Écrit par Darrel H. Pearson, Jessica B. Horwitz, Ethan Gordon and Shari Gasch
Le 6 août 2020, les États-Unis announced des tarifs d’importation de 10 pour cent sur les importations de produits en aluminium brut en provenance du Canada, à compter du 16 août 2020. Les droits de douane sur l’aluminium non transformé en provenance du Canada doivent être imposés en vertu des dispositions américaines relatives à la menace à la sécurité nationale contenues à l’article 232 de la Trade Expansion Act of 1962 des États-Unis. Ces tarifs représentent une reprise des droits de douane similaires imposés sur les exportations canadiennes d’aluminium par l’administration américaine du 1er juin 2018 au 17 mai 2019. L’annonce a été faite un peu plus d’un mois après l’entrée en vigueur de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).
Le gouvernement du Canada a réagi à l’annonce des États-Unis le lendemain en annonçant une surtaxe « perfectly reciprocal » 10 pour cent sur les importations de certains produits en aluminium et contenant de l’aluminium en provenance des États-Unis d’une valeur à peu près égale à celle des exportations canadiennes touchées , soit 3,6 milliards de dollars. La surtaxe entrera en vigueur le 16 septembre 2020 et restera en vigueur jusqu’à ce que les États-Unis mettent fin à l’application des tarifs de l’article 232 contre les produits en aluminium canadiens. Les marchandises en transit vers le Canada à la date d’entrée en vigueur seront exemptées.
Le gouvernement fédéral tient une consultation de 30 jours de consultation sur la liste des produits d’aluminium américains potentiels qui seront assujettis à la surtaxe. La date limite de soumission est le 6 septembre 2020. Les Canadiens et les entreprises canadiennes sont encouragés à formuler des commentaires sur la liste proposée des importations canadiennes de marchandises américaines touchées et à exprimer leur appui ou leurs préoccupations à l’égard des contre-mesures proposées.
Portée des contre-mesures
La proposed list of U.S. products est disponible sur le site Web du ministère des Finances. La surtaxe de 10 % ne s’appliquera qu’aux marchandises américaines, l’origine ayant été déterminée conformément au Règlement sur le Détermination du pays d’origine aux fins du marquage des marchandises (pays de l’ACEUM).
La portée des produits cibles potentiels est plus large que l’aluminium brut et comprend un certain nombre de produits finis et semi-finis contenant de l’aluminium. Voici quelques-unes des catégories ciblées :
- Les produits d’aluminium primaire bruts et transformés tels que le minerai, les plaques, les feuilles et les bandes, les barres, les tiges et les fils, les tubes et les tuyaux, les composés chimiques de l’aluminium et la ferraille d’aluminium.
- Produits de construction en aluminium tels que les portes, les fenêtres et les cadres, les fixations, les structures et les parties de structures.
- Bâtiments préfabriqués en métal.
- Pigments utilisés dans la fabrication de la peinture.
- Canettes d’aliments et de boissons en aluminium, pulvérisateurs d’aérosols, fûts, fûts, réservoirs, bidons de gaz comprimés et autres contenants.
- Réfrigérateurs domestiques et machines à laver domestiques ou commerciales.
- Capacitateurs fixes électrolytiques en aluminium.
- Les produits de cuisine tels que le papier d’aluminium, les tampons de récurage et les articles sanitaires.
- Vélos et pièces de vélo, et parties de motos, cyclomoteurs vélos électriques et scooters de mobilité.
- Remorques à bétail.
- Meubles en métal.
- Monopodes, bipieds et trépieds en aluminium.
- Clubs de golf et autres articles sportifs (battes de baseball, bâtons de hockey, équipement de terrain de jeu).
Bien que le gouvernement canadien affirme que la liste des marchandises ciblées par les contre-mesures n’a pas été conçue avec la politique intérieure des États-Unis à l’esprit, un certain nombre de produits en aluminium sur la liste préliminaire ont un impact sur les entreprises américaines dans les États clés du champ de bataille lors de la prochaine élection présidentielle de 2020, sautant que:
- les colorants de peinture et les déchets d’aluminium, dont le Michigan est l’un des principaux exportateurs au Canada;
- Réfrigérateurs et bicyclettes, dont le Wisconsin est le principal exportateur; et
- Poudres et barres d’aluminium de Pennsylvanie.
