La promotion des technologies propres au Canada et l’incitatif à l’émission de carbone de l’Alberta

04 décembre 2023

Écrit par David Macaulay, Shawn Munro, Greg Johnson, Luke Morrison, Jessica Kennedy, Brendan Sigalet and Lillian Liu

Le mardi 28 novembre, le gouvernement fédéral a publié un avis de motion de voies et moyens pour la mise en œuvre de certaines dispositions de l’Énoncé économique de l’automne 2023 de novembre 2023 et du budget de mars 2023. Le même jour, le gouvernement de l’Alberta a mis en place un nouveau programme d’encouragement au captage du carbone de l’Alberta (ACCIP). De telles annonces ont été faites avant la conférence annuelle cop28 sur le climat qui se tient à Dubaï, aux Émirats arabes unis.

L’avis de motion de voies et moyens représente la dernière série de projets de loi déposés par le Parlement sur des mesures telles que le crédit d’impôt pour le captage, l’utilisation et le stockage du carbone (crédit d’impôt CCUS), le crédit d’impôt à l’investissement dans les technologies propres (CCI pour les technologies propres) et les exigences en matière de main-d’œuvre liées à ces crédits. Le projet de loi pour les deux dernières mesures a été initialement présenté le 4 août 2023 (les propositions d’août) et nous avons déjà discuté de certains de ces incitatifs dans notre blog, Le gouvernement fédéral publie des propositions législatives pour le crédit d’impôt à l’investissement dans les technologies propres.

L’Alberta Carbon Capture Incentive Program (ACCIP) représente la réponse du gouvernement provincial à la réduction des émissions, offrant aux exploitants une subvention allant jusqu’à 12 % pour les coûts d’immobilisations des nouvelles installations liées à l’adoption des technologies de captage, d’utilisation et de stockage du carbone (CUSC).

Incitatifs fiscaux fédéraux

Avis de motion de voies et moyens

Les dispositions déposées par le Parlement dans l’Avis de motion de voies et moyens sur le crédit d’impôt du CUSC, le CTI des technologies propres et les exigences en matière de main-d’œuvre comprennent des changements importants aux propositions du mois d’août.

Les changements apportés au crédit d’impôt du CUSC étaient en grande partie de nature technique. Voici quelques-uns des changements les plus notables :

  • Quelques changements à la définition d’équipement à double usage, y compris, mais sans s’y limiter :
    • exclure l’équipement utilisé pour le traitement du gaz naturel ou l’injection de gaz acide ;
    • inclure le matériel de transport d’électricité qui transmet de l’électricité produite par d’autres équipements à double usage ;
    • pour inclure le matériel de distribution qui distribue de l’énergie électrique ou thermique ; et
    • y compris de l’équipement qui est physiquement et fonctionnellement intégré à un autre équipement à double usage, à condition qu’il fasse partie de l’un des systèmes détaillés par la loi.
  • Une clarification de la définition de « premier jour d’exploitation commerciale » comme le jour 120 jours suivant le premier captage du dioxyde de carbone, et une condition selon laquelle ce captage doit se faire « sur une base opérationnelle continue ».

De plus, la définition d'« aide non gouvernementale » a été modifiée afin de s’assurer que toute aide gouvernementale directe ne sera pas incluse dans la définition. Cela garantit que le crédit d’impôt du CUSC ne sera pas réduit par une telle aide. Cela est particulièrement important pour s’assurer que le crédit d’impôt du CUSC n’est pas réduit par d’autres incitatifs ou subventions gouvernementaux (comme le PCACC).

Les détails des changements apportés au crédit d’impôt du CUSC et aux exigences en matière de main-d’œuvre seront discutés plus en détail dans un prochain article de l’équipe de Bennett Jones.

Les changements apportés au CTI des technologies propres comprennent :

  • dans le contexte du CTI de technologies propres, l’ajout d’une exigence de déclaration des événements de récupération, en vertu de laquelle le contribuable est tenu d’aviser le ministre lorsqu’un événement de récupération se produit (c.-à-d. lorsque des biens de technologies propres sont convertis à une utilisation non liée à une technologie propre, sont exportés du Canada ou sont aliénés) ;
  • la période applicable à la récupération a été réduite de 20 à 10 ans ;
  • les dispositions relatives à la récupération des sociétés de personnes qui prévoient que si des biens de technologies propres sont exportés du Canada ou convertis à une utilisation de technologies non propres, ou sont aliénés, la récupération s’appliquera alors égale au moins élevé des montants suivants : le montant du CTI de technologies propres demandé par les associés de la société de personnes ;
  • la provision du CTI de technologies propres à réclamer par les fiducies de placement immobilier.

