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Le gouvernement de la Colombie-Britannique simplifie le processus réglementaire des énergies renouvelables et annonce l’appel d’électricité de 2025

09 mai 2025

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Écrit par David Bursey, Jessica Kennedy, Larissa Sakumoto et Samantha Chenatte

Le 30 avril 2025, le gouvernement de la Colombie-Britannique a déposé Projet de loi 14, Loi sur les projets d’énergie renouvelable (permis simplifiés) (projet de loi). Le projet de loi accélérerait l’octroi de permis pour les projets d’énergie renouvelable dans la province en :

  1. élargir le pouvoir de la British Columbia Energy Regulator (BCER) d’agir à titre d’autorité de délivrance de permis à guichet unique pour les projets éoliens et solaires et les lignes de transport désignées;
  2. simplifier les exigences en matière d’évaluation environnementale (EE) pour les projets d’énergie éolienne désignés, le projet de ligne de transport de la côte nord (NCTL)et les projets de transport d’électricité désignés.

La province vante le projet de loi comme une mesure clé pour promouvoir la croissance du secteur des énergies renouvelables dans le cadre du nouveau Plan d’action pour l’énergie propre(Plan d’action), publié le 5 mai 2025. Le Plan d’action décrit la stratégie du gouvernement visant à doubler l’approvisionnement en électricité propre de la Colombie-Britannique d’ici 2050 afin de répondre à la demande croissante de l’électrification et du développement industriel. Le projet de loi appuiera cette ambition en éliminant les goulots d’étranglement réglementaires pour les projets et les infrastructures d’énergie renouvelable dans toute la province.

Lors de l’annonce du projet de loi, le ministre de l’Énergie et des Solutions climatiques, Adrian Dix, a déclaré que la Colombie-Britannique avait une « occasion unique » de jouer un rôle de chef de file dans le domaine de l’énergie propre et que le gouvernement « prendrait toutes les mesures possibles » pour s’assurer que tous les Britanno-Colombiens en bénéficient.

Le Plan d’action a également confirmé le lancement d’un nouvel appel d’électricité cet été, tout en expliquant la croissance prévue du secteur et la nécessité de réformes réglementaires comme celles du projet de loi.

Élargissement des responsabilités du BCER

Le BCER a pour mandat de réglementer les activités liées aux ressources énergétiques d’une manière qui protège la sécurité publique, protège l’environnement, appuie la réconciliation et appuie la transition de la province vers une économie à faibles émissions de carbone. À l’heure actuelle, le BCER réglemente les activités pétrolières, gazières, géothermiques et hydrogénologiques dans la province.

Le projet de loi élargirait la portée du mandat du BCER pour inclure la réglementation des nouvelles activités de développement énergétique, y compris les projets d’énergie éolienne et solaire, la NCTL et, éventuellement, d’autres projets de transport d’électricité dans la province. Les projets de transport d’énergie éolienne, solaire et d’électricité sont actuellement réglementés par divers ministères et organismes gouvernementaux. Une fois que les règlements nécessaires seront en place, le projet de loi permettrait de regrouper les décisions législatives liées à ces types de projets en vertu du BCER en tant qu’organisme de réglementation à guichet unique. Le projet de loi établit trois niveaux différents de rationalisation de la réglementation, et de plus amples détails seront confirmés ultérieurement.

S’il est adopté, le projet de loi donnerait également au BCER le pouvoir de construire et d’exploiter des projets éoliens et solaires, faisant du BCER le principal régulateur du cycle de vie de ces installations.

Le projet de loi exigerait que le BCER établisse un nouveau cadre réglementaire rigoureux pour le cycle de vie de ces projets d’énergie renouvelable. Le BCER travaille à l’élaboration de ce cadre, qui fera l’objet de consultations avec les Premières Nations et les intervenants et sera adopté par le biais des règlements du conseil d’administration du BCER à la fin de 2025 ou au début de 2026.

Le BCER a indiqué qu’il commencera à recevoir des demandes pour ces projets à compter du 1er juillet 2025. Pour éviter les retards dans la transition réglementaire, les promoteurs qui ont été retenus à l’appel d’électricité de 2024 sont invités à communiquer avec les organismes de réglementation actuels, y compris le ministère de l’Intendance des eaux, des terres et des ressources, et à soumettre des demandes auprès de ceux-ci, dès que possible.

Pendant la période de transition, pendant l’élaboration des règlements techniques pour les projets d’énergie renouvelable, le BCER peut utiliser les conditions de permis projet par projet pour réglementer les premiers travaux d’une manière respectueuse de l’environnement. Cette approche au cas par cas vise à faire avancer les projets pendant la transition réglementaire.

Dans l’annonce du gouvernement, le BCER embauchera du personnel et des experts en la matière supplémentaires pour soutenir ces responsabilités supplémentaires.

Rationalisation des exigences en matière d’évaluation environnementale

Le BCER se concentrera initialement sur le NCTL et les neuf projets d’énergie éolienne de l’appel d’énergie de 2024. Le projet de loi exemptera ces projets du processus d’évaluation environnementale qui s’appliquerait autrement en vertu de l’Environmental Assessment Act (EAA) de la Colombie-Britannique. Il permet également au gouvernement d’exempter les futurs projets de lignes de transport d’électricité et d’éoliennes du processus d’évaluation environnementale.

