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Contrer les stratégies d’atténuation des contre-mesures pour les importateurs

18 juillet 2018

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Écrit par Darrel H. Pearson, Sabrina A. Bandali and Jessica B. Horwitz

Depuis le 1er juillet 2018, le Canada impose des surtaxes ad valorem de 25 % et de 10 % sur l’importation d’une grande variété de produits « originaires » des États-Unis. Les importateurs canadiens et non résidents se demandent ce qu’ils peuvent faire pour éviter l’application des contre-mesures à leurs importations. Cet article de blog donne un aperçu des options, mais il ne remplace pas les conseils juridiques ciblés. Si vous êtes un importateur touché par les contre-mesures, veuillez communiquer avec nous pour déterminer comment ces recours peuvent s’appliquer à votre entreprise.

Pour en savoir plus sur le différend commercial entre le Canada et les États-Unis, consultez nos billets de blogue précédents sur le réponse aux tarifs américains sur l’acier et l’aluminium et final countermeasures imposé.

1. ClasseZ-Vous Correctement Vos Marchandises?

Les contre-mesures sont très ciblées et, dans de nombreux cas, identifient les produits touchés au niveau des numéros tarifaires à huit chiffres. Le classement tarifaire est souvent un exercice complexe, qui nécessite une analyse juridique éclairée par les Règles générales pour l’interprétation du Système harmonisé, les règles canadiennes, les notes juridiques pertinentes et la jurisprudence. S’il y a un risque que vous ayez mal classé vos marchandises et qu’il existe un autre classement tarifaire qui n’est pas assujetti aux mesures de surtaxe, envisagez d’explorer cette possibilité.

Le passage à un classement tarifaire qui n’entraîne pas de surtaxes peut entraîner un changement dans l’application des droits de douane réguliers, à la hausse ou à la baisse, ou pourrait n’avoir aucun effet. Les corrections au classement tarifaire qui entraînent l’augmentation des droits à payer ou qui n’ont pas d’incidence sur les recettes doivent être apportées dans les 90 jours suivant le fait qu’un importateur a des « motifs de croire » que le classement tarifaire établi au moment de l’entrée était incorrect. Pour les corrections entraînant un remboursement, l’article 74 de la Loi sur les douanes permet à l’importateur de choisir de présenter une demande de remboursement jusqu’à quatre ans après la date de déclaration en détail des marchandises importées.

2. Vos produits sont-ils « originaires » des États-Unis?

Les contre-mesures s’appliquent aux marchandises qui sont « originaires » des États-Unis, telles que définies par le Règlement sur le Détermination du pays d’origine aux fins du marquage des marchandises (pays de l’ALENA) (le " Règlement sur le marquage « ). Les règles d’origine aux fins du marquage sont généralement plus larges que les règles qui déterminent l’origine des marchandises aux fins des droits préférentiels. Pour cette raison, certains importateurs peuvent se trouver dans la position peu enviable i) de ne pas bénéficier de l’ALENA ou d’un autre traitement tarifaire préférentiel parce qu’ils ne satisfont pas aux règles d’origine de l’accord de libre-échange, mais ii) d’être toujours assujettis aux contre-mesures lorsqu’ils importent des marchandises des États-Unis au Canada en raison des exigences d’origine plus souples du Règlement sur le marquage.

D’autre part, le fait que les contre-mesures visent des marchandises d’origine américaine signifie que ce ne sont pas toutes les marchandises exportées des États-Unis vers le Canada qui seront assujetties à la surtaxe. Par exemple, si une entreprise américaine importe des matières aux États-Unis d’un fournisseur étranger et expédie par la suite la totalité ou une partie de ces marchandises au Canada sans les traiter davantage aux États-Unis d’une manière qui modifierait l’origine des marchandises, ces importations au Canada ne seraient pas assujetties aux contre-mesures canadiennes. Toutefois, étant donné qu’il incombe à l’importateur de prouver que les marchandises ne sont pas d’origine américaine aux fins des contre-mesures, il est important de rassembler les documents adéquats pour prouver le statut d’origine étrangère (non américaine) des marchandises. Cela sera particulièrement important pour les entreprises qui traitent des intrants ou des matières qui sont interchangeables (fongibles) avec des marchandises d’origine américaine assujetties aux contre-mesures, auquel cas des registres appropriés de suivi des stocks peuvent être essentiels pour être en mesure d’établir l’exemption de l’exemption de l’autre que les États-Unis. produits originaires.

3. Allez-vous ou avez-vous exporté ou réexporté les marchandises après l’importation au Canada? Un allègement ou un drawback des droits peut être disponible.

Les programmes d’exonération des droits et de drawback des droits de l’Agence des services frontaliers du Canada sont toujours en vigueur à l’égard des marchandises assujetties aux contre-mesures du Canada. Ces programmes exonègent ou remboursent les droits et les surtaxes sur les marchandises importées à la condition que les marchandises importées, ou les marchandises fabriquées à l’aide des marchandises importées, soient ensuite exportées du Canada dans un délai de quatre ans.

