Écrit par Cheryl M. Woodin, Christiaan A. Jordaan and Joseph N. Blinick
Dans le dernier épisode d’une vague croissante de recours collectifs en matière d’emploi, la Cour supérieure de justice de l’Ontario a refusé la certification d’une réclamation pour salaires d’heures supplémentaires impayés en raison de lacunes fatales dans le matériel de certification du demandeur. Néanmoins, comme nous l’avons indiqué dans Looking Forward: Canadian Class Actions in 2018 et dont nous discutons ci-dessous, nous nous attendons toujours à ce que les heures supplémentaires non rémunérées et d’autres questions d’emploi soient soulevées dans les litiges liés aux recours collectifs à l’avenir.
L’arrêt Freeman
Dans Freeman Bartholomew v Coco Paving Inc. and Lafarge Canada Inc., 2017 ONSC 6014, le demandeur a allégué que les défendeurs n’avaient pas payé les heures supplémentaires des employés jusqu’à ce que 55 heures aient été travaillées en une semaine. Au lieu de cela, les défendeurs auraient mal classé certains employés comme des « travailleurs de la construction de routes » qui étaient exemptés de l’obligation de payer des heures supplémentaires travaillées entre 45 et 55 heures.
Bien que ces allégations puissent sembler mûres pour un recours collectif, la certification a été refusée en raison de plusieurs lacunes dans les documents du demandeur:
- Le demandeur n’a pas établi l’existence d’une catégorie identifiable, puisqu’il n’y avait aucune preuve que quelqu’un d’autre que le demandeur lui-même avait été traité de la même façon. La Cour a conclu que la preuve du demandeur équivalait à une simple affirmation, ou pure spéculation, qu’une telle catégorie existait.
- Même s’il existait une catégorie identifiable, il n’y avait pas suffisamment de preuves de problèmes communs. La Cour a statué que les questions communes proposées nécessiteraient une analyse individuelle des conditions d’emploi, des tâches quotidiennes, des fonctions de supervision et du statut potentiel de membre du syndicat de chaque employé. Sous l’autorité de McCracken c. Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada, 2012 ONCA 445, la Cour a laissé entendre que l’affaire nécessiterait probablement des procès individuels pour pratiquement chaque membre du groupe et, dans un tel cas, « la certification ne devrait jamais être accordée ».
- La Cour a également conclu qu’un recours collectif n’était pas la procédure préférable compte tenu de la disponibilité d’autres voies de recours, comme les litiges individuels (par l’entremise de la Cour des petites créances ou de la procédure simplifiée) ou les plaintes au ministère du Travail.
- Enfin, la Cour a conclu que le plan de litige présenté par le demandeur n’était pas du tout un plan de litige, mais plutôt un plan qui présumait un règlement et ne prévoyait pas les phases de responsabilité ou de dommages-intérêts.
Conséquences
La décision de la Cour de refuser l’accréditation est sensible aux circonstances de l’affaire, en partie en raison de la taille relativement petite de la catégorie putative (environ 100 personnes) et de la disponibilité d’autres moyens de recours pour les membres du groupe putatif (bien que ce dernier serait probablement disponible pour toute affaire d’heures supplémentaires).
Bien qu’il reste à voir si la décision fera l’objet d’un appel, les défendeurs peuvent être rassurés par le fait que le tribunal examinera strictement la définition proposée du recours collectif et les questions communes pour s’assurer qu’un recours collectif est vraiment la procédure préférable pour traiter les demandes d’heures supplémentaires. Néanmoins, nous nous attendons à ce que les recours collectifs en matière d’emploi soient vigoureusement poursuivis dans un contexte par ailleurs favorable aux employés de récentes décisions d’appel et de modifications législatives.
Traduction alimentée par l’IA.
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