Le 20 janvier 2015, l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a publié des révisions à son Régime de sanctions administratives pécuniaires (RSAP), qui se trouve dans Memorandum D22-1-1 Administrative Monetary Penalty System.
Le RSAP applique des sanctions pécuniaires aux importateurs et aux exportateurs en cas d’infraction aux exigences en matière de déclaration douanière, de déclaration en détail et autres de la Loi sur les douanes et du Tarif des douanes. Par exemple, des pénalités sont imposées aux importateurs qui n’ont pas modifié les déclarations incorrectes de classement tarifaire, d’évaluation et d’origine dans les 90 jours suivant des raisons de croire qu’ils ont fait des déclarations erronées.
Habituellement, les pénalités sont imposées à la conclusion des vérifications commerciales de l’ASFC sous la forme d’un avis de cotisation de pénalité (APM). Les montants des pénalités sont gradués en fonction des antécédents de contravention (c.-à-d. que les montants des pénalités augmentent pour les deuxième, troisième infractions et les infractions subséquentes), mais les pénalités forfaitaires s’appliquent à un petit nombre d’infractions qui ne sont pas adaptées à la structure des pénalités progressives, comme le défaut de tenir des livres et registres.
Les révisions apportées au Mémorandum D-22-1-1 clarifient la politique de l’ASFC sur l’application du RSAP et reflètent les modifications apportées à la Loi sur les douanes concernant le processus d’examen des cotisations de pénalité. En particulier, les importateurs et les exportateurs devraient être au courant des changements suivants :
- La politique de l’ASFC visant à déterminer les antécédents en matière de contraventions d’une entreprise ayant plus d’une division exerçant ses activités ou en important séparément au Canada est clarifiée. Le Mémorandum D-22-1-1 stipule que si une entreprise a plus d’un numéro d’entreprise canadien ou de plus d’un compte d’importation, un mauvais historique de contraventions pour un client pour une division n’aura pas d’incidence sur l’historique des infractions du client ou sur les niveaux de pénalité des autres divisions. En d’autres termes, chaque division, qui utilise un numéro d’entreprise/compte d’importation distinct, sera traitée comme un importateur distinct et lui aura attribué un historique de conformité distinct. Cette politique est conforme au traitement des importateurs qui exercent leurs activités sous des numéros d’importation distincts de division ou d’entreprise et dont les pratiques sont conformes aux rapports finaux de vérification commerciale de l’ASFC à l’égard desquels les constatations de fond (p. ex. classification/évaluation/origine) sont modifiées par la suite. L’ASFC appliquera généralement son pouvoir discrétionnaire pour évaluer l’entreprise ou la division qui a reçu les conclusions erronées antérieures sur une base prospective seulement, mais n’appliquera pas le même pouvoir discrétionnaire à d’autres divisions ou membres d’une entreprise multi-sociétés. Dans ces dernières circonstances, il se peut qu’une réparation ne soit possible que par voie de remise.
- Le délai pour demander une correction d’un APM en vertu de l’article 127.1 de la Loi sur les douanes a été prolongé de 30 à 90 jours. Le délai de 90 jours est calculé à compter de la date de délivrance de l’APM. Une demande de correction à une cotisation de pénalité peut être faite si la pénalité a été appliquée par erreur parce qu’il n’y a pas eu contravention ou que le montant de la pénalité est incorrect. Le délai supplémentaire donnera à l’importateur le temps de mieux évaluer si une erreur a été commise ou non, et devrait réduire le nombre de demandes présentées pour protéger l’importateur contre l’expiration du délai de prescription.
- Sur le plan administratif, la politique de l’ASFC prévoit maintenant que toutes les demandes d’examen d’une cotisation de pénalité doivent être présentées à la Direction des recours de l’ASFC au 1686, promenade Woodward, Ottawa (Ontario) K1A 0L8. Les demandes d’examen d’une cotisation de pénalité étaient auparavant envoyées au bureau de l’ASFC qui a émis l’APM.
- L'« Accord de réduction des pénalités » est renommé « Accord de réinvestissement des pénalités ». L’Accord de réinvestissement des pénalités est un programme qui permet une réduction totale ou partielle des montants des pénalités si l’importateur ou l’exportateur accepte d’investir le montant de la pénalité dans son système d’information commerciale afin de corriger les problèmes systématiques qui causent des erreurs de déclaration des douanes. L’entente précise la nature du problème, ce qui sera fait pour corriger le problème et le délai requis pour apporter les corrections.
Le RSAP souligne la nécessité pour les importateurs et les exportateurs de mettre en œuvre de solides programmes d’observation des douanes qui comprennent des procédures d’autocotisation de l’observation avant d’être vérifiés par l’ASFC. La détection précoce des erreurs de déclaration douanière facilite les corrections et les divulgations volontaires, au besoin, afin d’atténuer le risque de pénalités.