Le coût d’un litige peut être un non-démarreur pour un propriétaire de propriété intellectuelle avec un cas de contrefaçon solide. Les entreprises de financement de litiges peuvent aider lorsque le coût d’un litige signifie la différence entre une procédure et une procédure.
Historiquement, les interdictions d’entretien (ingérence d’une partie désintéressée pour encourager une poursuite) et de champerty (maintien et partage de la sentence) empêchaient les tiers de financer des litiges.
Dans une décision récente, la Cour fédérale s’est penchée pour la première fois sur la question de savoir si elle avait compétence pour se renseigner sur la validité et l’applicabilité d’une entente de financement de litiges privés. La Cour a conclu que la façon dont les plaideurs privés financent les litiges n’est pas sa préoccupation ni celle du défendeur.
Seedlings Life Science Ventures, LLC v Pfizer Canada Inc., 2017 CF 826
Brevets
Seedlings Life Science Ventures, LLC a poursuivi Pfizer Canada Inc. pour contrefaçon de brevet. Pour financer son litige, Seedlings a conclu un accord de financement des litiges avec Bentham IMF Capital Limited, une entreprise de financement de litiges non partie et professionnelle. En vertu de l’accord, Bentham financerait les frais juridiques et les débours de Seedlings dans l’action et Seedlings et Bentham auraient droit à des rendements financiers d’un résultat positif de l’action, que ce soit par jugement ou par règlement. Seedlings contrôlerait le litige, mais Bentham pourrait résilier l’accord s’il n’était plus convaincu du bien-fondé ou de la viabilité commerciale de l’action. Bentham aurait accès à tous les documents produits dans le cadre du litige. L’accord était conditionnel à l’approbation du tribunal et prévoyait que si la Cour n’approuvait pas ses termes, Bentham pouvait déclarer l’accord nul et non avenu.
Par conséquent, Seedlings et Bentham ont demandé l’approbation du tribunal de l’accord de financement des litiges, demandant un jugement déclaratoire selon lequel l’accord ne rendait pas l’action un abus de procédure ou n’a pas rabaissé l’administration de la justice, et que Pfizer n’avait pas le droit de s’opposer à ce que Seedlings poursuive le litige en vertu de l’accord. Pfizer s’y est opposé.
La Cour fédérale a rejeté la requête parce qu’elle n’avait pas compétence pour accorder la réparation.
Les parties demandent au préalable l’approbation par les tribunaux des ententes de financement des litiges principalement pour protéger la partie qui finance contre la perte de son investissement si l’entente de financement est par la suite jugée invalide et inapplicable comme champertous. La Cour fédérale a examiné le financement des litiges dans le contexte des recours collectifs, dont les règles d’application permettent à la Cour fédérale de surveiller les ententes concernant les honoraires d’avocat et les débours. Avant Seedlings, la Cour fédérale n’avait jamais examiné la validité et le caractère exécutoire d’une entente de financement de litiges dans le contexte d’un litige commercial privé.
Dans l’affaire Seedlings, la Cour fédérale s’est penchée sur la question de savoir si elle avait compétence pour rendre des décisions sur l’entente de financement des litiges, en tant que Cour de compétence législative plutôt que de compétence générale. La réponse a été non : l’entente de financement des litiges était accessoire, mais distincte et indépendante de l’action en brevet sous-jacente et ne relevait donc pas de la compétence de la Cour fédérale.
La Cour s’est penchée sur la question de savoir si l’obligation de Seedlings de partager les documents et les renseignements obtenus dans le cadre de l’enquête préalable avec Bentham a donné lieu à la compétence de la Cour fédérale d’examiner l’accord. La Cour a conclu que ce n’était pas le cas parce qu’il n’y avait pas de règle légale interdisant à Seedlings de partager avec Bentham des documents ou des informations de découverte.
La Cour a également conclu que Pfizer n’avait pas le droit de s’enquérêtr de la validité de l’accord de financement du litige parce qu’il n’affectait pas ou ne déterminait pas la validité des droits revendiqués par Seedlings dans l’action.
À la suite de cette décision, les plaideurs privés et les entreprises de financement de litiges qui demandent l’approbation par les tribunaux d’ententes de financement devraient porter l’affaire devant un tribunal de la province appropriée, plutôt que devant la Cour fédérale. Les parties qui concluent ces ententes devraient trouver dans cette décision une certaine assurance que la nature de l’entente de financement est hors de la portée du défendeur et ne peut fonder une allégation selon laquelle une action méritoire constitue un abus de procédure.
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