Le budget canadien propose un nouveau crédit d’impôt à l’investissement pour le captage, l’utilisation et le stockage du carboneLe Le budget fédéral, publié le 7 avril 2022, jette les bases fondamentales des objectifs du gouvernement du Canada en matière de développement économique national. À la suite de l’annonce par le Canada, le 29 mars 2020, de son plan de réduction des émissions Le crédit d’impôt CCUS encourage l’expansion des technologies CCUS afin de réduire les émissions dans les secteurs à fortes émissions. Les technologies CCUS constituent les innovations qui capturent les émissions de dioxyde de carbone (CO2) (provenant des procédés industriels, de la combustion de combustibles ou directement de l’air) pour le stockage ou l’utilisation pour les procédés industriels. Le crédit d’impôt du CUSC compensera les coûts d’achat et d’installation de l’équipement admissible et pourra être demandé (sous forme de crédit d’impôt ou sous forme de remboursement) dans l’année où les dépenses sont engagées, peu importe le moment où l’équipement devient disponible pour l’utilisation. Taux applicables du crédit d’impôtAfin d’encourager une adoption plus rapide des technologies du CUSC, le crédit d’impôt du CUSC est offert selon une échelle mobile sur le coût d’achat ou d’installation de l’équipement admissible engagé au cours d’une année d’imposition, à condition que l’équipement admissible soit utilisé dans un projet du CUSC pour une utilisation admissible, le tout tel que décrit plus en détail ci-dessous. Pour les années 2022-30, le crédit d’impôt CCUS est:
Pour les années 2031-40, le crédit d’impôt du CUSC sera réduit à :
Équipement admissible, projets admissibles et utilisations admissiblesL’équipement admissible doit être utilisé uniquement pour capter, transporter, stocker ou utiliser du CO2 au Canada et faire partie d’un « projet admissible du CUSC ». Un projet admissible capte le CO2 directement ou avant le rejet dans l’atmosphère, qui doit ensuite comprimer, transporter et utiliser le CO2 capté pour une « utilisation admissible ». Les projets qui réduisent les émissions pour atteindre la conformité législative, comme le Règlement limitant les émissions de dioxyde de carbone provenant de la production d’électricité alimentée au gaz naturel, ne sont pas considérés comme des projets admissibles du CUSC. Les coûts préalables à l’aménagement d’un projet du CUSC (p. ex., études de faisabilité, études d’ingénierie et de conception) et les coûts d’exploitation ordinaires ne sont pas des dépenses admissibles qui sont admissibles au crédit du CUSC. L'« utilisation admissible » comprend initialement le stockage géologique dédié ou le stockage dans le béton. Le stockage géologique dédié qualifié s’applique aux juridictions qui ont déterminé qu’elles ont suffisamment de règlements pour assurer un stockage permanent du CO2. À ce jour, le stockage géologique dédié qualifié est limité à l’Alberta et à la Saskatchewan. Pour le stockage dans le béton, le processus doit avoir l’approbation du gouvernement fédéral et doit démontrer qu’au moins 60 % du CO2 est minéralisé et enfermé dans le béton. Notamment, l’utilisation du CO2 pour la récupération assistée du pétrole n’est pas une utilisation admissible et place le Canada dans une position concurrentielle désavantageuse par rapport aux États-Unis (ce qui permet un crédit d’impôt pour le CO2 utilisé pour la récupération assistée du pétrole). Si le projet comprend des utilisations admissibles et non admissibles, le crédit d’impôt du CUSC est réduit proportionnellement au CO2 prévu pour les utilisations non admissibles tout au long du cycle de vie du projet. Nouvelles catégories de déduction pour amortissementDe plus, le budget décrit quatre nouvelles catégories de déduction pour amortissement (DPA) qui seront adoptées en combinaison avec le crédit d’impôt du CUSC. Le premier comprendra un taux de DPA de huit pour cent pour : l’équipement de capture, y compris l’équipement de traitement et de compression; le matériel de transport, y compris les pipelines et les véhicules dédiés au transport du CO2; et le matériel d’entreposage, y compris le matériel d’injection et d’entreposage. Le deuxième sera un taux de DPA de 20 % pour l’équipement requis pour utiliser le CO2 dans une « utilisation admissible ». Bien que les frais d’exploration et d’aménagement incorporels associés à l’entreposage du CO2 ne soient pas admissibles au crédit d’impôt du CUSC, deux nouvelles catégories de DPA seront établies pour ces dépenses, offrant un taux de DPA de 100 % pour les frais