Le programme d’affaires internationales du premier ministre Harper : comment cela vous affecte-t-il?

24 mai 2011

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Avec son nouveau gouvernement majoritaire, l’équipe de M. Harper sera encline à aller de l’avant vigoureusement avec son important programme de négociations commerciales. Ces négociations offriront aux entreprises canadiennes une occasion importante de faire pression sur le gouvernement pour qu’il s’attaque aux obstacles étrangers au commerce qui nuisent à leurs occasions d’affaires. Ils peuvent également poser certains défis aux entreprises canadiennes sous la forme d’une concurrence étrangère accrue sur le marché canadien. Le moment est venu pour ceux qui pourraient être touchés par ces négociations de déterminer leurs intérêts et de faire participer le gouvernement en vue d’influencer ces initiatives dans leur intérêt.

Le nouveau Cabinet du premier ministre

M. Harper a nommé John Baird, l’un de ses ministres les plus fiables et les plus efficaces, au portefeuille des Affaires étrangères. M. Baird sera en mesure d’apporter un appui solide au premier ministre en ce qui concerne sa participation à divers sommets internationaux comme le G8 et le G20. Plus important encore pour ceux qui se livrent à des activités commerciales entre le Canada et les États-Unis, M. Baird a le tempérament et la personnalité nécessaires pour dynamiser et coordonner la partie canadienne dans les négociations sur la sécurité du périmètre et la réglementation entre le Canada et les États-Unis lancées en février par le premier ministre Harper et le président Obama.

M. Harper a également nommé un nouveau ministre du Commerce, Ed Fast, un ancien député d’arrière-ban d’Abbotsford, en Colombie-Britannique. Bien qu’il n’ait pas été mis à l’essai dans un poste ministériel, M. Fast a de solides antécédents en tant que président de comité et est très respecté au sein du gouvernement et du Cabinet. M. Fast, qui vient du Lower Mainland de la Colombie-Britannique, a été nommé ministre de la porte d’entrée de l’Asie-Pacifique, ce qui témoigne de son vif intérêt pour cette région. On peut s’attendre à ce qu’il apporte un nouvel enthousiasme au programme de négociations commerciales du gouvernement et qu’il accorde un nouvel accent à la région de l’Asie-Pacifique.

L’équipe Baird-Fast a le potentiel de donner un nouvel élan au programme d’affaires international du gouvernement et de produire des résultats rapides.

Le nouveau Parlement et le commerce

La composition du nouveau Parlement, combinée aux changements politico-économiques mondiaux, fera en sorte que les questions commerciales occupent une place plus importante dans le débat politique qu’elles ne l’ont jamais été depuis que Brian Mulroney est premier ministre. De toute évidence, l’opposition officielle, le NPD, ne partage pas l’approche du gouvernement à l’égard du libre-échange et le dira sans doute très clairement au Parlement. L’importance économique des partenaires avec lesquels le Canada négociera fera également en sorte que les questions commerciales prennent une plus grande importance. Ces négociations créeront des défis d’ajustement pour certaines entreprises canadiennes. Il est peu probable que la détermination du gouvernement à aller de l’avant soit affaiblie par cette situation. En effet, il est plus probable que l’opposition néo-démocrate aidera à inciter le gouvernement à aller de l’avant plus vigoureusement. Au fur et à mesure que le commerce fera partie d’un débat politique et public en cours, il sera couvert de manière plus visible dans les médias. Les entreprises auront du mal à éviter d’être prises dans cette situation et devraient réfléchir à la façon de se positionner au fur et à mesure que ce scénario se déroule.

Confirmation du programme d’affaires internationales du gouvernement L’automne

dernier, le premier ministre avait déjà clairement indiqué sur son site Web que « le gouvernement canadien va de l’avant avec un programme solide et ambitieux de l’Accord de libre-échange. La liberté du commerce contribue de façon essentielle à la productivité, à la croissance et à la prospérité du Canada et assure la compétitivité du Canada sur les marchés extérieurs.

Dans son programme électoral, Ici pour le Canada, le Parti conservateur a souligné l’objectif de conclure l’accord de libre-échange entre le Canada et l’UE d’ici 2012 et l’accord de libre-échange canada-inde en 2013. Le document soulignait également l’importance du programme de sécurité du périmètre et de compétitivité économique entre le Canada et les États-Unis avec les États-Unis. Ces objectifs ont également été personnellement appuyés par M. Harper pendant la campagne électorale.

Contexte

Évolution de l’environnement commercial international

L’internationalisation des affaires est une caractéristique clé de l’économie mondiale du 21e siècle. Le développement de chaînes d’approvisionnement qui s’étendent au-delà des frontières a contribué à générer une nouvelle réalité commerciale. L’une des principales caractéristiques de cette nouvelle réalité est le lien harmonieux entre le commerce des marchandises, le commerce des services et l’investissement. Les nouvelles règles qui seront négociées par le gouvernement détermineront la qualité de l’accès des entreprises canadiennes aux marchés mondiaux pour les décennies à venir.

