Le rapport un rapport annuel de la vice-présidence de l’intégrité (INT) du rapport du Groupe de la Banque mondiale a mis le Canada sous les projecteurs - en particulier, la récente décision de notre plus haute cour dans l’affaire Groupe de la Banque mondiale c. Wallace. L’affaire est considérée comme une reconnaissance significative du rôle unique que jouent les institutions multilatérales dans la lutte contre la corruption.
Dans l’affaire Wallace, la question centrale était de savoir si la Cour pouvait obliger le Groupe de la Banque mondiale à produire certains documents internes et exiger que les enquêteurs de l’INT témoignent devant le tribunal. La Cour suprême du Canada a conclu que le Groupe de la Banque mondiale ne pouvait être ainsi contraint.
En arrivant à cette conclusion, la Cour suprême a fait des déclarations importantes sur les immunités et les privilèges qui permettent la coopération entre les acteurs étatiques et non étatiques dans la lutte contre la corruption.
L’opinion de la cour dans l’arrêt Wallace est
L’affaire a été soulevée dans le cadre d’un accord en vertu duquel le Groupe de la Banque mondiale fournirait plus de 1 milliard de dollars de financement pour la construction d’un pont sur la rivière Padma au Bangladesh. L’INT a appris par la suite que des représentants de SNC-Lavalin
Au cours de l’enquête de l’INT, elle a volontairement communiqué des renseignements à la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Ces renseignements ont permis à la GRC de poursuivre sa propre enquête et d’obtenir l’autorisation d’obtenir une écoute électronique, ce qui a finalement mené à la mise en accusation de plusieurs personnes en vertu de la Loi sur la corruption d’agents publics étrangers, LS 1998, ch. 34.
Les accusés -- Kevin Wallace, Zulfiquar Bhuiyan, Ramesh Shah et Mohammad Ismail -- ont présenté une demande à la Cour supérieure de justice de l’Ontario contestant les autorisations d’écoute électronique et demandant une ordonnance exigeant que l’INT produise les dossiers applicables et exigeant que les enquêteurs de l’INT comparaissent devant le tribunal.
Le juge de première instance a accueilli la demande. Le Groupe de la Banque mondiale a fait appel.
En annulant la décision du tribunal inférieur, la Cour suprême a conclu que l’INT, bien qu’il fonctionne comme un organe d’enquête indépendant, s’inscrit dans la structure globale du Groupe de la Banque mondiale et bénéficie donc des mêmes immunités accordées à d’autres entités du Groupe de la Banque mondiale.
Toutefois, comme le note l’INT dans son rapport annuel, l’importance de la décision va bien au-delà de la confirmation de la portée des privilèges et immunités du Groupe de la Banque mondiale en tant qu’institution internationale. En effet, la Cour suprême a profité de Wallace pour publier une déclaration générale concernant l’importance de la coopération entre les acteurs étatiques et non étatiques dans la lutte contre la corruption.
Dans son premier passage, la Cour suprême a déclaré ce qui suit :
La corruption est un obstacle important au développement international. Pour s’attaquer à ce problème mondial, une coopération mondiale est nécessaire. […] Lorsque des organisations financières internationales, comme le Groupe de la Banque mondiale, échangent des renseignements recueillis auprès d’informateurs du monde entier avec les organismes d’application de la loi des États membres, elles aident à réaliser ce que ni l’un ni l’autre ne pourrait faire par eux-mêmes.
En ce qui concerne 2017, l’INT a pris les déclarations de la Cour suprême dans l’affaire Wallace comme une invitation à cultiver davantage son partenariat étroit avec les autorités canadiennes et à donner un élan pour renforcer ses partenariats avec d’autres autorités nationales.
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L’auteur remercie Jessica Starck de son aide dans la préparation de cet article.
L’article a été publié à l’origine sur le blog de la FCPA (http://www.fcpablog.com/).