Paiements de facilitation déclarés illégaux en vertu de la loi canadienne sur la corruption internationale

31 octobre 2017

Écrit par Milos Barutciski, Matthew Kronby and Jessica B. Horwitz

Le gouvernement du Canada a annoncé le 30 octobre que l’exception permettant les paiements de facilitation en vertu de la Loi sur la corruption d’agents publics étrangers (LCAPE) sera éliminée à compter du 31 octobre 2017.

La LCAPE a été modifiée en 2013 afin de renforcer la loi canadienne sur la corruption internationale. Entre autres choses, les modifications de 2013 ont introduit la compétence en matière de nationalité, rendant ainsi les entreprises et les citoyens canadiens responsables de la corruption partout dans le monde, augmentant les peines pour corruption d’un maximum de 5 ans d’emprisonnement à 14 ans et créant une nouvelle infraction aux livres et registres. Ces modifications et d’autres sont entrées en vigueur le 19 juin 2013.

Les modifications ont également abrogé l’exception pour les paiements de facilitation prévue au paragraphe 3(4) de la LCAPE. Toutefois, la loi modificative prévoyait que l’abrogation des paiements de facilitation n’entrerait en vigueur qu’à une date qui serait déterminée par le Cabinet fédéral afin de donner aux entreprises suffisamment de temps pour adapter leurs pratiques et leurs politiques de conformité à la modification. Cette date a maintenant été fixée au 31 octobre 2017. À ce jour, les paiements de facilitation ne sont plus légaux en vertu de la loi canadienne.

Les paiements de facilitation sont des paiements à un fonctionnaire étranger, généralement de petite taille, destinés à accélérer ou à assurer l’accomplissement par le fonctionnaire d’un acte de nature routinière qui fait partie de ses fonctions. Le paragraphe 3(4) fournit une liste non exhaustive d’exemples, notamment :

  • la délivrance d’un permis ou d’une licence requis pour qualifier une personne pour qu’elle fasse des affaires;
  • le traitement des documents officiels tels que les visas ou les permis de travail;
  • la fourniture de services normalement offerts au public, tels que le courrier, les télécommunications, l’électricité ou l’approvisionnement en eau; et
  • la prestation d’autres services normalement fournis, comme la protection policière, le chargement ou le déchargement des marchandises, l’établissement du calendrier des inspections et d’autres fonctions semblables.

Bien qu’ils aient déjà été tolérés par la loi canadienne sur la corruption internationale, et également tolérés par la Foreign Corrupt Practices Act des États-Unis , les paiements de facilitation sont néanmoins des pots-de-vin et peuvent exposer les payeurs à des pénalités dans les pays où ils se produisent.

Les entreprises dotées de solides programmes de conformité interdisent depuis de nombreuses années les paiements de facilitation pour la simple raison qu’ils sont incompatibles avec une culture d’entreprise qui interdit la corruption. L’exception invitait implicitement les cadres et les employés à porter des jugements techniques sur la question de savoir si un paiement est illégal ou non en vertu de la loi canadienne, qu’il soit illégal en vertu de la loi du pays où le paiement est effectué. Cela peut engendrer du cynisme quant à l’engagement d’une entreprise à prévenir la corruption et risque des erreurs de jugement conduisant à une responsabilité pénale potentielle. Les entreprises qui sont prêtes à effectuer des paiements de facilitation annoncent également implicitement que « nous payons » et invitent ainsi à d’autres sollicitations de pots-de-vin par des fonctionnaires corrompus au-delà de l’espace étroit précédemment autorisé par l’exception.

Les entreprises canadiennes seraient bien servies d’examiner leurs politiques et pratiques de conformité pour s’assurer qu’elles ne sont pas prises au dépourvu par l’élimination de l’exception pour les paiements de facilitation.

Auteur(e)s

Jessica B. Horwitz
416.777.6517
horwitzj@bennettjones.com



Traduction alimentée par l’IA.

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