d’exploration et un taux de DPA de 30 % pour les frais d’aménagement. Demander le crédit d’impôt du CUSC et les caractéristiques de récupérationLe crédit d’impôt du CUSC peut être demandé dans l’année d’imposition où le coût de l’équipement admissible est engagé même si c’est avant que l’équipement admissible ne soit disponible pour utilisation (mais sous réserve d’une vérification annuelle décrite ci-dessous). Il convient également de souligner que le crédit d’impôt du CUSC est structuré de manière à être remboursable au propriétaire de l’équipement admissible. Les incitatifs gouvernementaux, y compris les crédits d’impôt, peuvent, dans certaines circonstances analogues, réduire les soldes des fonds communs de DPA qui se rapportent à la dépense (ou qui pourraient être inclus dans le revenu). Le budget ne traite pas de la façon dont, le cas échéant, le crédit d’impôt du CUSC interagira avec les nouvelles catégories de DPA. Toutefois, nous nous attendons à ce que cette question soit réglée à une date ultérieure. Nous tenons également à souligner que le crédit d’impôt du CUSC comporte certaines restrictions en matière de transférabilité, à savoir qu’un acheteur subséquent d’équipement admissible ne peut pas demander le crédit d’impôt du CUSC si le crédit a déjà été demandé par un ancien propriétaire. On s’attend à ce que cette question soit traitée par une diligence raisonnable, des représentations contractuelles et des engagements (p. ex., un vendeur peut s’engager à ne pas demander le crédit d’impôt du CUSC afin qu’il puisse être offert à un acheteur subséquent). Le gouvernement évaluera tous les projets admissibles à des intervalles de 5 ans jusqu’à un maximum de 20 ans et récupérera le crédit d’impôt du CUSC au besoin si plus de 5 % du CO2 est utilisé de façon non admissible par rapport à la projection initiale. Le budget indique que les caractéristiques de conception de la récupération seront publiées à une date ultérieure. Exigences en matière de validation, de vérification et autres exigences administrativesLes projets dont les dépenses admissibles devraient dépasser 100 millions de dollars au cours du cycle de vie du projet nécessiteront une cotisation d’impôt initiale pour les projets afin de déterminer les dépenses admissibles au crédit d’impôt du CUSC en fonction de la conception du projet proposé. Les dépenses admissibles devront également être vérifiées après la fin de l’année d’imposition au cours de laquelle les dépenses sont engagées par Ressources naturelles Canada avant de demander les montants du crédit d’impôt du CUSC. De plus, les contribuables intéressés à demander le crédit d’impôt du CUSC doivent produire un rapport de divulgation financière lié au climat, qui souligne comment leur gouvernance d’entreprise, leurs stratégies, leurs politiques et leurs pratiques aideront à gérer les risques et les possibilités liés au climat et contribueront à la réalisation des engagements du Canada en vertu de l’Accord de Paris et de l’objectif du Canada de zéro émission nette d’ici 2050. Les projets du CUSC qui devraient avoir des dépenses admissibles de 250 millions de dollars ou plus pendant la durée du projet devront également contribuer au partage des connaissances publiques afin d’être admissibles au crédit. ConclusionDe nombreux détails restent en suspens et un avant-projet de loi mettant en œuvre ces propositions est en attente et entrera en vigueur et s’appliquera aux dépenses admissibles engagées en 2022 et avant 2041. L’applicabilité du projet de loi initial semble quelque peu limitée, en raison des catégories actuelles restreintes d'« utilisation admissible » et du stockage géologique dédié actuellement réservés uniquement en Alberta et en Saskatchewan. Cependant, le crédit d’impôt du CUSC représente une occasion importante pour les entreprises à forte émission qui ont des technologies limitées à mettre en œuvre pour respecter les normes d’émissions fédérales croissantes chaque année, comme dans le secteur pétrolier et gazier. Bennett Jones a de l’expérience dans le développement de projets d’infrastructure, y compris une vaste expérience du CCUS, du changement climatique et de l’échange de droits d’émission et l’élaboration de stratégies pour l’industrie afin de tirer parti des initiatives actuelles et à venir d’une économie à faibles émissions de carbone. Si vous avez des questions sur l’impact potentiel du crédit d’impôt sur le carbone du CCUS, contactez un membre du Bennett Jones Tax ou Energy Practice Groups. Auteur(e)s
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