Plan de réduction des émissions de 2030

01 avril 2022

Écrit par Claire Lingley, Erik Coates, Brad Gilmour, Thomas McInerney and David Macaulay

Le 29 mars 2022, le gouvernement du Canada a publié le premier d’une série de plans de réduction des émissions, intitulé « Plan de réduction des émissions de 2030 – Les prochaines étapes du Canada pour un air pur et une économie forte » (le PRE) en vertu de la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de zéro émission nette. La Loi, qui établit dans la loi la cible de réduction des émissions du Canada pour 2030 de 40 à 45 % sous les niveaux de 2005 et de zéro émission nette d’ici 2050, exige que le Canada établisse des cibles de réduction des émissions à des intervalles de cinq ans et publie des plans crédibles pour atteindre ces cibles (un aperçu plus détaillé de la Loi et de ses exigences se trouve dans notre aperçu précédent, Le gouvernement fédéral présente le projet de loi C-12 pour rendre obligatoires les exigences de zéro émission nette de 2050). Par conséquent, le PRE établit une approche sectorielle de haut niveau pour que le Canada atteigne ses cibles climatiques.

Vue d’ensemble

Le PRE décrit, secteur par secteur, la façon dont le gouvernement propose d’établir et d’atteindre ses objectifs climatiques. À l’appui de cet effort, l’ERP annonce de nouveaux investissements de 9,1 milliards de dollars ciblant les secteurs suivants : pétrole et gaz, bâtiments, électricité, industrie lourde, transport, solutions basées sur la nature, déchets et agriculture. Voici quelques-uns des principaux faits saillants :

Pétrole et gaz

Dans le cadre du PRE, le gouvernement propose de plafonner et de réduire les émissions du secteur pétrolier et gazier au « rythme et à l’échelle nécessaires » pour atteindre le zéro émission nette d’ici 2050. Afin de répondre aux exigences réglementaires visant une réduction de 40 à 45 % des émissions d’ici 2030, l’ERP prévoit que les émissions du secteur pétrolier et gazier seront réduites d’environ 42 % au cours des huit prochaines années. Les détails sur la meilleure façon de concevoir et de mettre en œuvre ces ambitieuses réductions d’émissions ne sont pas divulgués, mais le gouvernement affirme qu’il sera déterminé en étroite collaboration avec l’industrie, les provinces et les partenaires autochtones. Un document de travail pour amorcer des consultations officielles sur le plafond sera publié au printemps.

Pour atteindre l’objectif pour le secteur, le gouvernement prévoit de s’appuyer sur une gamme de méthodes. Il s’est engagé à élaborer de nouvelles mesures pour réduire les émissions de méthane du pétrole et du gaz d’au moins 75 % par rapport aux niveaux de 2012 d’ici 2030 – des règlements pour atteindre cette cible seront introduits au début de 2023 (voir le document de travail d’Environnement et Changement climatique Canada intitulé Réduire les émissions de méthane du secteur pétrolier et gazier du Canada, document de travail, publié en mars 2022). De plus, le gouvernement prévoit publier sous peu les détails du crédit d’impôt à l’investissement pour le captage, l’utilisation et le stockage du carbone (CUSC). Il s’est également engagé à éliminer les « subventions inefficaces aux combustibles fossiles » et à élaborer un plan pour éliminer progressivement le financement public du secteur des combustibles fossiles, y compris par les sociétés d’État fédérales.

Technologies propres et innovation climatique

Dans le cadre de ses engagements à la COP26, le Canada s’est engagé à accélérer l’innovation et le déploiement de technologies propres. Le PGI comprend donc une stratégie visant cinq domaines prioritaires; le soutien à l’innovation, l’investissement dans le déploiement, des signaux réglementaires clairs, des incitatifs fiscaux et l’approvisionnement. Dans le cadre de cette approche, le gouvernement s’est engagé à finaliser l’extension de la déduction pour amortissement accéléré aux technologies essentielles d’énergie propre et d’efficacité énergétique, comme la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau et la production de carburant renouvelable

Le CUSC, en particulier, est mis en évidence tout au long du PRE, le gouvernement proposant d’élaborer une stratégie complète du CUSC pour guider le développement et le déploiement des technologies CCUS afin d’atténuer les émissions de GES par l’industrie lourde. Il s’agit notamment d’améliorer la coordination entre les secteurs public et privé afin de mieux faciliter le déploiement du CUSC. 

Tarification de la pollution par le carbone

L’ERP présente la tarification du carbone comme une pierre angulaire de l’approche du Canada en matière d’action climatique. Dans le cadre de cette approche, le gouvernement s’est engagé à faire en sorte que le prix de référence prix de référencefédéral augmente de 15 $ par année, pour passer à 170 $ la tonne d’ici 2030. Un tel engagement obligera ces provinces et territoires à mettre à jour leurs systèmes de tarification de la pollution par le carbone pour s’assurer qu’ils demeurent aussi rigoureux que le point de référence fédéral.

Dans le cadre de leur système de tarification de la pollution par le carbone, le gouvernement élabore un système fédéral de compensation des ÉMISSIONS DE GES en vertu de la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre. Le Système fédéral de compensation des ÉMISSIONS DE GES vise à encourager la réduction volontaire des émissions de GES dans l’ensemble des projets. Il reste à voir comment, le cas échéant, ce système interagira avec le marché international de l’échange de crédits compensatoires de carbone récemment développé à la COP26.