Tarifs 2018 Redux
C’est pas la première fois que l’administration Trump cible des métaux canadiens pour des raisons présumées de sécurité nationale. En juin 2018, les États-Unis ont imposé un droit de douane de 10 % sur l’aluminium et un droit de douane de 25 % sur l’acier. En réponse, le Canada a imposé des surtaxes de contre-mesures sur 16,6 milliards de dollars de produits américains. Le Canada et les États-Unis sont parvenus à un accord un accord négociable pour éliminer les tarifs en mai 2019.
L’une des conditions du compromis en 2019 était que les États-Unis se réservaient le droit de réimposer leurs droits de douane dans le cas où les importations d’aluminium ou d’acier canadiens « augmenteraient de manière significative au-delà des volumes d’échanges historiques », et le Canada a accepté de limiter ses mesures de rétorsion à la seule « secteur touché » (c.-à-d. aluminium et produits ou acier contenant de l’aluminium, selon le cas). Dans l’annonce de ce mois-ci, le gouvernement du Canada a en effet précisé que son intention est d’imposer des surtaxes uniquement sur les « produits contenant de l’aluminium et de l’aluminium » en provenance des États-Unis, bien que certains des codes SH à 8 chiffres énumérés dans la proposition soient plus larges que les produits exclusivement en aluminium. Comme il est indiqué ci-dessous, l’allègement des surtaxes applicables aux produits en aluminium plus que cible en raison de l’étendue des codes SH à 8 chiffres sera corrigé par des remises.
Disponibilité des remises
Après la publication du décret surtaxe en septembre, le gouvernement canadien lancera une procédure permettant aux importateurs de demander des remises de la surtaxe, comme il l’a fait en 2018-2019. Les détails du processus de remise n’ont pas encore été annoncés. Cependant, au cours du processus de remise 2018-2019, les demandes de remise pourraient être fondées sur une ou plusieurs des trois conditions suivantes : (i) pénurie sur le marché intérieur, (ii) obligations contractuelles préexistantes, et (iii) exceptionnelles les circonstances qui pourraient avoir de graves répercussions négatives sur l’économie canadienne. Le gouvernement peut également utiliser le processus de remise pour régler les problèmes liés à la portée excessive de certains codes SH qui contiennent des produits non en aluminium.
Que peuvent faire les entreprises pour se protéger?
Les importateurs et les exportateurs d’aluminium d’origine canadienne ou des produits figurant sur la liste des contre-mesures canadiennes potentielles devraient examiner leurs modalités commerciales et leurs chaînes d’approvisionnement afin d’évaluer l’exposition. Les entreprises touchées devraient consulter des conseillers juridiques expérimentés en commerce international afin d’élaborer des stratégies d’atténuation des risques, y compris la prévention de futurs différends commerciaux.
Les importateurs et exportateurs canadiens devraient tenir compte des éléments suivants lorsqu’ils se préparent à la mise en œuvre des contre-mesures du Canada :
- Déterminer si les marchandises importées sont incluses dans la liste des proposed countermeasures list by reviewing the SH classifications and description of their imported goods, and verify whether they are of « U.S. origin".
- Les parties intéressées, y compris les exportateurs américains, devraient envisager de présenter des observations au gouvernement du Canada concernant la liste des produits ciblés par des contre-mesures. Encore une fois, la date limite pour le dépôt de ces soumissions est le 6 septembre 2020.
- En supposant que les États-Unis vont de l’avant avec leur plan d’imposer des droits de douane en application de l’article 232 sur l’aluminium canadien, les marchandises touchées qui entrent au Canada le 16 septembre 2020 ou après cette date seront assujetties à des contre-mesures canadiennes, peu importe la date à laquelle les marchandises ont été achetées ou commandées, bien que les marchandises en transit à la date d’entrée en vigueur seront exemptées. Les importateurs devraient déterminer si les commandes existantes sont à risque et envisager des solutions de rechange stratégiques, comme l’accélération des expéditions, le report des acquisitions, l’engagement d’un non-Américain. fournisseur, ou renégocier les conditions de prix si possible. Il est également conseillé d’évaluer les possibilités de diversification de la chaîne d’approvisionnement.
D’autres stratégies d’atténuation des risques sont abordées dans notre blog précédent publié lors des contre-mesures 2018-2019.
N’hésitez pas à contacter n’importe quel membre de l’équipe Équipère du commerce international et de l’investissement chez Bennett Jones pour discuter de toute question spécifique découlant des tarifs américains ou des contre-mesures canadiennes.