Révision du PDV à venir plus tôt que vous ne le pensiez

20 décembre 2017

Écrit par Martin A.U. Sorensen and Nicholas Arrigo

Plus tôt ce mois-ci, nous avons signalé qu’un haut représentant de l’Agence du revenu du Canada (ARC) avait annoncé qu’il était « très probable » que les changements apportés au Programme des divulgations volontaires (PDV) seraient reportés au moins jusqu’en juin 2018. Il semble toutefois que l’improbable se soit produit, car la ministre du Revenu national, Diane Lebouthillier, a annoncé le 15 décembre que les nouvelles règles entreront effectivement en vigueur le 1er mars 2018.

Les Nouvelles Règles Ont Été Finalisées

L’annonce de la ministre Lebouthillier était accompagnée d’une version finale de la circulaire d’information du PDV (IC00-1R6) (les « modifications du 15 décembre »), qui diffère de l’ébauche proposée à l’origine à plusieurs égards. Les éléments clés du nouveau PDV sont les suivants :

Exigence d’admissibilité supplémentaire

Il y a quatre exigences pour se qualifier dans le cadre du PDV actuel. Les demandes doivent (1) être volontaires, (2) être complètes, (3) impliquer l’application ou l’application potentielle d’une pénalité, et (4) impliquer des informations qui ont au moins un an de temps en vérir. Les nouvelles règles introduiront une cinquième exigence, à savoir que les contribuables doivent inclure le paiement de l’impôt estimatif à payer dans leur demande de PDV. Les contribuables qui ne sont pas en mesure d’effectuer un tel paiement peuvent demander à être pris en considération pour une entente de paiement, sous réserve de l’approbation de la Division des recouvrements de l’ARC.

Allègement limité en cas de « non-conformité majeure » et pour les grandes sociétés

Les divulgations d’impôt sur le revenu seront administrées selon deux volets distincts : le « Programme général » et le « Programme limité ». Le Programme général offrira un allègement semblable à celui offert en vertu des règles actuelles : protection contre les poursuites, allègement des pénalités et réduction partielle des intérêts. Les divulgations traitées dans le cadre du programme limité recevront un allègement réduit. Bien que les contribuables continueront d’être protégés contre les poursuites criminelles et ne seront pas assujettis à des pénalités pour faute lourde, ils seront potentiellement passibles de toutes les autres pénalités, le cas échéant, et ne seront pas admissibles à un allègement des intérêts.

Comme il a été proposé à l’origine, les nouvelles règles établissent une liste de facteurs que l’ARC peut prendre en compte afin de déterminer si la divulgation démontre une « non-conformité majeure », auquel cas la demande relèverait du programme limité. Il n’était pas clair si l’ARC tiendrait compte des facteurs uniquement dans les circonstances d’inconduite intentionnelle, ou si le programme limité ne pouvait s’appliquer que même s’il n’y avait pas d’élément de culpabilité du contribuable. Les modifications du 15 décembre apportent des précisions supplémentaires à l’application de ces facteurs, en stipulant qu’il doit y avoir « un élément de conduite intentionnelle de la part du contribuable ou d’une partie étroitement liée ».

À la suite des modifications du 15 décembre, pour déterminer s’il y a eu non-conformité majeure dans une situation où il y a eu inconduite intentionnelle, l’ARC peut tenir compte des facteurs suivants :

  • si des efforts ont été faits pour éviter la détection par l’utilisation de véhicules offshore ou d’autres moyens;
  • les montants en jeu;
  • le nombre d’années de non-conformité;
  • la « sophistication » du contribuable; et
  • si la divulgation est faite à la suite d’une déclaration officielle de l’ARC concernant son objectif spécifique d’observation (par exemple, le lancement d’un projet ou d’une campagne d’observation) ou à la suite d’une correspondance générale de l’ARC (par exemple, une lettre envoyée aux contribuables travaillant dans un secteur particulier au sujet d’un problème d’observation).

Une certaine incertitude entoure encore le traitement des divulgations faites par les sociétés dont le revenu brut dépasse 250 millions de dollars au cours d’au moins deux de leurs cinq dernières années d’imposition. En vertu des nouvelles règles proposées à l’origine, ces sociétés ont été purement et simplement exclues du PDV. Maintenant, à la lumière des modifications du 15 décembre, les sociétés qui dépassent le seuil en dollars indiqué seront généralement admissibles au programme limité. Bien que le libellé des règles révisées ne soit pas tout à fait clair, il semble que ces sociétés relèveront du programme limité, qu’elles aient ou non commis une inconduite intentionnelle.