De nouvelles dispositions relatives aux sociétés de personnes ont été ajoutées qui prévoient essentiellement ce qui suit :

  • que les attributions de crédits d’impôt pour économie propre (définis de manière à inclure le crédit d’impôt pour le CUSC et le CII pour les technologies propres) à des commanditaires de sociétés de personnes ne doivent pas dépasser le montant à risque de l’associé commanditaire au cours d’un exercice ;
  • que l’attribution des crédits d’impôt pour économie propre ne doit pas être déraisonnable, compte tenu du capital investi, travaillé par les membres de la société de personnes ou d’autres facteurs pertinents ;
  • que l’aide gouvernementale ou non gouvernementale à l’égard d’une dépense liée à l’économie propre (définie comme étant soit une dépense admissible du CUSC, soit le coût en capital d’un bien relatif à une technologie propre) reçue par un associé d’une société de personnes est réputée avoir été reçue par la société de personnes ; et
  • une règle sur les sociétés de personnes à paliers qui prévoit que les associés d’une société de personnes donnée qui est un associé d’une autre société de personnes sont réputés être des associés de l’autre société de personnes.

Énoncé économique de l’automne

Dans le récent Énoncé économique de l’automne, publié le 21 novembre 2023, le gouvernement fédéral a présenté des mises à jour sur les incitatifs à l’énergie propre annoncés précédemment.

Parmi les annonces figuraient d’autres inclusions au CII pour les technologies propres et au crédit d’impôt à l’investissement pour l’électricité propre (le CTI pour l’électricité propre) pour l’équipement qui produit de l’électricité, de la chaleur ou de l’électricité et de la chaleur à partir de la biomasse résiduelle.

De plus, d’autres propositions ont été annoncées pour le crédit d’impôt à l’investissement pour l’hydrogène propre (le CTI pour l’hydrogène propre), notamment :

  • fournir de plus amples détails sur l’inclusion annoncée précédemment de l’ammoniac au CTI de l’hydrogène propre à un taux de 15 %, en précisant que cet équipement est admissible à l’inclusion dans les cas suivants :
    • le contribuable utilise sa propre matière première d’hydrogène pour la production d’ammoniac, qui provient de projets d’hydrogène propre du contribuable qui sont admissibles au CITI sur l’hydrogène propre (le projet d’hydrogène propre) ;
    • le projet d’hydrogène propre doit avoir une capacité de production suffisante pour répondre aux besoins de l’installation de production d’ammoniac ; et
    • si le projet d’hydrogène propre n’est pas colocaliser avec l’installation de production d’ammoniac, le contribuable doit démontrer la faisabilité de transporter l’hydrogène à l’installation de production d’ammoniac ;
  • l’équipement à double usage utilisé à la fois dans la production d’ammoniac et dans la production d’hydrogène serait réparti entre l’équipement d’hydrogène et l’équipement d’ammoniac en fonction de l’utilisation relative de l’équipement par rapport à l’hydrogène et à l’ammoniac ;
  • permettre que l’utilisation du gaz naturel renouvelable (GNR) et des ententes d’achat d’électricité soit admissible aux fins du calcul de l’intensité en carbone (IC) d’un projet, sous réserve de certaines conditions ;
  • exiger que le processus initial d’évaluation de l’IC du projet soit validé par un tiers ;
  • exiger que les projets soient soumis à une vérification ponctuelle, fondée sur une période de conformité de cinq ans ; et
  • fournir un mécanisme de recouvrement du crédit d’impôt en fonction de l’IC vérifié d’un projet.

Le mécanisme de recouvrement qui s’appliquera semble semblable à celui prévu pour le crédit d’impôt du SCIC et récupérera essentiellement le montant de CTI d’hydrogène propre réclamé au-delà du montant de CTI hydrogène propre qui aurait dû être demandé en fonction du niveau de projet ci vérifié. Si un projet d’hydrogène propre qui fournit une installation de production d’ammoniac dépasse le seuil de 4 kilogrammes par équivalent en dioxyde de carbone (de sorte que le projet d’hydrogène propre ne serait plus admissible au CTI d’hydrogène propre), alors la quantité totale de CTI d’hydrogène propre réclamée pour l’installation de production d’ammoniac serait également récupérée.

Il y aura un seuil de minimus qui prévoira que les projets dont l’IC vérifié est de 0,25 kilogramme par équivalent en dioxyde de carbone supérieur à leur intensité de carbone évaluée à l’origine ne seront pas sujets à récupération. Des intérêts seront facturés sur les montants récupérés à partir du moment où le CTI d’hydrogène propre a été réclamé.

Contrats de carbone pour la différence

Un autre élément clé de l’engagement pris par le gouvernement fédéral dans l’Énoncé économique de l’automne selon lequel jusqu’à 7 milliards de dollars en financement fédéral sera alloué par le Fonds de croissance du Canada aux contrats de carbone pour les différends et les accords d’enlèvement (CCAD), dont le but serait d’établir la certitude ou de permettre aux parties de verrouiller ou de se couvrir autour d’un prix national du carbone futur à long terme.

