Que signifie le Pacte de Glasgow sur le climat pour le Canada?

18 novembre 2021

Écrit par Claire Lingley, Nohayla Benayad, Radha Curpen, Serge Dupont, Sharon Singh and Thomas McInerney

Après deux semaines de négociations entre les délégués de 197 pays, le vendredi 13 novembre 2021, la COP26 s’est achevée à Glasgow, en Écosse, aboutissant à la publication de la décision finale de la COP26, maintenant connue sous le nom de Pacte climatique de Glasgow.

Le Pacte climatique de Glasgow réaffirme l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C et souligne le rôle du multilatéralisme dans la lutte contre le changement climatique et ses impacts. En outre, le Pacte climatique de Glasgow note les pertes et les dommages que le changement climatique a causés et causera de plus en plus - une première, car les décisions précédentes n’ont pas directement abordé les pertes et les dommages causés par le changement climatique. Parallèlement à la mention des pertes et des dommages, il y a un appel à la collaboration entre le secteur privé, les banques multilatérales de développement et les institutions financières pour renforcer la mobilisation des fonds afin de répondre au besoin de ressources nécessaires à l’adaptation.

Pour la première fois dans l’histoire de la COP, le Pacte climatique de Glasgow fait explicitement référence au rôle des combustibles fossiles dans la crise climatique. Initialement, le Draft COP decision, publié le 10 novembre 2021, a demandé aux gouvernements d’accélérer l’élimination progressive du charbon et les subventions aux combustibles fossiles. Point central des négociations, ce libellé a été modifié et appelle maintenant les parties à « accélérer les efforts visant à éliminer progressivement l’énergie au charbon sans relâche et à éliminer progressivement les subventions inefficaces aux combustibles fossiles... ».

Le Pacte climatique de Glasgow:

  • demande aux banques multilatérales de développement, aux autres institutions financières et au secteur privé de renforcer la mobilisation de fonds afin de fournir l’ampleur des ressources nécessaires pour réaliser les plans climatiques, en particulier pour l’adaptation, et encourage les Parties à continuer d’étudier des approches et des instruments novateurs pour mobiliser des fonds pour l’adaptation auprès de sources privées;
  • réaffirme l’objectif mondial à long terme de maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts visant à limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels, en reconnaissant que cela réduirait considérablement les risques et les impacts des changements climatiques;
  • reconnaît que la limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C d’ici 2100 nécessite des réductions rapides, profondes et soutenues des émissions mondiales de gaz à effet de serre, y compris la réduction des émissions mondiales de dioxyde de carbone de 45 % d’ici 2030 par rapport au niveau de 2010 et à zéro émission nette vers le milieu du siècle, ainsi que des réductions profondes des autres gaz à effet de serre;
  • demande aux Parties d’accélérer la mise au point, le déploiement et la diffusion de technologies, ainsi que l’adoption de politiques, en vue de la transition vers des systèmes énergétiques à faibles émissions, notamment en intensifiant rapidement le déploiement de la production d’énergie propre et des mesures d’efficacité énergétique, y compris en accélérant les efforts en vue de l’élimination progressive de l’énergie au charbon sans relâche et de l’élimination des subventions inefficaces aux combustibles fossiles, tout en fournissant un appui ciblé aux plus pauvres et aux plus vulnérables conformément à la la situation nationale et la reconnaissance de la nécessité d’un appui en vue d’une transition juste;
  • exhorte les entités opérationnelles du Mécanisme de financement, les banques multilatérales de développement et d’autres institutions financières à accroître encore les investissements dans l’action climatique, et appelle à une augmentation continue de l’ampleur et de l’efficacité du financement climatique de toutes les sources dans le monde, y compris les dons et autres formes de financement hautement concessionnelles;
  • reconnaît que les changements climatiques ont déjà causé et causeront de plus en plus de pertes et de dommages et que, à mesure que les températures augmenteront, les effets des phénomènes climatiques et météorologiques extrêmes, ainsi que les événements lents, constitueront une menace sociale, économique et environnementale de plus en plus grande; et
  • prie instamment les pays développés parties, les entités chargées du fonctionnement du Mécanisme de financement, les organismes des Nations Unies et les organisations intergouvernementales et d’autres institutions bilatérales et multilatérales, y compris les organisations non gouvernementales et les sources privées, de fournir un appui renforcé et supplémentaire aux activités de lutte contre les pertes et les dommages associés aux effets néfastes des changements climatiques.

