La Cour supérieure de l’Ontario refuse d’accréditer le recours collectif proposé en matière d’heures supplémentaires pour erreur de classification

07 mai 2012

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Le juge George Strathy de la Cour supérieure de l’Ontario a refusé d’accréditer un recours collectif proposé intenté contre la Banque Canadienne Impériale de Commerce et Marchés mondiaux CIBC au nom d’une catégorie d’employés, alléguant que leurs emplois avaient été mal classés d’une manière qui a injustement contrevenu à leur droit d’être payé des heures supplémentaires.

La décision, Brown c. Banque Canadienne Impériale de Commerce, fait suite à deux autres affaires relativement récentes d’heures supplémentaires dans le secteur des services financiers – Fulawka c. Banque de Nouvelle-Écosse et Fresco c. Banque Canadienne Impériale de Commerce. La certification a été accordée à Fulawaka mais refusée dans Fresco. Les appels relatifs aux deux décisions, qui étaient des cas d’heures supplémentaires en dehors des heures supplémentaires, sont actuellement en réserve par la Cour d’appel de l’Ontario. Une autre affaire récente d’erreur de classification des heures supplémentaires dans le secteur des transports, McCracken c. La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada est également en délibéré à la Cour d’appel de l’Ontario.

Dans l’arrêt Brown, les demandeurs ont allégué un certain nombre de causes d’action, y compris la rupture de contrat, l’enrichissement sans cause et les violations de la Loi de 2000 sur les normes d’emploi. Au nom de la catégorie proposée d’analystes et de conseillers en placement, les représentants des demandeurs ont demandé 350 millions de dollars en dommages-intérêts généraux au motif que les employés de la BANQUE CIBC au-delà de certains niveaux de classification ou ayant des descriptions de travail précises étaient jugés inadmissibles à la rémunération des heures supplémentaires. Ce groupe comprenait spécifiquement des analystes et des conseillers en placement qui, entre autres, selon les demandeurs, avaient été mal classés.

Rendant sa décision au milieu de ce contexte juridique incertain en Ontario, le juge Strathy a réitéré le sentiment qu’il avait précédemment exprimé dans Fulawka, affirmant que les cas de classification erronée sont appropriés pour la certification (et peut-être plus appropriés que les cas hors de l’horloge) en raison de la similitude des fonctions d’emploi impliquées et de l’existence d’un traitement commun par l’employeur.

Malgré les commentaires sur la pertinence générale des cas de classification erronée pour la certification, le juge Strathy a refusé d’certifier l’action, concluant que la question de savoir si une personne avait des responsabilités de gestion qui « ont troublé le tribunal dans Fresco et McCracken est une pierre d’achoppement insurmontable dans cette affaire pour la certification ». À l’aide d’une série d’analogies avec le baseball, le juge Strathy a attaqué les prétendues questions communes des demandeurs comme étant irréalisables, larges et manquant de points communs. Compte tenu de la preuve présentée au sujet du système complexe de classification des emplois de la Banque CIBC, le juge Strathy a fait remarquer qu’il n’était pas clair comment un juge pourrait jamais prendre une décision équitable quant à savoir si un poste avait des fonctions de gestion, la question de fait cruciale requise pour une détermination de l’admissibilité aux heures supplémentaires à l’échelle du groupe.

En fin de compte, le juge Strathy a conclu que les membres du groupe proposés avaient peu de choses en commun, à l’exception de leurs titres de poste. Afin de présenter une réclamation pour heures supplémentaires de classification erronée, les demandeurs doivent, à tout le moins, avoir une catégorie ayant des fonctions d’emploi identiques ou similaires. La décision souligne que les demandeurs, apparemment conscients de cette question, avaient admis dans leurs observations que la question de savoir si chaque poste particulier avait des responsabilités de gestion pourrait devoir être prise après le procès des questions communes.

Le juge Strathy a également rejeté l’utilisation proposée de preuves statistiques pour contourner la question des points communs ou pour fournir une méthodologie viable pour résoudre les principales questions factuelles. Ce faisant, il a réitéré ce qu’il a décrit comme un principe de droit bien établi en Ontario. Plus précisément, il a fait remarquer que la Loi sur les recours collectifs ne peut porter atteinte aux droits fondamentaux d’un défendeur de faire établir la responsabilité par la preuve et non par la probabilité statistique. Bien que les preuves statistiques puissent être admissibles et appropriées dans de nombreuses circonstances, elles n’ont pas pu être utilisées pour résoudre un manque de points communs dans le contexte des recours collectifs en heures supplémentaires.

L’impact de Brown

Bien que la certification ait été refusée sur la base des faits de cette affaire, la décision du juge Strathy continue de laisser la porte ouverte à de futures affaires d’erreur de classification. La viabilité de ces recours collectifs et d’autres recours collectifs en heures supplémentaires sera déterminée plus clairement lorsque la Cour d’appel aura rendu ses motifs dans les affaires Fulawka, McCracken et Fresco.

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