Le lundi 21 octobre 2019, les Canadiens se tiendront aux urnes pour voter à la 43e élection fédérale. Il s’agira de la première élection en vertu des nouvelles dispositions de la Loi électorale du Canada (la « Loi »). Introduites dans le cadre de la Loi sur la modernisation des élections, les modifications apportées à la Loi visent à établir des mesures visant à accroître la transparence de la participation des tiers au processus électoral. Un tiers est une personne ou un groupe autre qu’un parti enregistré, une association enregistrée, un candidat ou un candidat à l’investiture. Les mesures comprennent des exigences d’enregistrement pour les tiers qui souhaitent s’engager dans ce qu’on appelle la « publicité d’émission » , c’est-à-dire des publicités prenant position sur une question associée à un candidat ou à un parti.
La Loi définit la publicité électorale comme la transmission de messages au public pendant une période électorale qui prend position sur une question à laquelle un candidat ou un parti enregistré est associé sans identifier le candidat ou le parti de quelque façon que ce soit. Il existe trois critères de publicité d’émission :
Lorsqu’un tiers dépense plus de 500 $ en publicité, la Loi exige que le tiers :
La publicité comprend les médias sociaux et d’autres publicités en ligne. Élections Canada a déclaré que les messages envoyés ou affichés gratuitement ne sont pas de la publicité électorale. Cependant, le seuil de 500 $ s’applique aux messages qui ont, ou auraient normalement, des coûts de placement tels que le contenu sponsorisé ou boosté.
Dans le contexte des publicités faisant la promotion des changements climatiques comme étant réels ou d’urgence, Élections Canada a récemment publié la clarification suivante.
"La Loi n’empêche pas les individus ou les groupes de parler de questions ou de publier des informations (...). Toutefois, s’ils dépensent 500 $ ou plus pour certaines activités, ils devront s’inscrire auprès d’Élections Canada à titre de tiers et être assujettis à une limite de dépenses de 511 700 $ pendant la période électorale. Le seul cas où la Loi couvre la promotion d’une question, sans mentionner un candidat ou un parti, est lorsque quelqu’un dépense de l’argent pour faire de la publicité pendant la période électorale. De plus, dans de tels cas, la question doit être clairement associée à un candidat ou à un parti. Lorsqu’une personne dépense de l’argent pour faire de la publicité, elle doit s’inscrire auprès d’Élections Canada et fournir des rapports. Cela conduit à une transparence accrue.
Compte tenu de la vaste portée de la définition de la publicité, un nombre considérable de questions peuvent être associées à un parti ou à un candidat en particulier. Même si une question n’est pas une question dans le contexte de la Loi au début de la période électorale, compte tenu de la nature dynamique des élections, une question peut être associée très rapidement à un parti ou à un candidat.
La Loi prévoit des sanctions strictes en cas de contournement ou de violation des limites de dépenses obligatoires, des exigences en matière d’enregistrement, de déclaration et d’identification. Les peines peuvent aller des sanctions pécuniaires à l’emprisonnement. Les tiers qui dépassent les dépenses de la période électorale peuvent être passibles d’une amende pouvant aller jusqu’à cinq fois le montant par lequel le tiers a dépassé la limite des dépenses de la période électorale. Le tribunal peut imposer des sanctions supplémentaires, le cas échéant.
Bien que la Loi permette à Élections Canada d’entreprendre des enquêtes, il semble probable, compte tenu de l’ampleur des documents qui pourraient être considérés comme de la publicité électorale, qu’une approche fondée sur les plaintes sera adoptée pour les enquêtes.
Bien que les récentes déclarations d’Élections Canada soient utiles, il reste beaucoup d’incertitude quant à l’application des règles sur la publicité
.Les particuliers et les organisations devraient évaluer leur publicité actuelle afin de déterminer si la publicité est conforme à la Loi et calculer quels fonds, le cas échéant, ont été dépensés à ce jour pour la publicité électorale.