L’ombudsman canadien des entreprises responsables lance une première enquête fondée sur les plaintes

17 juillet 2023

Écrit par Sharon Singh, Laurie Wright, Radha Curpen, Sabrina A. Bandali, Manpreet Dhillon and Samantha Chenatte

Le 11 juillet 2023, l’Ombudsman canadien pour une entreprise responsable (CORE) a annoncé le lancement de deux enquêtes distinctes sur les allégations selon lesquelles le travail forcé ouïghour a été utilisé dans les chaînes d’approvisionnement et les opérations de deux entreprises canadiennes. Le CORE a également publié deux rapports d’évaluation initiale (RIA). C’est la première fois que l’EIS publie un RIA ou lance une enquête depuis que le gouvernement fédéral a créé l’ombudsman des droits de la personne en avril 2019. Par conséquent, les entreprises qui relèvent du mandat du CORE (c.-à-d. les secteurs de l’habillement, des mines et du pétrole et du gaz) devraient surveiller attentivement ces développements, car ils sont les premiers exemples du processus CORE à l’œuvre.

Les plaintes

La première affaire est une plainte contre une entreprise canadienne de confection pour ses relations d’approvisionnement avec plusieurs entreprises chinoises qui auraient utilisé ou bénéficié du travail forcé ouïghour. La plainte affirmait que rien n’indiquait que l’entreprise de confection avait pris des mesures concrètes pour « s’assurer hors de tout doute raisonnable » qu’il n’y avait pas de travail forcé dans sa chaîne d’approvisionnement. L’entreprise de confection maintient qu’elle n’a plus de liens avec les entreprises identifiées et a fourni des informations sur ses processus de diligence raisonnable.

La deuxième affaire est une plainte contre une société minière canadienne pour détenir une participation majoritaire dans des activités commerciales dans le nord-ouest du Xinjiang, en Chine, qui auraient utilisé ou bénéficié du travail forcé ouïghour. La société minière a répondu qu’elle n’avait pas de contrôle opérationnel sur la mine et que ces allégations avaient surgi après son départ de la région.

Ces RR sont deux des treize plaintes recevables qui sont devant le CORE. Le CORE a annoncé qu’il avait l’intention de publier des CCI sur les 11 plaintes restantes au cours des prochaines semaines avec une décision sur la façon de faire avancer chaque plainte.

Le mandat de CORE

Bennett Jones a déjà discuté du mandat du CORE dans le blog, Un ombudsman canadien pour une entreprise responsable lance un processus de traitement des plaintes en matière de droits de la personne. Le CORE a pour mandat de :

  1. promote the implementation of the UN Guiding Principles on Business and Human Rights and the OECD Guidelines for Multinational Enterprises;
  2. adviser les entreprises canadiennes sur la conduite responsable des affaires;
  3. review complaints of alleged abuses of internationally recognized human rights;
  4. review alleged human rights violations on their own initiative;
  5. offer des services de méditation informels; et
  6. advise le ministre sur les questions pertinentes concernant les entreprises canadiennes à l’étranger.

Ce mandat est limité aux entreprises canadiennes travaillant à l’étranger dans les secteurs de l’habillement, de l’exploitation minière et du pétrole et du gaz.

Le processus de plainte de CORE

Ces deux plaintes sont les premières à aller au-delà des étapes de réception et d’évaluation initiale du processus du CORE. Le processus d’examen des plaintes comporte cinq étapes possibles :

  1. Intake: The CORE examine les plaintes, tient des entrevues avec les plaignants admissibles et décide si les plaintes sont recevables en fonction des critères énoncés à la section 5.7 des Procédures opérationnelles pour le Mécanisme de responsabilité en matière de droits de la personne de l’Ombudsman canadien pour une entreprise responsable. Une décision du CORE selon laquelle une plainte est recevable n’est pas une décision sur le fond de la plainte.
  2. Initial Assessment: Si le CORE détermine qu’une plainte est recevable, il peut procéder à une évaluation initiale, le cas échéant, et avec le consentement du plaignant. Au cours de la phase d’évaluation initiale, l’EAI travaillera avec les plaignants et les entreprises canadiennes concernées pour trouver une solution rapide au problème, et pourrait suggérer une médiation. Le CORE peut également décider de publier un RIA.
  3. Mediation: La médiation est facultative. Les parties peuvent renoncer à la médiation et demander une enquête à la place. Les parties peuvent également retourner à la médiation même si elle l’a refusée au départ.
  4. Investigation: The CORE recueille des informations sur la violation présumée des droits de l’homme pour savoir si cela s’est produit, comment cela s’est produit et si cela se produit toujours.
  5. Recommendations and Follow-Up: The CORE rédige et publie un rapport de son enquête avec des recommandations visant, entre autres, à réparer les préjudices, à payer une indemnisation, à modifier les politiques et les pratiques d’une entreprise et à modifier les lois ou les politiques canadiennes.

