Mise à jour sur l’examen des néonicotinoïdes par l’Agence canadienne de réglementation de la lutte antiparasitaireAu Canada, les pesticides sont réglementés par l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada (l’ARLA) au nom de la ministre de la Santé et en vertu de la Loi sur les produits antiparasitaires (la « LPA »). Santé Canada a annoncé une autre consultation dans le cadre de son évaluation continue d’un groupe de pesticides appelés néonicotinoïdes. Introduit commercialement dans les années 1990 avec une grande variété d’utilisations, ce groupe de pesticides a attiré l’attention internationale au cours de la dernière décennie et a récemment fait l’objet d’un examen plus approfondi par l’ARLA du Canada. Santé Canada réexamine régulièrement les pesticides homologués au Canada pour s’assurer qu’ils continuent de satisfaire aux normes de sécurité modernes pour la santé humaine et l’environnement. Il existe deux processus postérieurs à l’homologation qui lui ont permis d’entreprendre ces examens : la « réévaluation » (article 16 de la LPA) et les « examens spéciaux » (par. 17 de la LPA). Une « réévaluation » des pesticides homologués est effectuée par Santé Canada sur une base cyclique, tous les 15 ans ou plus tôt, afin de déterminer si l’utilisation de ces produits continue d’être acceptable selon les normes actuelles. Au cours d’une réévaluation, l’ARLA examine les renseignements scientifiques disponibles sur le produit avant de proposer une décision, y compris les renseignements fournis par les titulaires d’homologation du pesticide, d’autres ministères fédéraux ou provinciaux et de l’information publiée dans la littérature scientifique. Un « examen spécial » est prévu en vertu de la LPA afin de déterminer l’acceptabilité continue des risques pour la santé et l’environnement d’un produit et sa valeur. La LPA exige que l’ARLA entreprenne un « examen spécial » d’un produit antiparasitaire homologué lorsqu’il y a des motifs raisonnables de croire que les risques pour la santé ou l’environnement du produit sont inacceptables ou que sa valeur est inacceptable. En réponse à l’attention mondiale sur les néonicotinoïdes, en 2012, l’ARLA a décidé d’entreprendre une réévaluation des trois principaux néonicotinoïdes actuellement approuvés pour une utilisation agricole au Canada, à savoir l’imidaclopride, la clothianidine et le thiaméthoxame. En plus de la réévaluation, des examens spéciaux de l’environnement aquatique sont également en cours pour la clothianidine et le thiaméthoxame. Imidaclopridei. Réévaluation du milieu aquatiqueEntre autres choses, en 2012, Santé Canada a annoncé son intention d’entreprendre une évaluation environnementale de l’imidaclopride afin de déterminer comment il interagit avec certains aspects de l’environnement, y compris la vie aquatique comme les poissons, les insectes et d’autres organismes. Le projet de décision de réévaluation de l’imidaclopride a été publié le 23 novembre 2016. Cette évaluation a permis de conclure que, dans les milieux aquatiques du Canada, l’imidaclopride est mesuré à des concentrations nocives pour certains insectes aquatiques, qui agissent comme source de nourriture pour les poissons, les oiseaux et d’autres animaux. L’évaluation du milieu aquatique a donné lieu à une recommandation d’élimination progressive de l’imidaclopride au cours des trois à cinq prochaines années pour toutes les utilisations agricoles et la majorité des autres utilisations à l’extérieur, après avoir déterminé que, dans les conditions d’utilisation actuelles, les risques environnementaux pour la plupart des produits contenant de l’imidaclopride ne respectent pas les normes de sécurité actuelles. Une évaluation des risques pour la santé humaine a été incluse dans la réévaluation et n’a révélé aucun problème pour la santé humaine provenant des voies d’exposition, lorsqu’elles sont utilisées conformément aux étiquettes applicables. Les risques pour les abeilles et les autres pollinisateurs ne faisaient pas partie de cette réévaluation, mais l’ARLA a plutôt entrepris une évaluation distincte des risques propres aux pollinisateurs. ii. Réévaluation des pollinisateursSanté Canada a ensuite procédé à une réévaluation de toutes les utilisations agricoles, de gazon et ornementales de l’imidaclopride et des préparations commerciales connexes, en particulier afin d’évaluer le risque pour les pollinisateurs. L’évaluation des risques consistait à caractériser l’exposition et les effets de l’imidaclopride sur les abeilles et à déterminer si les expositions découlant de ses utilisations devraient poser un risque. L’évaluation a été menée conformément à la Ligne directrice pour l’évaluation des risques liés aux pesticides pour les abeilles, qui a été élaborée collectivement par l’ARLA, l’Environmental Protection Agency (EPA) des États-Unis et le California Department of Pesticide Regulation. Une évaluation préliminaire des risques pour les pollinisateurs a été publiée en janvier 2016 qui n’a pas indiqué de risques inacceptables pour les abeilles mellifères gérées à condition que des précautions strictes pour limiter l’exposition aient été suivies. D’autres données ont été présentées à l’ARLA par les titulaires d’homologation des produits contenant de l’imidaclopride, et l’ARLA a examiné d’autres renseignements disponibles tirés de la littérature scientifique ouverte. Le 31 mai 2018, le Projet de décision de réévaluation PRVD2018-12 a été publié et présentait le projet de décision réglementaire, y compris les mesures d’atténuation des risques suggérées pour mieux protéger les pollinisateurs. À la lumière de son évaluation scientifique, Santé Canada a proposé : (i) d’éliminer progressivement certaines utilisations de l’imidaclopride; (ii) fournir des directives sur le moment où les applications foliaires peuvent être effectuées; et iii) exiger des énoncés supplémentaires sur l’étiquette pour le traitement des semences des cultures céréalières et légumineuses afin de réduire au minimum l’exposition des abeilles à la poussière pendant la plantation de semences traitées. Santé Canada a terminé cette consultation le 29 août 2018. Une décision finale de Santé Canada qui intégrera les deux réévaluations de l’imidaclopride (c.