La Première Nation de Blueberry River, les Premières Nations signataires du Traité no 8 et la province de la Colombie-Britannique signent des ententes historiques

30 janvier 2023

Écrit par Sharon Singh, Christina Joynt, Martin Ignasiak, David Bursey and Deidre Sheehan

Le 18 janvier 2023, la province de la Colombie-Britannique (province) et la Première Nation de Blueberry River (BRFN) ont signé l’accord de mise en œuvre de la Première Nation de Blueberry River (accord de mise en œuvre).

Le 20 janvier 2023, la province a également finalisé un ensemble d’initiatives co-élaboré (document de consensus) avec quatre autres Premières Nations du Traité no 8, y compris les Premières Nations de Fort Nelson, des Saulteaux, de Halfway River et de Doig River (Nations du Traité no 8).

L’accord de mise en œuvre et le document de consensus répondent à la décision de la Cour suprême de la Colombie-Britannique dans l’affaire Yahey v. British Columbia [Yahey], qui était la première fois qu’un tribunal canadien a statué que les effets cumulatifs de plusieurs projets peuvent constituer le fondement d’une violation d’un traité.

L’accord de mise en œuvre et le document de consensus sont de nouvelles approches pour la mise en valeur des ressources, la protection des droits issus de traités et la gestion des effets cumulatifs sur le territoire du Traité no 8. Le précédent établi par l’Accord de mise en œuvre et le Document de consensus s’étendra au-delà du territoire du Traité no 8 et pourrait avoir des répercussions sur l’exploitation des ressources en Colombie-Britannique et au Canada en général.

Première Nation de Yahey c. Blueberry River

Le 29 juin 2021, la Cour suprême de la Colombie-Britannique a rendu sa décision dans l’affaire Yahey. La Cour a conclu que la province avait manqué à ses obligations honorables et fiduciaires en vertu du Traité no 8 en causant et en permettant aux effets cumulatifs du développement industriel de porter atteinte aux droits issus de traités de la PNRB. La Cour a exigé que les parties consultent et négocient des mécanismes exécutoires pour évaluer et gérer l’effet cumulatif du développement industriel sur les droits issus de traités de la BRFN afin que ces droits constitutionnels soient respectés. Pour une analyse plus approfondie de Yahey, consultez notre blog précédent Réseaux récents en droit autochtone : effets cumulatifs, rémunération équitable et obligation de consulter.

Le 28 juillet 2021, David Eby, alors procureur général et ministre responsable du Logement, a publié une déclaration publique annonçant que la province ne ferait pas appel de la décision de la Cour.

Accord initial

Le 7 octobre 2021, la province et la PNRB ont conclu une entente initiale qui appuyait la « guérison des terres » et aidait à assurer la stabilité et la certitude aux titulaires de permis forestiers et de permis pétroliers et gaziers sur le territoire traditionnel de la PNRB. L’accord initial a été créé en réponse à Yahey, et a été développé dans le but de parvenir à un accord final.

L’entente initiale prévoyait au BRFN 65 millions de dollars pour des investissements dans les terres, la restauration, la faune, l’intendance et la culture et la capacité.

Notre blogue, Blueberry River First Nation and the Government of British Columbia Reach History Interim Agreement, donne un aperçu détaillé de l’accord initial.

Accord de mise en œuvre

Le 18 janvier 2023, brfn et la province ont annoncé qu’ils avaient conclu un accord historique qui « les guidera vers l’avant dans une approche de partenariat pour l’intendance des terres, de l’eau et des ressources qui garantit que les membres de Blueberry River peuvent exercer de manière significative leurs droits du Traité 8 et prouver la stabilité et la prévisibilité pour l’industrie dans la région ».

L’entente de mise en œuvre donne suite à l’orientation de la Cour dans l’affaire Yahey et s’appuie sur l’entente initiale entre la province et la PNRB.

Les principaux éléments de l’accord de mise en œuvre sont les suivants :

