L’élection de Donald Trump combinée au contrôle républicain du Congrès signifie que la réforme fiscale américaine est soudainement passée de totalement impossible à très probable. Les détails de cette réforme ne sont pas connus, mais le président élu a promis des réductions d’impôt sur les particuliers et les entreprises, dans le cas des entreprises visant spécifiquement à maintenir les emplois en Amérique et à stimuler l’investissement. Les réductions du taux d’imposition des sociétés réduiront la motivation pour ce qu’on appelle les transactions d’inversion comme celle qui a vu Tim Hortons fusionner avec Burger King afin d’éviter l’imposition américaine à taux élevé sur les bénéfices étrangers des multinationales américaines.
Il y a aussi des spéculations selon lesquelles les États-Unis offriront un congé fiscal temporaire pour encourager le rapatriement par les multinationales américaines des revenus étrangers détenus à l’extérieur du pays. Cela pourrait être un précurseur d’une initiative de réforme fiscale plus vaste des États-Unis visant à aligner le système américain sur les systèmes d’imposition des sociétés de la plupart des autres pays développés qui offrent une exemption de l’impôt national pour les revenus des entreprises étrangères actives des entreprises multinationales.
Les réformes américaines représentent à la fois un risque et une occasion pour les entreprises canadiennes. Les réductions d’impôt américaines arriveront au moment où les taux d’imposition des sociétés et des particuliers combinés du gouvernement fédéral, des provinces et des particuliers augmenteront au Canada. Cela pourrait nuire à notre compétitivité pour les talents (ce qui pourrait entraîner une autre fuite des cerveaux) et rendre plus difficile pour les administrations canadiennes de rivaliser pour l’investissement étranger direct. Du côté positif, une exonération fiscale américaine sur les revenus rapatriés à l’étranger pourrait stimuler d’importants investissements intérieurs de la part de grandes sociétés américaines, ce qui pourrait à son tour stimuler les exportations canadiennes au sud de la frontière et, avec elle, la croissance économique canadienne.