Le lobbying en Colombie-Britannique— Le changement arrive

02 août 2017

Écrit par Milos Barutciski, David Bursey, Sharon G.K. Singh and Anna Ren

Avec la formation du Nouveau Parti démocratique (NPD) du prochain gouvernement de la Colombie-Britannique, la réglementation du lobbying en Colombie-Britannique est sur le point de changer. L’Accord de confiance et d’approvisionnement de 2017 entre le caucus du Parti vert de la Colombie-Britannique et le caucus du NPD de la Colombie-Britannique, qui a donné au NPD les votes pour former le gouvernement, fait référence à la réforme du lobbying comme une initiative stratégique de base.

Les modifications prévues à la Loi sur l’enregistrement des lobbyistes (la Loi) toucheront de nombreux intervenants :

  • Les entreprises et autres organisations qui emploient ou retiennent des lobbyistes doivent exercer une diligence raisonnable et une surveillance accrues pour s’assurer que leurs lobbyistes se conforment et pour minimiser les risques juridiques et d’atteinte à la réputation de leurs organisations.
  • 770 lobbyistes salariés et 288 lobbyistes-conseils enregistrés à titre de lobbyistes actifs auprès du Bureau du directeur des lobbyistes (BDL) de la Colombie-Britannique doivent revoir leurs pratiques d’enregistrement pour s’assurer qu’ils se conforment aux modifications apportées à la Loi.
  • Le public et les médias d’information peuvent avoir accès à un registre plus robuste qui montre qui fait du lobbying auprès de quel titulaire de charge publique, à propos de quoi et quand.

Réglementation actuelle

À l’instar d’autres lois provinciales et fédérales sur la réglementation du lobbying, la Loi favorise la transparence en réglementant les lobbyistes et en exigeant que les lobbyistes divulguent dans un registre public les ministères ou organismes gouvernementaux et l’objet de leur lobbying.

Le lobbying est défini comme la communication avec un titulaire de charge publique, pour paiement, dans le but d’influencer les résultats des questions relevant de la compétence du titulaire de charge publique. Les titulaires d’une charge publique comprennent les députés de l’Assemblée législative, les employés du gouvernement ou les personnes nommées et les employés des sociétés d’État.

La Loi réglemente à la fois les lobbyistes-conseils et les lobbyistes salariés.

  • Les lobbyistes-conseils sont ceux qui ont un « engagement » rémunéré de faire du lobbying au nom d’un client. En règle générale, il s’agit de sociétés d’experts-conseils que les entreprises embauchent pour le travail de relations gouvernementales. 
  • Les lobbyistes salariés sont des employés rémunérés d’entreprises et d’autres organisations qui, parmi leurs fonctions, font du lobbying au nom de leurs organisations.

Comme l’a fait remarquer Jay Fedorak, registraire adjoint de l’ORL, la Loi « prévoit simplement l’obligation pour les lobbyistes de s’enregistrer. Nous n’avons pas le pouvoir d’examiner leurs activités en ce qui concerne leurs relations avec les titulaires d’une charge publique, nous ne réglementons pas un code de conduite comme beaucoup d’autres juridictions.

Changements potentiels

Le NPD et les verts ont convenu que le projet de loi sera présenté lors de la première séance de la prochaine session de l’Assemblée législative de la Colombie-Britannique (septembre 2017) pour :

  1. instituer une interdiction pluriannuelle du lobbying de la part d’anciens titulaires d’une charge publique de haut rang;
  2. augmenter les peines en cas d’infraction à la Loi; et
  3. entreprendre un examen exhaustif de la Loi, y compris le mandat du BDL, afin de s’assurer que « les institutions démocratiques et les intérêts des Britanno-Colombiens sont adéquatement protégés contre l’influence d’intérêts particuliers ».

Une grande partie du travail sur les réformes potentielles a déjà été entreprise. Au cours des cinq dernières années, le BDL a consulté les intervenants et formulé plusieurs recommandations pour améliorer la Loi. Ces recommandations ont été consignées dans deux rapports du BDL :

  • Le Lobbying in British Columbia: The Way Forward de janvier 2013, qui recommandait 13 modifications à la Loi ou au règlement sur le lobbying (le premier rapport).
  • The November 2013 Recommendations for Changes to the Lobbyists Registration Act, which consulted stakeholders on first report’s recommendation to narrowed the suggested 13 recommendations (the Second Report).