  1. Gestion de la faune : La province et la PNRB s’engagent à réunir le savoir autochtone et la science occidentale. Les deux parties appuieront un programme d’intendance, de surveillance et de gardiens communautaires. De plus, les espèces importantes feront l’objet d’une surveillance étroite. Par exemple, la province et la BRFN se sont engagées à assurer la gestion de l’orignal au moyen de restrictions imposées aux chasseurs titulaires d’un permis afin d’appuyer le rétablissement de la population.
  2. Plans d’aménagement du territoire : La province et la BRFN s’engageront dans la planification collaborative de l’utilisation des terres, afin de déterminer si certaines activités peuvent avoir lieu sur le territoire du Traité no 8. La planification collaborative de l’utilisation des terres comprend un engagement à faire progresser les plans d’utilisation des terres à l’échelle des bassins versants au cours des trois prochaines années (plans de bassin de gestion des bassins hydrographiques).
  3. Pétrole et gaz naturel (PNG) : La province et le BRFN utiliseront une approche plus collaborative pour la planification et les projets d’exploitation du pétrole et du gaz naturel. La province, diverses entreprises et d’autres Premières nations s’assoiront ensemble et aborderont : l’établissement de zones de protection permanente; réduire au minimum les perturbations causées par la PNG; réduire les nouvelles perturbations en PNG d’environ 50 pour cent par rapport aux années de décision pré-Yahey; l’introduction d’attentes en matière de planification opérationnelle et stratégique pour le secteur; et limiter les nouvelles perturbations globales découlant des activités de la PNG DANS LA ZONE DE REVENDICATION DE LA PNRB (voir Yahey, au par. 14, pour les limites de la zone de revendication de la PNRB).
  4. Foresterie : La province et la BRFN protégeront les forêts anciennes et réduiront la récolte de bois dans des zones définies de grande valeur (HV1). Les principaux éléments de l’accord de mise en œuvre applicable à la foresterie comprennent : l’arrêt de l’utilisation aérienne d’herbicides; un engagement à mettre en œuvre une gestion écosystémique, par l’entremise de plans de bassins de gestion des bassins hydrographiques; et un calendrier de récolte de deux ans à l’extérieur des importantes zones forestières de la PNRB.
  5. Respect du Traité no 8 : La province et la BRFN ont convenu de travailler ensemble sur des mesures pour honorer le Traité no 8, y compris l’amélioration de la sensibilisation et de l’éducation sur le Traité. La province et la BRFN honoreront le Traité no 8 en maintenant les communications, en partageant la formation et la sensibilisation, et en fournissant un soutien pour les communications avec d’autres Premières Nations du Traité no 8 et les aînés élus locaux.

L’entente de mise en œuvre comprend également un fonds de restauration de 200 millions de dollars, qui vise à restaurer les terres contre les perturbations industrielles d’ici juin 2025. De plus, brfn recevra 87,5 millions de dollars à titre de montage financier, avec une possibilité d’augmentation des avantages basés sur le partage des revenus de la PNG et les revenus de redevances provinciales au cours des deux prochaines années.

Entente de la province avec d’autres nations signataires du Traité no 8

Le 20 janvier 2023, la province a finalisé le Document de consensus avec les Nations signataires du Traité no 8. Selon la province, le document de consensus traitera des effets cumulatifs du développement industriel sur l’exercice significatif des droits du Traité no 8 sur le territoire, restaurera les terres et produira la stabilité et la prévisibilité pour l’industrie dans la région.

Tout comme l’accord de mise en œuvre, le document de consensus était fondé sur les conclusions de la Cour dans l’affaire Yahey. Le Document de consensus favorise le développement responsable des ressources et la croissance économique durable sur le territoire du Traité no 8. De plus, il vise à gérer les impacts du développement industriel grâce à l’intendance et à la gouvernance écosystémiques.

Le document de consensus énonce diverses initiatives visant à décrire comment la province et les Nations signataires du Traité no 8 gèrent les terres de manière à assurer la durabilité pour les générations futures, à respecter les obligations de la Couronne de respecter les droits protégés par la Constitution et à soutenir le développement responsable des ressources et l’activité économique dans le nord-est de la Colombie-Britannique. Plus précisément, les initiatives décrites dans le document de consensus comprennent :

  1. une nouvelle approche de la cogestion de la faune;
  2. de nouveaux plans d’aménagement du territoire et de nouvelles mesures de protection;
  3. un système de gestion des « effets cumulatifs »;
  4. le projet pilote protège pour faire progresser la prise de décisions partagées pour la planification et la gérance de l’environnement;
  5. un fonds de restauration partagé pluriannuel;
  6. une nouvelle approche de partage des recettes pour appuyer les priorités des collectivités des Premières Nations visées par le Traité no 8; et
  7. des mesures visant à promouvoir l’éducation au sujet du Traité no 8 au moyen d’une promotion collaborative, d’une formation sur la lutte contre le racisme et d’une sensibilisation.

La province est toujours en pourparlers avec d’autres Premières Nations signataires du Traité no 8, y compris la bande indienne de McLeod Lake, la Première Nation de Prophet River et les Premières Nations de West Moberly.

Résumé

L’entente de mise en œuvre et le document de consensus demeurent confidentiels à la date de la présente publication, mais devraient être publiés d’ici quelques semaines. Bien que les détails n’aient pas été divulgués, il est clair que ces documents créeront des obligations supplémentaires en matière de consultation et de réglementation pour ceux qui cherchent à mettre en valeur les ressources naturelles dans la région touchée.

Une fois que les détails seront connus, il sera important de comprendre les cadres de cogestion qui en découlent. Bien que ces documents puissent imposer des exigences réglementaires supplémentaires aux promoteurs, ils se traduiront probablement par une plus grande certitude juridique et réglementaire associée aux approbations, à la fois le processus d’obtention des approbations et la reconnaissance des approbations une fois obtenues.

Bennett Jones possède une vaste expérience de la prestation de conseils sur l’élaboration de projets, les processus de délivrance de permis et la consultation des Autochtones. Si vous avez des questions concernant la décision Yahey, ou comment vos projets peuvent être touchés par l’accord de mise en œuvre ou le document de consensus, veuillez contacter un membre du groupe de droit autochtone Bennett Jones Aboriginal Law group ou les auteurs de ce blog.

Auteur(e)s

Martin Ignasiak CR
403.298.3121
ignasiakm@bennettjones.com

David Bursey
604.891.5128
burseyd@bennettjones.com



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