Traitement spécial des rajustements des prix de transfert

En vertu des nouvelles règles proposées à l’origine, les demandes de PDV à l’égard des rajustements des prix de transfert et des pénalités connexes devaient être refusées purement et simplement. Les demandes relatives aux questions relatives aux prix de transfert sont maintenant admissibles à un allègement du PDV en vertu des nouvelles règles révisées, mais elles seront renvoyées au Comité d’examen des prix de transfert. Toutefois, cet énoncé se trouve sous la rubrique « circonstances dans lesquelles l’allègement ne sera généralement pas envisagé ». La question de savoir si les divulgations de prix de transfert mèneront généralement à un allègement reste ouverte. La prudence est probablement de mise ici.

Des droits d’opposition plus étroits

À l’heure actuelle, les contribuables sont libres de s’opposer aux cotisations ou aux nouvelles cotisations découlant de leurs divulgations volontaires. Toutefois, en vertu des nouvelles règles, les contribuables dont les demandes sont acceptées dans le cadre du Programme limité seront tenus de renoncer à leurs droits d’opposition et d’appel relativement à la question précise divulguée dans le PDV et à toute cotisation connexe. Cette renonciation n’empêchera pas un contribuable de s’opposer dans des circonstances où la cotisation comprend une erreur de calcul, se rapporte à une question de qualification (p. ex., le traitement du revenu par rapport au traitement des gains en capital) ou se rapporte à une question autre que la question divulguée volontairement.

Modifications apportées à la période de grâce de 90 jours

Les règles actuelles, ainsi que l’ébauche originale des nouvelles règles, permettent à l’ARC d’accorder au contribuable jusqu’à 90 jours pour recueillir tous les renseignements et documents nécessaires après avoir présenté une demande de PDV. Les modifications du 15 décembre peuvent toujours prévoir ce délai de grâce, mais exigeront que les contribuables soumettent une demande écrite pour une période précise supplémentaire au moment où la demande est soumise. Il est donc probable que les contribuables et leurs conseillers deviendront une pratique courante pour demander plus de temps pour préparer la demande.

Aucune protection pour les divulgations « sans nom »

En vertu des règles actuelles sur le PDV, les contribuables qui souhaitent garder l’anonymat peuvent présenter une demande de « non-nom », demandant à un agent de l’ARC d’offrir une cotisation initiale pour déterminer si la divulgation sera admissible au PDV. Si la réponse est affirmative, le contribuable a 90 jours pour fournir les renseignements d’identification et tous les documents à l’appui requis. En vertu des règles sur les nouveaux arrivants, il est proposé que les contribuables puissent entamer des « discussions préalables à la divulgation » informelles et non contraignantes avec un représentant de l’ARC sur une base anonyme. Toutefois, les contribuables ne bénéficieront plus d’une période de protection garantie de 90 jours. Les lignes directrices proposées prévoient plutôt que les discussions préalables à la divulgation n’auront « aucune incidence sur la capacité de l’ARC de vérifier, de pénaliser ou de renvoyer un cas aux fins de poursuites criminelles ». Les modifications du 15 décembre ajoutent que « pour des problèmes ou des questions complexes en matière de rapports techniques, les contribuables seront dirigés vers un représentant de l’ARC dans un secteur de vérification spécialisé pour discuter de leur situation de façon anonyme ».

Quelle est la prochaine étape?

Maintenant que les nouvelles règles ont été finalisées, le temps presse pour que les contribuables présentent une demande en vertu du PDV actuel, qui offre généralement un allègement plus favorable. Les contribuables qui souhaitent divulguer tout cas d’inobservation devraient envisager de présenter une demande de PDV désignée au plus tard le 28 février 2018, afin de préserver leur droit à un allègement en vertu des règles actuelles.

Nous vous encourageons à contacter un membre de l’équipe Bennett Jones Tax pour discuter de la façon dont les règles du PDV entrant peuvent vous affecter ou affecter votre entreprise.



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