La Colombie-Britannique et la Nation haïda publient l’Accord sur les terres visées par le titre haïdaLe 28 mars 2024, la Colombie-Britannique et le Conseil de la Nation haïda ont publié l’ébauche gaayhllxid • Gíihlagalgang « Marée montante » Accord sur les terres portant titre haïda (« ébauche d’entente ») qui reconnaîtrait le titre ancestral de la Nation haïda sur Haida Gwaii et ferait la transition au fil du temps des pouvoirs de gouvernance liés aux terres et aux ressources de la Colombie-Britannique à la Nation haïda. Le projet d’entente comprend une période de transition (la « période de transition ») au cours de laquelle la Colombie-Britannique et la Nation haïda continueront d’utiliser leurs processus décisionnels communs existants pour prendre des décisions en matière de terres et de ressources tout en harmonisant les lois et les compétences de la Nation haïda et de la Colombie-Britannique avec la reconnaissance du titre ancestral. Le projet d’accord estime que la période de transition prendra deux ans (un calendrier ambitieux) et se concentrera initialement sur les pouvoirs décisionnels en matière de terres et de ressources sur les aires protégées et la foresterie. HistoriqueLa Nation haïda revendique le titre de propriété de Haida Gwaii. Dans Haida Nation c. Colombie-Britannique (Ministre des Forêts), la Cour suprême du Canada (CSC) a confirmé la solidité de la revendication de titre ancestral de Haida. La CSC a souscrit à la conclusion du juge siégeant en cabinet selon laquelle, d’après un dossier de preuve « volumineux », « la revendication haïda va bien au-delà de la simple « revendication » de titre ancestral ». 1 La CSC a conclu que la preuve « appuie clairement » une preuve prima facie à l’appui du titre ancestral. 2 La Colombie-Britannique est d’avis que « la Nation haïda a de très solides arguments en faveur des titres ancestraux à Haida Gwaii ». 3 Le projet d’entente reconnaît que les Haïdas ont fourni de nombreuses preuves relativement au critère de preuve du titre ancestral sur haida Gwaii terrestre et qu’aucune autre nation autochtone n’a revendiqué d’intérêts dans Haida Gwaii qui chevauchent ceux de la Nation haïda. Depuis 2002, la Colombie-Britannique et la Nation haïda se préparent à un litige concernant le titre aborigène de Haida Gwaii de la Nation haïda (« affaire de titre haïda »). 4 La Colombie-Britannique et la Nation haïda ont conclu plusieurs ententes de réconciliation établissant, entre autres, des cadres décisionnels communs et reconnaissant la Nation haïda comme titulaire du titre et des droits haïdas. Ces accords comprennent le protocole de réconciliation Kunst’aa Guu-Kunsta’aayah Protocol de réconciliation entré en 2009, le GayGahlda • Kwah.hlahl.dayaa « Changing Tide » Framework for Reconciliation signé en 2021, et l’accord de reconnaissance Nang K̲'uula • Accord de reconnaissance Nang K̲'úulaas conclu en 2023. La Colombie-Britannique a adopté la Haida Gwaii Reconciliation Act et la Reconnaissance de la nationHaida Agir à l’appui de ces ententes. Projet d’accordEn plus de reconnaître officiellement le titre ancestral de la Nation haïda (et d’affirmer le titre haïda inhérent) sur Haida Gwaii, le projet d’accord énonce les aspects clés suivants :
Le projet d’accord permet également à la Nation haïda et à la Colombie-Britannique de négocier et de conclure des ententes subséquentes sur des questions liées au projet d’accord. ConséquencesLe projet d’entente vise à régler la revendication de titre ancestral entre la Colombie-Britannique et la Nation haïda dans l’affaire du titre haïda pour la zone terrestre, et non les zones marines. Toutefois, le Canada n’est pas partie au projet d’accord, de sorte qu’il ne lie pas le Canada dans ce litige. Le projet d’accord n’est pas un traité. Il s’agit d’une entente de gouvernement à gouvernement qui trace la voie à suivre pour les négociations futures visant les ententes subséquentes sur la gestion de l’assise territoriale, au cours d’une période de transition. Au cours de la période de transition, la Nation haïda et la Colombie-Britannique continueront de recourir aux organes décisionnels et aux processus décisionnels communs existants pour prendre des décisions concernant les terres et les ressources. Le projet d’entente représente une nouvelle approche de réconciliation dans le contexte des droits ancestraux. La CSC a souligné que, bien que la preuve de pratiques historiques soit essentielle à l’établissement des droits ancestraux, y compris le titre, en même temps, les pratiques des peuples autochtones peuvent évoluer tout en étant protégées en tant que droits ancestraux. 