Bien que le processus soit volontaire, ne pas collaborer de bonne foi pourrait entraîner le retrait du soutien à la défense des intérêts commerciaux et compromettre le soutien financier futur d’Exportation et développement Canada. L’ESSENTIEL peut tirer des conclusions fondées sur sa recherche des faits lorsqu’une entreprise canadienne décide de ne pas participer activement au processus d’examen des plaintes.

À tout moment de l’examen, le CORE peut mettre fin ou refuser de procéder à une plainte.

Since le lancement du formulaire de plainte en ligne du Mécanisme de responsabilité des droits de l’homme en mars 2021, le CORE a reçu vingt-six plaintes. L’EER a conclu que dix-sept de ces plaintes étaient recevables, dont treize ont été transférées à l’étape de l’évaluation initiale.

Connection to Other Government Measures Related to Uyghurs and Forced Labour

dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), le Canada a modifié le Tarif des douanes pour interdire l’importation de marchandises produites, en tout ou en partie, par le travail forcé. À compter du 1er janvier 2024, cette interdiction s’étendra aux biens produits en tout ou en partie par le travail des enfants.

La Loi sur la lutte contre le travail forcé et le travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement récemment adoptée exigera que certaines entités canadiennes rendent compte publiquement, à compter de mai 2024, de leurs efforts pour prévenir et réduire le risque de travail forcé et de travail des enfants dans leurs chaînes d’approvisionnement. Bennett Jones a déjà discuté de ce projet de loi dans le blogue Que signifie la nouvelle loi canadienne sur la déclaration du travail forcé (projet de loi S-211) pour les entreprises.

Le gouvernement du Canada  a donné lieu à un avis aux entreprises en janvier 2021 pour informer les importateurs et les exportateurs des préoccupations relatives aux violations des droits de la personne et au recours au travail forcé au Xinjiang, en Chine. Afin de recevoir certains les services du Service des délégués commerciaux du Canada, les entreprises qui s’approvisionnent directement ou indirectement au Xinjiang, ou qui sont établies sur le marché du Xinjiang ou qui cherchent à s’y engager doivent signer une déclaration d’intégrité sur le fait de faire des affaires avec les entités du Xinjiang. Entre autres choses, la Déclaration contient une attestation que l’entreprise ne s’approvisionne pas directement ou indirectement en produits auprès d’entités chinoises impliquées dans le travail forcé ou d’autres violations des droits de l’homme liées à la Région autonome ouïghoure du Xinjiang (XUAR) et engage l’entreprise à faire preuve de diligence raisonnable auprès des fournisseurs pour s’assurer qu’il n’y a pas de liens avec le travail forcé ou d’autres violations des droits de l’homme liées à la région autonome ouïghoure du Xinjiang.

Key Takeaways

Les entreprises canadiennes dans les secteurs de l’habillement, de l’exploitation minière et du pétrole et du gaz devraient veiller à ce qu’elles disposent de solides mécanismes de diligence raisonnable et qu’elles actualisent régulièrement leurs examens de la conduite des autres acteurs de leurs chaînes d’approvisionnement, en plus de se conformer aux obligations réglementaires pertinentes dans leurs relations et opérations à l’étranger. Les entreprises canadiennes devraient également continuer de surveiller l’évolution du mandat et des pouvoirs du CORE.

Bennett Jones possède des connaissances et une expérience approfondies en droit réglementaire et commercial et peut aider votre entreprise à répondre à toutes les questions concernant les obligations en matière de droits de l’homme. Si vous souhaitez en savoir plus, veuillez contacter les auteurs ou un membre de notre groupe ESG Strategy and Solutions group ou International Trade &Investment group pour obtenir de plus amples conseils.

Auteur(e)s

Sabrina A. Bandali
416.777.4838
bandalis@bennettjones.com

Manpreet K. Dhillon
604.891.5172
dhillonm@bennettjones.com

Samantha Chenatte
604.891.5179
chenattes@bennettjones.com



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