Au-delà de son approche nationale, le gouvernement explore les ajustements du carbone à la frontière comme outil stratégique potentiel utilisé pour stimuler et encourager une tarification plus ambitieuse de la pollution par le carbone.

Électricité

À l’heure actuelle, le secteur canadien de l’électricité n’émet pas 82 %. Toutefois, avec l’élimination progressive de la production d’électricité à partir du charbon et l’augmentation de la demande d’électricité dans l’ensemble de l’économie, d’importants investissements seront nécessaires dans la nouvelle capacité de production non émettrice et dans l’infrastructure de transport. Afin d’atteindre l’objectif pour 2030 et de conduire à une économie à zéro émission nette, l’ERP met en évidence ce qui suit:

  • l’engagement du gouvernement à élaborer une norme sur l’électricité propre (SCÉ) pour soutenir un réseau électrique net zéro d’ici 2035;
  • un investissement supplémentaire de 600 millions de dollars dans le Programme des énergies renouvelables intelligentes et des voies d’électrification;
  • un nouvel investissement de 250 millions de dollars pour appuyer les travaux de prédéveloppement de grands projets d’électricité propre; et
  • un investissement de 2,4 millions de dollars pour la création du Conseil pancanadien du réseau, conçu pour fournir des conseils externes au gouvernement afin de promouvoir les investissements dans l’infrastructure d’électricité propre.

Finance durable

En décembre dernier, le gouvernement, signalant son appui au Groupe de travail sur l’information financière liée au climat (TCFD), s’est engagé à passer à la divulgation obligatoire, exigeant que les institutions sous réglementation fédérale, y compris les institutions financières, les caisses de retraite et les organismes gouvernementaux, publient des informations financières liées au climat et des régimes à consommation nette zéro. Dans le cadre du PGI, le gouvernement s’est engagé à élaborer une stratégie de données climatiques pour s’assurer que le secteur privé et les collectivités ont accès à ces données afin d’éclairer la prise de décisions sur la planification et les investissements dans l’infrastructure.

Transports

Le secteur canadien des transports est le deuxième contributeur en importance aux émissions globales de GES, la majorité des émissions provenant des véhicules légers de tourisme (LDV) et du transport de marchandises. Afin d’appuyer le passage aux véhicules routiers zéro émission (VZE) et d’assurer leur abordabilité et leur accessibilité, le PRE décrit l’engagement du gouvernement à :

  • élaborer un mandat de vente de VZE LDV, qui établira des exigences croissantes annuelles en vue d’atteindre des ventes de VZE À 100 % LDV d’ici 2035, y compris des objectifs provisoires obligatoires d’au moins 20 % de tous les nouveaux VBV offerts à la vente d’ici 2026 et d’au moins 60 % d’ici 2030;
  • lancer une stratégie intégrée pour réduire les émissions des véhicules moyens et lourds (PVH) dans le but d’atteindre 35 % des ventes totales de VZE d’ici 2030; et
  • élaborer un règlement sur les VZE MHDV pour exiger que les ventes de VZE à 100 % soient des VZE d’ici 2040 pour un sous-ensemble de types de véhicules en fonction de la faisabilité, avec des exigences de vente réglementées provisoires en 2030 qui varieraient pour différentes catégories de véhicules en fonction de la faisabilité.

Principaux points à retenir

  • Le PGI contient de nobles objectifs et certains plans d’action, mais il manque de détails sur la façon dont ces objectifs seront atteints et comment les investissements nécessaires seront incités et mobilisés. Bon nombre de ces objectifs, par exemple les VZE, ne semblent pas tenir compte des défis auxquels le Canada est actuellement confronté, comme les retards dans la chaîne d’approvisionnement et les attentes de plus d’un an pour les VZE.
  • Il y a beaucoup d’objectifs élevés et peu de détails, en tant que tel, il n’est pas clair combien des objectifs seront atteints dans le calendrier établi dans le PGI.
  • Il y a de nombreux plans pour la poursuite de la consultation, mais les échéanciers de ces plans ne sont pas clairs.
  • Des questions demeurent : qu’est-ce qui a réellement changé à la suite de ce plan? Quand commencerons-nous à en voir les effets dans les provinces? Quels seront les impacts économiques et sociétaux des mesures proposées dans le plan? Les objectifs et les échéanciers de réduction des émissions sont-ils réalistes? À quoi ressemblera la coordination entre les provinces et entre les provinces et le gouvernement fédéral? Quels pouvoirs législatifs le gouvernement fédéral proposera-t-il d’utiliser pour mettre en œuvre bon nombre des objectifs du plan? Comment la collaboration nécessaire avec le secteur privé sera-t-elle menée par le biais de consultations?

L’équipe de Bennett Jones a de l’expérience dans tous les aspects de la réglementation des véhicules zéro émission, du développement de projets d’infrastructure, y compris une vaste expérience du CCUS, du changement climatique et de l’échange de droits d’émission et de l’élaboration de stratégies pour l’industrie afin de tirer parti de l’économie imminente à faible émission de carbone. Si vous avez des questions sur l’impact potentiel du plan de réduction des émissions 2030 sur votre entreprise, contactez l’un des auteurs de cet article ou un membre de l'Energy, Environmental or Climate Change groups.

Auteur(e)s

David J. Macaulay
403.298.3479
macaulayd@bennettjones.com



Traduction alimentée par l’IA.

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