiennes; et des activités industrielles et technologiques plus vastes de grande valeur, comme un « transfert de technologie ».
- En complément des objectifs industriels énoncés précédemment de promouvoir et d’élargir le secteur national de la production et des services de défense du Canada, le Canada améliorera ses stratégies d’exportation afin d’aider les entrepreneurs nationaux en matière de défense à pénétrer les marchés étrangers prometteurs de la défense. En retour, cette aide générera des revenus et améliorera les capacités de R-D au sein de l’industrie canadienne de la défense. Presque comme une récompense pour l’investissement direct dans l’industrie canadienne de la défense, la « Stratégie d’exportation » proposée sera conçue et mise en œuvre par le gouvernement canadien pour :
- renforcer la collaboration institutionnelle à l’échelle fédérale pour s’assurer que le soutien du gouvernement répond aux attentes de l’industrie en matière de développement du commerce international;
- mobiliser le réseau diplomatique international du Canada, y compris les attachés de défense, au nom de l’industrie de la défense du Canada;
- améliorer les stratégies de sensibilisation des petites et moyennes entreprises et tirer parti des relations existantes dans les secteurs de la défense et de la sécurité;
- améliorer le soutien coordonné pour la présence du Canada à des événements internationaux clés;
- renforcer l’accès et les relations sur les marchés où le Canada a déjà d’importants intérêts commerciaux tout en ouvrant de nouveaux marchés pour le commerce de la défense avec le Canada; et
- simplifier l’administration des contrôles à l’exportation tout en continuant de respecter pleinement les politiques établies du Canada en matière de commerce extérieur, de commerce et de défense.
Les fournisseurs non canadiens de biens et de services militaires au Canada sont en train de déterminer dans quelle mesure ce nouvel éclairage a jeté un éclairage sur l’intérêt du Canada à développer son secteur de la défense (en tant que facteur important du succès de l’approvisionnement) et le dévouement accru du Canada à fournir une aide à l’exportation aux entrepreneurs locaux de la défense les obligent maintenant à aller bien au-delà de la portée des dépenses traditionnelles de la CISR et des crédits compensatoires (et d’autres contributions économiques) et à faire des contributions substantielles des investissements directs au Canada pour construire et exploiter directement des installations de production, d’assemblage, de fabrication et/ou de services au Canada – le tout avec une gouvernance locale et un engagement direct des entreprises dans les intérêts de sécurité nationale du Canada. De nombreux fournisseurs étrangers de biens et de services militaires peuvent interpréter ce « changement de paradigme visant à obtenir de bons résultats en matière d’approvisionnement » (communiqué de presse de l’ACSA, 5 février 2014) comme si le Canada les assurait – « ... plus votre investissement et votre participation à l’économie et à l’industrie de la défense du Canada sont importants, plus il est probable que vous vendez au Canada et plus le Canada vous aidera directement à exporter vos biens et services vers les marchés étrangers de la défense.
Mise en œuvre du SDPE : Secrétariat de l’approvisionnement en matière de défense
Après plusieurs faux pas très médiatisés en matière d’approvisionnement militaire, et après plusieurs rapports de politique (et de vérification) connexes, et après de nombreux mois de délibérations, le Canada a également annoncé que tous les futurs projets d’approvisionnement en matière de défense seront gérés et exploités par un nouveau ministère spécialisé au sein de TPSGC, qui s’appellera le Secrétariat de l’approvisionnement en matière de défense. Un groupe de travail des ministres intéressés (TPSGC, MDN, Industrie, Commerce international et Pêches et Océans, qui s’appelle à juste titre le Groupe de travail des ministres) sera appuyé par un comité permanent de sous-ministres associés, qui sera connu sous le nom de Comité de gouvernance des sous-ministres (CMG). Le DMGC assurera le leadership et la surveillance de la gouvernance pour tous les principaux approvisionnements en matière de défense, notamment en veillant à ce que « des décisions opportunes et appropriées parmi les objectifs concurrents associés à des approvisionnements particuliers » soient prises. Le Secrétariat de l’approvisionnement en matière de défense relèvera du DMGC et aura la responsabilité quotidienne de :
- veiller à ce que le secteur de la défense participe rapidement au processus d’approvisionnement;
- l’élaboration et l’intégration de propositions de valeur dans les processus d’approvisionnement;
- Élaborer des options pour appuyer la prise de décisions, en tenant compte des compromis concernant les capacités, ainsi que des coûts et des avantages pour le Canada;
- utiliser des conseils indépendants pour renforcer l’intégrité du processus d’approvisionnement;
- assurer une approche coordonnée de la mise en œuvre du SDPE dans plusieurs ministères, y compris TPSGC, le MDN, Industrie Canada, Affaires étrangères et Pêches et Océans Canada;
- l’utilisation d’une approche de résolution des problèmes pour résoudre les problèmes rapidement et efficacement; et
- Évaluer et évaluer le rendement du SDPE.
Annonce du budget canadien – 11 février 2014
Dans la foulée des récents changements apportés à la politique d’approvisionnement en matière de défense et au paysage administratif du Canada, le ministre des Finances du Canada a annoncé dans son discours du budget de 2014, le 11 février 2014, que 3,1 milliards de dollars en dépenses en immobilisations prévues par le MDN sont transférés dans les « années à venir ». Il ne fait guère de doute que le réalignement des dépenses en immobilisations par le MDN fera l’objet d’éclaircissements dans le numéro de juin sur le GCI promis des priorités en matière d’approvisionnement. De plus, le retard dans ces dépenses pourrait également être directement lié au lancement par le gouvernement du Secrétariat d’approvisionnement en matière de défense la semaine précédente, qui (on peut supposer) bénéficierait d’un certain temps d’accélération afin que les 3,1 milliards de dollars reportés puissent être dépensés sous sa surveillance améliorée et ciblée. En fait, les termes mêmes du budget à cet égard sont les suivants :
« Afin de s’assurer que le financement de l’équipement essentiel de la Défense nationale est disponible pour répondre aux besoins prévus, le gouvernement transfère 3,1 milliards de dollars du financement de la Défense nationale pour les grands achats d’immobilisations aux années à venir au cours desquelles des achats clés seront effectués. »
Le Canada compte plus de 650 entreprises qui fournissent des biens et des services de défense, générant des revenus de 9,4 milliards de dollars et ayant une incidence estimée à 6 milliards de dollars du PIB et employant 64 000 travailleurs à temps plein. Compte tenu de la moitié de ces revenus provenant des exportations et d’une liste croissante de biens et de services militaires requis (et non simplement souhaités) que le Canada doit acquérir dans les années à venir, la rationalisation et la coordination récemment annoncées de l’approvisionnement en matière de défense au Canada sous la surveillance spécialisée et ciblée d’un Secrétariat dévoué pourraient permettre aux programmes militaires à grande échelle dont le Canada a besoin d’accélérer et d’attirer efficacement des investissements substantiels au Canada.
Traduction alimentée par l’IA.
Veuillez noter que cette publication présente un aperçu des tendances juridiques notables et des mises à jour connexes. Elle est fournie à titre informatif seulement et ne saurait remplacer un conseil juridique personnalisé. Si vous avez besoin de conseils adaptés à votre propre situation, veuillez communiquer avec l’un des auteurs pour savoir comment nous pouvons vous aider à gérer vos besoins juridiques.
Pour obtenir l’autorisation de republier la présente publication ou toute autre publication, veuillez communiquer avec Amrita Kochhar à kochhara@bennettjones.com.