Dans une décision récente dans l’affaire Talisman Energy Inc v Questerre Energy Corporation, 2017 ABCA 218 [Talisman], la Cour d’appel de l’Alberta a confirmé la décision de la Cour du Banc de la Reine d’imposer des limites à la structure « payer maintenant, disputer plus tard », commune aux ententes régies par la procédure d’exploitation de l’Association canadienne des landmen pétroliers (CAPL).
Cette décision fait suite à la décision rendue en 2015 dans l’affaire
Dans l’affaire Talisman, l’exploitant, Talisman, a également demandé un jugement sommaire sur les factures de forage impayées sur la base de la structure « payer maintenant, contester plus tard » de son accord d’exploitation conjointe avec Questerre, et en s’appuyant sur le raisonnement de SemCAMS.
En l’espèce, la demande de jugement sommaire a été rejetée. Le tribunal a reconnu que les parties avaient intégré la procédure d’exploitation de CAPL dans leur accord d’amanage et a convenu que Questerre serait normalement tenu de payer toutes les factures de Talisman nonobstant le droit de vérifier ou de contester les frais plus tard. Toutefois, Questerre a affirmé qu’elle n’était pas tenue de payer de factures, car Talisman n’avait pas effectué les opérations convenues sur les deux puits au Québec. Questerre a affirmé qu’elle n’avait accepté de participer aux opérations (et de partager ces coûts et risques) que sur la base de l’accord de Talisman non seulement pour forer, mais aussi pour compléter ces puits. En fin de compte, aucun des deux puits n’a été achevé et Questerre n’a pas payé sa part proportionnelle de ces coûts de forage, ce qui a conduit au litige et à la demande de jugement sommaire de Talisman.
Les décisions antérieures des tribunaux dans l’affaire SemCAMS ont été distinguées sur ces faits et la demande de Talisman pour un jugement sommaire de ses factures impayées (environ 6 millions de dollars) a été rejetée. Questerre n’a pas contesté la nature ou le montant des coûts de forage; sa défense était plus fondamentale. Questerre a soutenu que Talisman n’avait pas le droit de faire payer ces frais à moins et jusqu’à ce qu’il se conforme à l’accord conclu par les parties pour compléter les puits. Les tribunaux ont déterminé que la procédure d’exploitation de l’ACPL ne s’appliquait pas automatiquement pour obliger Questerre à « payer maintenant, contester plus tard » simplement parce que les parties avaient convenu que la procédure d’exploitation de la CAPL s’appliquerait à leurs opérations conjointes. Avant de décider si la procédure d’exploitation de l’ACPA s’appliquait, le tribunal devrait d’abord déterminer ce que les parties ont réellement convenu (s’agissait-il d’une entente d’exécution ou d’une entente pour des opérations combinées (de forage et complètes)). Le tribunal a déterminé que ce différend devrait aller de l’avant avec un procès pour être entièrement tranché.