À ce jour, bon nombre des changements importants n’ont pas été mis en œuvre.

Voici quelques-unes des recommandations antérieures du BDL :

  1. Adopter un code de conduite pour les lobbyistes. (Premier rapport)
  2. Harmoniser l’écart entre les lobbyistes salariés et les lobbyistes-conseils en éliminant l’exemption d’enregistrement pour les lobbyistes salariés si les efforts de lobbying de leur employeur ne dépassent pas 100 heures par année. (Premier et deuxième rapports)
  3. Exiger que les lobbyistes enregistrent le lobbying réel dans un certain délai plutôt que d’enregistrer leur lobbying attendu. (Premier et deuxième rapports)
  4. Exiger une interdiction de 12 mois pour les anciens titulaires d’une charge publique de faire du lobbying auprès de l’organisme où ils ont travaillé au cours des 12 derniers mois d’emploi en tant que fonctionnaires et de faire du lobbying sur des questions dans lesquelles ils se sont engagés au cours des 12 derniers mois de leur emploi en tant que fonctionnaires. (Premier et deuxième rapports)
  5. Exiger des lobbyistes qu’ils déclarent dans leur enregistrement, qu’eux-mêmes, leur client ou leur employeur aient fait une contribution politique à déclarer en vertu du Election Act to the cabinet minister or Member of the Legislative Assembly they are lobbying. (Premier rapport)
  6. Exiger des lobbyistes qu’ils détaillent dans leurs enregistrements toute personne ou organisation, autre que le client ou l’employeur, qui, à la connaissance du lobbyiste, est une source de financement importante pour les activités de lobbying ou a un intérêt direct dans le résultat des activités des lobbyistes. (Premier et deuxième rapports)

Nos pensées

Le lobbying fait depuis longtemps partie des débats sur les politiques publiques et de la prise de décisions. Il sert généralement un objectif important en permettant aux intervenants de communiquer leurs préoccupations aux fonctionnaires. Les lois sur l’enregistrement des lobbyistes imposent une certaine transparence aux lobbyistes et à leurs clients, atténuant ainsi le risque de trafic d’influence inapproprié ou secret et d’autres inconduites. Cependant, l’expérience récente de la Colombie-Britannique en matière de dons politiques suggère que le lobbying souffre toujours d’une perception négative du public. Cette perception négative mine la confiance du public dans le gouvernement et jette des soupçons sur les communications légitimes entre les fonctionnaires et les intervenants.

La réforme de la Loi aurait dû être entreprise depuis longtemps. L’aspect pratique, la clarté et l’effet du régime actuel peuvent être grandement améliorés. Le BDL, peut-être en signe de frustration, a pénalisé la non-conformité insignifiante tout en cherchant une réforme plus substantielle. Par exemple, le BDL a souvent pénalisé les personnes parce qu’elles étaient trop transparentes lorsqu’elles s’inscrivaient par excès de prudence.

Nous nous attendons à ce que bon nombre des recommandations du BDL soient adoptées dans le cadre de la réforme du lobbying proposée par le gouvernement de la Colombie-Britannique. Cette réforme permettra de mieux harmoniser la réglementation de la Colombie-Britannique sur le lobbying avec celle d’autres administrations au Canada et d’accroître la transparence du processus actuel.

Auteur(e)s

David Bursey
604.891.5128
burseyd@bennettjones.com



Traduction alimentée par l’IA.

Veuillez noter que cette publication présente un aperçu des tendances juridiques notables et des mises à jour connexes. Elle est fournie à titre informatif seulement et ne saurait remplacer un conseil juridique personnalisé. Si vous avez besoin de conseils adaptés à votre propre situation, veuillez communiquer avec l’un des auteurs pour savoir comment nous pouvons vous aider à gérer vos besoins juridiques.

Pour obtenir l’autorisation de republier la présente publication ou toute autre publication, veuillez communiquer avec Amrita Kochhar à kochhara@bennettjones.com.