Traditionnellement, le GATT, puis l’OMC, ont établi les règles de base du commerce international. Toutefois, cela a changé à mesure que le Cycle de Doha de l’OMC faiblit et que les principales puissances économiques se tournent de plus en plus vers des accords bilatéraux et régionaux pour l’ouverture des marchés. Ces développements présentent à la fois des possibilités et des défis pour les Canadiens intéressés à faire des affaires à l’extérieur du Canada.

Alors que le Canada cherche à conclure de nouveaux accords sur le commerce et l’investissement, il ouvre des débouchés pour les entreprises canadiennes. Toutefois, si le Canada est à la traîne par rapport à d’autres pays pour ce qui est de négocier un meilleur accès, les entreprises canadiennes pourraient se trouver désavantagées sur le plan de la concurrence sur les marchés étrangers. Le cas de la Corée du Sud sert d’exemple. L’accord de libre-échange entre l’UE et la Corée du Sud entrera en vigueur le 1er juillet, et il semble presque certain que le Congrès américain approuvera l’accord entre les États-Unis et la Corée du Sud au cours des prochains mois. Le Canada n’a pas encore terminé la négociation de son ALE avec la Corée du Sud. Cela crée une situation malheureuse dans laquelle la Corée du Sud éliminera les obstacles pour l’UE et les États-Unis, mais les maintiendra en place pour le Canada. Les producteurs canadiens d’une gamme de produits risquent bientôt d’être désavantagés sur le marché sud-coréen.

Il est important de noter pour le Canada que l’éventail des questions abordées dans le cadre de ces négociations relève maintenant profondément de la compétence provinciale. En 2010, pour la première fois, les négociateurs canadiens ont été confrontés à la demande des principaux partenaires selon laquelle le fait de faire des concessions provinciales une partie intégrante de l’accord définitif serait une condition préalable à un accord. Le gouvernement s’est adapté à cette évolution en travaillant en étroite collaboration avec les provinces et en invitant les représentants provinciaux à faire partie de l’équipe de négociation canadienne lorsque des questions touchant leur compétence sont en cours de négociation. Les entreprises devront de plus en plus mobiliser les gouvernements provinciaux, en plus du gouvernement fédéral, pour s’assurer que leurs intérêts sont pris en compte dans le processus décisionnel.

Au cours des prochains mois, les négociateurs canadiens devront prendre de nombreuses décisions détaillées qui établiront les modalités pour les Canadiens qui font des affaires sur les marchés internationaux. Aucun groupe ne sera plus touché par les résultats de ces négociations que les entreprises elles-mêmes.

Le programme de libre-échange du Canada

Le premier accord de libre-échange du Canada a été conclu avec notre plus important partenaire commercial, les États-Unis, en 1987 et est entré en vigueur en 1989. Par la suite, le Canada a entamé les négociations de l’ALENA et la zone de libre-échange a été approfondie et élargie pour inclure le Mexique. De toute évidence, ces accords étaient d’une grande importance économique pour le Canada.

Depuis, par ordre chronologique, le Canada a conclu neuf autres accords de libre-échange avec Israël, le Chili, le Costa Rica, l’AELE (la Zone européenne de libre-échange, y compris la Suisse, la Norvège, le Liechtenstein et l’Islande), le Pérou, la Colombie, la Jordanie et le Panama. Les trois derniers n’ont pas encore été mis en œuvre. Des négociations ou des discussions sont également en cours avec la Turquie, le Maroc, la Communauté des Caraïbes et le Honduras.

Bien qu’utiles sur le plan commercial, aucun de ces accords et négociations n’est actuellement d’une grande importance économique pour le Canada. Cependant, avant les récentes élections, le gouvernement menait, ou discutait d’entamer, des négociations commerciales avec une liste beaucoup plus importante de partenaires, y compris

De hauts responsables gouvernementaux discutaient aussi discrètement de la possibilité d’entamer des négociations commerciales avec la Chine et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay). Le gouvernement Harper majoritaire dispose maintenant d’une plus grande marge de manœuvre pour aller de l’avant de façon plus dynamique avec ces initiatives plus récentes, dont chacune pourrait ouvrir de grands marchés pour les entreprises canadiennes.

Votre équipe Bennett Jones

Le Bennett Jones International Trade and Investment Practice Group et son Groupe de pratique des politiques publiques sont bien placés pour vous conseiller sur ce que ces développements signifient pour votre entreprise. Notre équipe expérimentée d’avocats et d’autres professionnels peut vous aider à réfléchir à la façon dont vous pourriez relever les défis stratégiques, techniques et de défense des intérêts découlant de la poursuite vigoureuse par le gouvernement de ces négociations commerciales internationales.

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