Une telle certitude en matière de prix offerte par les SADC fournira à son tour une assurance et une impulsion aux promoteurs qui évaluent les investissements en immobilisations substantiels requis pour les projets de réduction des GES, et peut fournir une meilleure certitude pour les marchés du crédit de carbone.

Des détails essentiels concernant les paramètres des CCFD doivent encore être formulés, y compris les types de projets qui seront classés par ordre de priorité et le nombre de projets que les CCD appuieront. Les SADC ont été présentées par certains commentateurs et décideurs comme un autre moyen par lequel l’Alberta et le Canada peuvent égaler ou dépasser les incitatifs offerts par les États-Unis en vertu de la Loi sur la réduction de l’inflation pour attirer des projets de décarbonisation.

Programme d’encouragement au captage du carbone de l’Alberta

Inspiré du programme d’encouragement à la pétrochimie de l’Alberta, qui offre un financement similaire, l’ACCIP vise à soutenir le développement de l’infrastructure et des technologies du CUSC en offrant aux entreprises qui intègrent de telles technologies dans leurs activités une subvention allant jusqu’à 12 % pour les nouveaux coûts d’immobilisations admissibles du CUSC.

Divers secteurs de l’industrie seront admissibles aux subventions, y compris le pétrole et le gaz, la pétrochimie, la production d’électricité et la production de ciment. Les subventions seront distribuées aux exploitants sur une base échelonnée sur une base de trois ans après le début de l’exploitation commerciale du projet. Notamment, comme le paiement dans le cadre du PCLC ne sera reçu qu’après l’exploitation commerciale d’un projet, cela  différencie le PIECC du crédit d’impôt du CUSC, qui est payable annuellement pour les dépenses admissibles du CUSC engagées au cours de l’année.

Au cours des 10 prochaines années, le gouvernement prévoit fournir entre 3,2 et 5,3 milliards de dollars de soutien dans le cadre du programme, dont une partie proviendra du programme TIER.

De plus amples détails sur le PCCE devraient être publiés au printemps 2024, et le communiqué de presse indique que le financement sera disponible une fois que le gouvernement fédéral aura adopté le crédit d’impôt du CUSC et les mesures de soutien connexes, comme les SADC.

Il n’est pas clair à ce stade si le financement dans le cadre de l’ACCIP s’appliquera rétroactivement aux coûts d’immobilisations admissibles du CUSC déjà engagés dans le cadre de l’élaboration du projet du CUSC. Bien que les détails précis sur la façon dont l’ACCIP et le crédit d’impôt du CUSC interagiront ne soient pas encore disponibles, le déploiement initial de l’ACCIP indique que l’intention est qu’il s’appuie sur le crédit d’impôt du CUSC, ce qui indique que les promoteurs auront accès aux deux programmes de manière complémentaire.

Conclusion

Le récent avis de motion de voies et moyens publié par le gouvernement fédéral présente des changements importants au crédit d’impôt du CUSC, au CII pour les technologies propres et aux exigences en matière de main-d’œuvre, comme le prévoient les propositions d’août, qui auront une incidence sur les producteurs d’énergie partout au Canada. Plus important encore, le dépôt de ce projet de loi témoigne de l’intention du gouvernement fédéral de faire enfin adopter ces incitatifs, afin d’offrir une certitude aux entreprises qui cherchent à investir dans ces technologies propres dans un marché mondial concurrentiel.

L’Énoncé économique de l’automne 2023 fournit également des ajouts et des précisions au CTI des technologies propres, au CTI de l’électricité propre et au CTI sur l’hydrogène propre.

Pour les exploitants de l’Alberta, l’ACCIP offre un incitatif économique supplémentaire à investir dans les technologies CCUS. L’incitatif continuera probablement de stimuler le développement de CCUS en Alberta et vise à faire en sorte que l’Alberta continue d’être un chef de file mondial dans le développement de CCUS.

Bennett Jones possède une expérience de pointe dans le cycle de vie complet du développement de projets d’énergie et d’infrastructure, y compris dans les secteurs de l’énergie, des énergies renouvelables, des technologies propres et de l’hydrogène / CCUS, et dans l’élaboration de stratégies pour les industries afin de tirer parti des initiatives actuelles et à venir d’une économie à faibles émissions de carbone.

Pour discuter des opportunités et des implications potentielles de l’ACCIP, du CII pour les technologies propres, du crédit d’impôt CCUS ou des exigences en matière de main-d’œuvre publiées dans la dernière législation déposée, veuillez contacter tout membre du Bennett Jones Tax ou Énergie groupes de pratique.

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