Le Programme d’exonération des droits permet aux importateurs admissibles de demander à l’avance un allègement du paiement des droits (y compris les surtaxes) au moment de l’entrée, encore une fois, à condition que les marchandises importées satisfont aux conditions d’exonération, y compris qu’elles soient ensuite exportées dans le délai prescrit.

Le Programme de drawback des droits rembourse les droits, payés à l’importation, après l’exportation ou la réexportation de marchandises du Canada. Les réclamations peuvent être faites jusqu’à quatre ans après la date de la déclaration en détail des importations. Les drawbacks ou l’allègement de certaines exportations vers les États-Unis sont limités par la règle du « moindre des » en vertu de l’ALENA, qui exige que l’importateur se voit rembourser le moins élevé des droits payés à l’importation au Canada ou à l’importation subséquente aux États-Unis.

4. Les produits du Canada sont-ils des produits du Canada qui ont été « travaillés sur... À l’étranger?

En vertu du paragraphe 101(1) du Tarif des douanes, le Programme des marchandises canadiennes à l’étranger permet une exonération partielle des droits de douane pour les produits du Canada qui sont destinés à l’exportation et au retour au Canada, pour autant que les marchandises soient travaillées, réparées ou que de l’équipement soit ajouté à l’étranger, et que le travail ne puisse être effectué de façon pratique au Canada. Les marchandises doivent retourner au Canada dans l’année suivant leur exportation, et l’étendue de l’exonération des droits se limite aux droits (y compris les surtaxes) payables sur la partie canadienne de la valeur ajoutée par la transformation à l’étranger. Une demande doit être présentée au moins trois mois avant l’exportation proposée du Canada.

5. Y a-t-il des circonstances spéciales qui justifient une remise générale et discrétionnaire des fonctions?

L’octroi d’un décret de remise comporte des considérations à la fois politiques et juridiques. L’article 115 du Tarif des douanes permet la remise discrétionnaire des droits d’importation, y compris les surtaxes, si le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile le recommande. Le ministère des Finances Canada considère les demandes de remise, soit comme un allègement avant l’importation, soit comme un remboursement après l’importation, et fait une recommandation au ministre, qui à son tour fait une recommandation au gouverneur en conseil. Avant de le faire, le ministre, par l’entremise de son délégué, doit conclure qu’il existe des circonstances exceptionnelles et impérieuses qui, du point de vue de la politique publique, l’emportent sur la raison principale de l’application des fonctions.

En vertu du paragraphe 23(3) de la Loi sur la gestion des finances publiques, une remise peut être « totale ou partielle ou conditionnelle ou inconditionnelle ». Cette loi précise les considérations pertinentes à une demande de remise, c’est-à-dire si « l’exécution ... est déraisonnable ou injuste ou qu’il est par ailleurs dans l’intérêt public de verser la taxe ou la pénalité ». La Cour d’appel fédérale a interprété ces mots comme étant des « conditions ouvertes qui permettent au ministre de tenir compte de l’incidence plus large de la recommandation de remise » ( Première Nation deWaycobah c. Procureur général du Canada, 2011 CAF 191 au par. 18).

La semaine dernière, le ministère des Finances Canada a publié une ligne directrice concernant le processus de demande de remises discrétionnaires liées aux contre-mesures. Ces lignes directrices stipulent que le gouvernement n’examinera les demandes de remise de surtaxes que dans les circonstances suivantes :

  1. traiter les situations de pénurie sur le marché intérieur, que ce soit sur une base nationale ou régionale;
  2. wù il y a des exigences contractuelles, existantes avant le 31 mai 2018, pour que les entreprises canadiennes utilisent de l’acier ou de l’aluminium américain dans leurs produits ou projets; ou
  3. pour aborder, au cas par cas, d’autres circonstances exceptionnelles qui pourraient avoir de graves effets négatifs sur l’économie canadienne.

Les importateurs qui souhaitent demander une remise devront rassembler des preuves et présenter des observations pour démontrer pourquoi une remise est justifiée et identifier d’autres intervenants qui seront touchés par l’octroi ou le refus de la demande de remise. Les conseils d’un conseiller juridique et de consultants en relations gouvernementales peuvent aider à présenter ces observations et à s’assurer qu’une demande de remise est formulée de manière à être à la fois juridiquement solide et politiquement convaincante.

Conclusion

Les contre-mesures du Canada sont conçues pour envoyer un message fort sur le caractère indésirable des tarifs américains imposés en vertu de l’article 232 sur les produits de l’acier et de l’aluminium. Bien que les conséquences négatives pour les entreprises américaines et canadiennes soient peut-être le résultat inévitable de toute guerre commerciale, cela ne signifie pas que les importateurs touchés par les contre-mesures sont à l’écart des options. Examinez les stratégies d’atténuation que vous pouvez utiliser pour limiter l’impact des surtaxes sur votre entreprise.

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