7 Le même principe a été reconnu au niveau fédéral dans le préambule de la Loi no 8 sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui stipule ce qui suit : « Attendu que la protection des droits ancestraux et issus de traités – reconnus et confirmés par l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 – est un principe et une valeur sous-jacents de la Constitution du Canada, et les tribunaux canadiens ont déclaré que ces droits ne sont pas gelés et qu’ils peuvent évoluer et se développent. L’approche reconnaît que les peuples autochtones exercent leurs droits historiques dans un contexte moderne. De même, la CSC a encouragé la négociation comme « moyen préférable de concilier les intérêts de l’État et ceux des Autochtones »9 et a déclaré que « [l]a réconciliation est rarement, voire jamais, réalisée dans les salles d’audience ». 10 Le contexte moderne du titre ancestral comprend la propriété privée de terres situées dans des zones plus vastes auxquelles le titre ancestral est attaché. D’après le projet d’accord, la Nation haïda et la Colombie-Britannique reconnaissent que la réconciliation est servie en acceptant que les tiers devraient avoir le droit de se fier à la validité apparente des actes gouvernementaux, comme les brevets fonciers prévoyant une tenure en fief simple, même si ces lois gouvernementales peuvent avoir constitué des limites inconstitutionnelles aux droits ancestraux. Dansl’arrêt Chippewas de Sarnia , la Cour d’appel de l’Ontario a suivi cette approche lorsqu’elle a examiné les recours discrétionnaires contre des tiers dans le contexte d’une revendication de titre, sans aborder la façon dont le titre ancestral et la propriété privée peuvent coexister. Il reste à voir comment le droit des droits ancestraux évoluera sur ce point important, contrairement à ce qui a été négocié dans le projet d’entente. Prochaines étapesLa Colombie-Britannique espère finaliser le projet d’entente d’ici le printemps 2024, sous réserve de l’approbation des deux parties. La Colombie-Britannique doit adopter une loi pour permettre les changements apportés au projet d’accord. On pourrait se poser des questions au sujet de la constitutionnalité de cette loi étant donné que Delgamuukw a confirmé la compétence fédérale sur le titre ancestral ainsi que sur les droits ancestraux à l’égard des terres. Toutefois, cette décision examinait le pouvoir d’éteindre des droits, et non le pouvoir de reconnaître des droits. Rien dans le projet d’accord ne vise à accepter une cession de titre ou de droits ou à les éteindre. La Colombie-Britannique reconnaît plutôt le titre ancestral sur les terres de la Couronne provinciale comme fondement des changements futurs dans la façon dont les décisions sont prises sur les terres et les ressources, dans le cadre de la compétence de la province sur la gestion des terres publiques. La disposition du projet d’entente sur les questions qui ne sont pas touchées par la reconnaissance du titre, comme les droits de propriété privée, les administrations locales et les services et infrastructures locaux, relèvent toutes de la compétence provinciale. La Colombie-Britannique et la Nation haïda devront prendre des mesures pour tenir compte du projet d’accord dans l’affaire du titre haïda. Le processus de transition, dont la durée est estimée à deux ans, durera probablement plus longtemps, compte tenu de la difficulté de concilier les lois de la Colombie-Britannique, les lois haïdas et le titre ancestral. L’accent initial sera mis sur la prise de décisions en matière de terres et de ressources. La Nation haïda et la Colombie-Britannique chercheront également à négocier des ententes sur des questions pertinentes au projet d’accord, y compris l’eau douce sur Haida Gwaii, les arrangements fiscaux et les questions fiscales provinciales. Des changements aux lois provinciales et haïdas pourraient être nécessaires pour mettre en œuvre les changements découlant du processus de transition. Les parties devront également se pencher sur les domaines sur lesquels les Haïdas revendiquent leur titre, mais qui ne sont pas assujettis au projet d’accord. Pour plus d’informations sur la façon dont cela pourrait affecter votre entreprise, veuillez contacter l’un des auteurs. 1 2004 CSC 73, (« Haïda ») aux paragr. 69 à 70. 2 Haïda, par. 71. 3 Projet d’entente sur le titre ancestral haïda (https://www2.gov.bc.ca/gov/content/environment/natural-resource-stewardship/consulting-with-first-nations/first-nations-negotiations/first-nations-a-z-listing/haida-nation-council-of/haida-title-agreement). 4 Le Canada est également partie à ce litige. 5 Delgamuukw c. Colombie-Britannique, [1997] 3 RCS 1010 (« Delgamuukw »). 6 Bande des Chippewas de Sarnia c. Canada (Procureur général), 2000 CanLII 16991 (ON CA) (« Chippewas de Sarnia ») ; Nation haïda c. Colombie-Britannique, 2017 BCSC 1665 ; Tribus Cowichan c. Canada (Procureur général), 2017 BCSC 1575. 7 R. c. Van der Peet, [1996] 2 RCS 507, au par. 64 ; Bande indienne Lax Kw’alaams c. Canada (Procureur général), 2011 CSC 56, par. 49. 8 L.C. 2021, ch. 14. 9 Haïda, par. 14. 10 Clyde River (Hamlet) c. Petroleum Geo-Services Inc., 2017 CSC 40, au paragr. 24. Auteur(e)s
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