-à-d. l’évaluation du milieu aquatique et l’évaluation du pollinisateur) est prévue en décembre 2018. Clothianidine et thiaméthoxamei. Examen spécial de l’environnement aquatiqueAu cours de la réévaluation de l’imidaclopride, Santé Canada a déterminé que la clothianidine et le thiaméthoxame étaient également présents fréquemment et à des niveaux comparables à ceux de l’imidaclopride dans certains plans d’eau canadiens qui ont été exposés à l’agriculture intensive. Compte tenu des similitudes entre ces deux néonicotinoïdes et l’imidaclopride, En novembre 2016, Santé Canada a entrepris des examens spéciaux pour la clothianidine et le thiaméthoxame, en commençant par une évaluation environnementale dans les milieux aquatiques. Le 15 août 2018, Santé Canada a publié ses recommandations préliminaires sur l’élimination progressive des utilisations particulières de ces deux néonicotinoïdes, après avoir déterminé, comme dans le cas de l’imidaclopride, que, dans les milieux aquatiques du Canada, la clothianidine et le thiaméthoxame sont mesurés à des concentrations nocives pour les insectes aquatiques. Dans les décisions d’examen spécial proposées, Santé Canada propose d’éliminer progressivement , au cours des trois à cinq prochaines années, toutes les utilisations extérieures des deux néonicotinoïdes sur les cultures vivrières et fourragères, y compris le traitement des semences, ainsi que sur le gazon (pour la clothianidine) et les plantes ornementales extérieures (pour le thiaméthoxame). L’ARLA examinera d’autres propositions de gestion des risques, à condition qu’elles puissent atteindre des niveaux acceptables dans l’environnement dans le même délai. Les décisions d’examen spécial proposées peuvent actuellement faire l’objet d’une consultation publique du 15 août 2018 au 13 novembre 2018. L’ARLA a indiqué qu’une fois qu’elle aura examiné les commentaires et tous les renseignements reçus au cours de la période de consultation publique, elle publiera une décision finale. ii. Réévaluation des pollinisateursSanté Canada a procédé à une réévaluation de toutes les utilisations agricoles et ornementales du thiaméthoxame et de la clothianidine (et de leurs préparations commerciales connexes), en particulier pour évaluer le risque pour les pollinisateurs. Le 19 décembre 2017, il a publié le Projet de décision de réévaluation pour les deux néonicotinoïdes. [AK23] D’après son examen, l’ARLA a conclu qu’une application de pesticides contenant les deux néonicotinoïdes peut avoir des effets qui peuvent avoir une incidence sur la survie des colonies d’abeilles ou des espèces d’abeilles solitaires et, à ce titre, elle propose un abandon progressif de certaines applications pour une variété de cultures pour les deux produits. Les décisions finales devraient être publiées à la fin de 2018. ConclusionCanada n’est pas le seul à scruter les néonicotinoïdes. Les gouvernements du monde entier prennent d’importantes mesures réglementaires, y compris un enregistration review par l’EPA pour l’imidaclopride, la clothianidine et le thiaméthoxame. En Europe, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) publié une mise à jour l’évaluation des risques pour les trois néonicotinoïdes en février 2018 et a conclu que, dans l’ensemble, les néonicotinoïdes représentent un risque pour les abeilles. Sur la base de cette évaluation des risques, en avril 2018, les États membres de l’Union européenne endorsed les propositions de la Commission européenne d’interdire toutes les utilisations à l’extérieur de l’imidaclopride, du thiaméthoxame et de la clothianidine. En Ontario, qui a adopté des règlements stricts en juillet 2015 pour réglementer la vente et l’utilisation des semences traitées, les Grain Farmers of Ontario ont récemment demandé un Nous continuerons de surveiller les processus de l’ARLA et prévoyons apprendre en décembre 2018 quelles nouvelles mesures réglementaires le Canada adoptera. Julia Schatz est associée au sein du département de litige de Bennett Jones LLP, avec un accent sur la conformité réglementaire de l’agro-industrie; Ceilidh Mulder est stagiaire chez Bennett Jones LLP à Toronto. Auteur(e)s
Traduction alimentée par l’IA. Veuillez noter que cette publication présente un aperçu des tendances juridiques notables et des mises à jour connexes. Elle est fournie à titre informatif seulement et ne saurait remplacer un conseil juridique personnalisé. Si vous avez besoin de conseils adaptés à votre propre situation, veuillez communiquer avec l’un des auteurs pour savoir comment nous pouvons vous aider à gérer vos besoins juridiques. Pour obtenir l’autorisation de republier la présente publication ou toute autre publication, veuillez communiquer avec Amrita Kochhar à kochhara@bennettjones.com. |