Écrit par Jesse I. Goldman and Jeilah Y. Chan
Le 1er mars 2013, le gouvernement du Canada a déposé le projet de loi C-56 à la Chambre des communes (Loi visant à lutter contre les produits contrefaits). Le projet de loi C-56 apporte une série de modifications à la Loi sur le droit d’auteur et à la Loi sur les marques de commerce, visant à renforcer l’application des droits d’auteur et des droits sur les marques de commerce au moyen de nouvelles mesures d’application de la loi à la frontière et de recours civils et criminels.
Un peu de contexte est important. Bien que le projet de loi C-56 semble respecter bon nombre des engagements pris par le Canada dans ce que certains considèrent comme l’Accord commercial anticontrefaçon (ACCA) controversé, il répond aux critiques de longue date (émanant à la fois du gouvernement des États-Unis et des groupes de l’industrie américaine) selon lesquelles les lois canadiennes sur le droit d’auteur et les marques de commerce étaient désuètes, manquaient de mécanismes d’application efficaces et modernes, faisant du Canada un refuge pour le piratage de la propriété intellectuelle (aux côtés de pays comme la Chine et la Russie). Le Canada a en fait été ajouté à une « liste noire » de juridictions connues pour le piratage du droit d’auteur tenue à jour par le Représentant des États-Unis pour les questions commerciales internationales en 2009. Ratification de l’ACEA a rencontré de forts vents contraires dans de nombreux pays signataires (notamment l’UE qui a retiré la ratification de l’ACPR à son Parlement). Avec le dépôt du projet de loi C-56, le gouvernement canadien semble prêt à aller de l’avant avec son ensemble de mesures en matière d’ACPR, même s’il n’a pas ratifié l’ACPR.
Qu’y a-t-il de nouveau dans le projet de loi C-56? Beaucoup. Il y a trois principaux domaines d’intérêt, tous axés sur la réduction des activités commerciales impliquant des copies contrefaites et des marchandises de marque de commerce contrefaites : de nouvelles mesures à la frontière, de nouvelles causes d’action civiles et de nouvelles infractions criminelles.
En résumé, le projet de loi C-56 prévoit ce qui suit :
- Les titulaires de droits ayant la possibilité de déposer une demande d’aide auprès de l’Agence des services frontaliers du Canada (dans un délai de 2 ans), ce qui permet aux agents des services frontaliers de partager des renseignements avec les titulaires de droits concernant les expéditions présumées de produits contrefaits.
- Les agents des services frontaliers ayant le pouvoir de retenir les expéditions présumées de produits contrefaits et de communiquer avec les titulaires de droits qui ont déposé une demande d’aide.
- Les agents des services frontaliers ayant le pouvoir d’examiner, de retenir temporairement et éventuellement de saisir des expéditions commerciales de marchandises présumées contrefaites à la frontière (à l’exception des expéditions en transit).
- Nouvelles causes d’action civiles à l’égard d’activités qui soutiennent l’activité commerciale dans le domaine des copies contrefaites et des marchandises de marque de commerce contrefaites.
- Nouvelles infractions criminelles pour la contrefaçon de marques de commerce, analogues aux infractions existantes dans la Loi sur le droit d’auteur.
- Nouvelles infractions criminelles interdisant la possession ou l’exportation de copies contrefaites ou de marchandises, d’emballages ou d’étiquettes contrefaits.
- D’autres infractions au Code criminel (p. ex., les nouvelles infractions à la Loi sur le droit d’auteur et à la Loi sur les marques de commerce) pour lesquelles la police peut demander l’autorisation judiciaire d’utiliser une écoute électronique.
En plus des changements susmentionnés axés sur la lutte contre la contrefaçon, le projet de loi C-56 modifie également la Loi sur les marques de commerce afin d’élargir la portée de ce qui peut être enregistré comme marque de commerce (p. ex., les marques sonores, de couleur et de mouvement) et de simplifier les processus de demande et d’opposition.
Les dispositions du projet de loi C-56 donnent aux fonctionnaires canadiens et, dans une moindre mesure, aux titulaires de droits un ensemble puissant d’outils pour lutter contre les activités transfrontalières impliquant des copies contrefaites et des marchandises contrefaites portant sur des marques de commerce. Si elles sont adoptées sous leur forme actuelle, les modifications à la Loi sur le droit d’auteur et à la Loi sur les marques de commerce proposées dans le projet de loi C-56 permettraient de répondre aux critiques des États-Unis concernant l’absence de cadre législatif canadien pour gérer un domaine important du commerce international. Bon nombre des dispositions du projet de loi C-56 font l’objet de préoccupations valables, y compris le manque de supervision et de surveillance des erreurs sommaires d’application de la loi à la frontière et d’application de la loi par les fonctionnaires, et l’efficacité pratique de demander de l’aide aux titulaires de droits. Il reste à voir si ces critiques peuvent être et seront résolues à mesure que le projet de loi C-56 passera par le Parlement et que le public et les intervenants examineront la question avant de devenir loi.
Restez à l’écoute!
Traduction alimentée par l’IA.
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