Qu’est-ce que cela signifie pour le Canada?

Les décisions de la Conférence des Parties font partie intégrante de l’élaboration et de la mise en œuvre de l’accord de Paris. Lorsque les décisions de la Conférence des Parties sont adoptées, il y a une attente légitime de conformité de la part des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUAC), dont le Canada fait partie.

En outre, dans le cadre de l’Accord de Paris, les pays doivent mettre à jour leurs plans de contributions déterminées au niveau national (CDN) définissant comment un pays particulier prévoit de réduire les émissions, tous les cinq ans. Les CDN devaient avoir lieu en 2020 lorsque la COP26 devait à l’origine avoir lieu, cependant, en raison du retard causé par la pandémie de Covid-19, les pays ont eu la possibilité de préparer des CDN mis à jour. En particulier, le mis à jour 2021 NDC comprend l’engagement de réduire les émissions de 40 à 45 pour cent par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030, une augmentation ambitieuse par rapport au NDC initial du Canada, ainsi que l’engagement de réduire ses émissions à zéro émission nette d’ici 2050. De plus, l’engagement du Canada à l’égard du NDC d’alimenter les collectivités rurales, éloignées, nordiques et autochtones en énergie propre et fiable d’ici 2030 s’harmonise avec l’annonce récente du ministre des Ressources naturelles du nouveau partenariat du Canada avec l’Agence internationale des énergies renouvelables pour soutenir la transition vers l’énergie renouvelable dans les collectivités éloignées.

Le NDC mis à jour du Canada, ainsi que les engagements pris dans le Pacte climatique de Glasgow, auront une incidence sur les mesures que le Canada et ses organismes de réglementation prendront pour lutter contre les changements climatiques à l’avenir.

Modifications réglementaires et législatives

Parmi ces mesures, mentionnons les récents développements au sein de l’autorité de réglementation des valeurs mobilières du Canada, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM), qui signalent que le Canada et ses organismes de réglementation prennent des mesures conformément aux engagements pris dans le cadre du Pacte climatique de Glasgow. Plus précisément, le projet de Règlement 51-107 sur la divulgation des questions liées au climat (Règlement 51-107) récemment publié (dont un aperçu plus détaillé peut être trouvé dans notre aperçu précédent, Proposed New Climate-Related Disclosure Requirements) répond aux appels des investisseurs à normaliser les informations liées au climat, ainsi qu’à une convergence croissante entre les régulateurs et les investisseurs pour s’aligner divulgation avec recommandations formulées par le Groupe de travail sur les informations financières liées au climat (TCFD). Les règles proposées reflètent une plus grande prise de conscience du rôle de plus en plus vital du secteur financier dans la lutte contre les changements climatiques grâce à la divulgation liée au climat, et devraient entrer en vigueur après le 31 décembre 2022.

Des engagements précis pris par le premier ministre Justin Trudeau dans les semaines précédant et pendant la COP26 indiquent que la surveillance réglementaire sur les questions de changement climatique continuera de s’accroître, ce qui posera d’autres contraintes au secteur privé à l’avenir, notamment :

  • plafonner et réduire les émissions du secteur pétrolier et gazier à zéro émission nette d’ici 2050, y compris des cibles quinquennales et une contribution « significative » du secteur à l’atteinte de la cible d’émissions de 2030 pour le Canada;
  • mettre fin aux exportations de charbon thermique au plus tard en 2030;
  • exiger la vente de voitures zéro émission et établir un réseau électrique à émissions nettes nulles d’ici 2035; et
  • réduire les émissions de méthane du pétrole et du gaz d’au moins 75 % par-ci par-dessous les niveaux de 2012 d’ici 2030.

Les engagements vont au-delà de la politique existante, ont des ramifications importantes pour l’industrie de l’énergie en particulier, et nécessiteront un engagement important avec les provinces et l’industrie sur des questions de détail et de mise en œuvre.

Le Bennett Jones ESG, Climate Change & Emissions Trading and Public Policy groups will continue to monitor legal developments in this area in further of our efforts to assist clients in understanding the challenges and maximizing the opportunities présenté par le mouvement du Canada vers une économie à faibles émissions de carbone.

Auteur(e)s

Serge Dupont
613.683.2310
duponts@bennettjones.com



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