Le BCER a indiqué qu’il appliquera son expertise et sa réglementation technique aux projets d’énergie éolienne afin d’assurer une surveillance complète du projet en l’absence d’évaluations environnementales. Comme l’indique le communiqué de presse qui accompagne le projet de loi, le BCER peut travailler avec les Premières Nations pour « élaborer conjointement des mesures visant à répondre efficacement à toute préoccupation et à fournir un soutien technique aux ministères des terres des Premières Nations ».

Le projet de loi n’exempterait pas les projets solaires du processus normal d’examen des EAE, ce qui signifie que les projets solaires de plus de 50 mégawatts d’une capacité nécessiteront toujours une EE en vertu de la législation existante, administrée par le BC Environmental Assessment Office (EAO).

Bien que le BCER ait compétence pour délivrer des permis, le BEO effectuera tout de même un examen de l’évaluation environnementale pour les grands projets solaires. Cependant, le BCER a indiqué qu’il appliquera une approche de « délivrance de permis synchrone », selon laquelle le BCER et le BEO mèneront leurs examens en tandem, dans la mesure du possible.

Terres de réserve agricole

Le projet de loi autorisera le BCER à autoriser l’utilisation non agricole des terres de la Couronne sous une réserve de terres agricoles (ALR) pour des projets d’énergie renouvelable et des lignes de transport. Il autorisera également le BCER à subdiviser les terres dans un ALR. Le projet de loi permettra d’éliminer les « projets simplifiés » de l’application de la Loi sur la Commission des terres agricoles (Colombie-Britannique).

Le gouvernement explique que ce pouvoir permettra de prendre des décisions plus rapides sur les projets prioritaires situés dans les ALR. Le BCER doit néanmoins consulter les parties potentiellement touchées, y compris les Premières Nations et les gouvernements locaux, avant d’autoriser l’utilisation non agricole. Le gouvernement note que le BCER a l’habitude d’autoriser l’utilisation non agricole pour les activités pétrolières et gazières en vertu des pouvoirs qui lui sont délégués en vertu de l’Agriculture Land Commission Act (Colombie-Britannique).

Cette approche est généralement conforme à celle adoptée en Alberta, où l’approbation de l’Alberta Utilities Commission, qui intègre les commentaires des municipalités locales et d’autres intervenants, l’emporte sur les restrictions locales en matière d’aménagement du territoire. 2  En Alberta, l’approbation de projets éoliens et solaires ne peut être accordée que sur certaines terres agricoles de grande valeur où le promoteur peut démontrer la capacité du projet renouvelable à coexister avec la production agricole. Des restrictions similaires ont été imposées à des projets en Ontario.  Il est raisonnable de s’attendre à ce que le BCER impose des exigences similaires en ce qui concerne la cohabitation d’infrastructures d’énergie renouvelable avec des activités agricoles pour les projets situés dans les ALR.

Le processus législatif

Le projet de loi permettra d’adopter des lois habilitantes par voie de règlement, qui seront mises en œuvre en trois étapes :

  1. Un règlement qui a) établit le BCER comme principal organisme d’autorisation du NCTL et b) confère au BCER le pouvoir de délivrer des autorisations provinciales de ressources naturelles pour des projets éoliens.
  2. Règlement qui établit le BCER comme principal organisme de réglementation et autorité de délivrance de permis pour les projets d’énergie renouvelable.
  3. Règlements du BCER qui établissent un cadre réglementaire solide pour le cycle de vie des projets éoliens et solaires.

Le projet de loi a franchi sa première lecture le 30 avril 2025 et attend sa deuxième lecture. S’il est adopté, le projet de loi entrera en vigueur par règlement du lieutenant-gouverneur en conseil.

Un pas en avant, mais d’autres étapes sont nécessaires

Ce projet de loi suit une approche similaire qui a mené à la création de la BCER (anciennement la Commission du pétrole et du gaz) en premier lieu, c’est-à-dire l’établissement d’un organisme de réglementation à guichet unique pour les activités pétrolières et gazières. Le regroupement des permis, de la réglementation et de l’expertise en un seul organisme de réglementation de l’énergie est une approche indispensable pour faciliter l’examen et l’approbation de ces projets et infrastructures d’électricité. Le regroupement de l’autorité de réglementation en un organisme spécialisé et spécialisé devrait contribuer à améliorer la qualité et l’efficacité de la réglementation.

Bien que cette loi soit un important pas en avant, plusieurs questions importantes de développement de projets restent à régler.

Concilier les intérêts des Premières Nations

Le gouvernement doit diriger efficacement la consultation des Premières Nations sur les modifications législatives et l’approbation des projets afin de concilier les intérêts des Premières Nations avec l’intérêt plus large des provinces à simplifier l’examen et l’approbation des projets. Ce rôle ne devrait pas être assumé par les promoteurs de projets.

Coordination de l’évaluation environnementale

La coordination entre le BCER et le BEO doit être harmonisée afin d’assurer une véritable intégration du dossier d’examen et du calendrier des décisions afin de minimiser les retards, la redondance et les autres inefficacités.

Échéancier de transition et certitude réglementaire

La gestion de la transition vers le nouveau régime nécessitera une communication claire sur les règles et le calendrier afin que les promoteurs de projets puissent planifier en conséquence. Bien que le BCER accepte les demandes en vertu du nouveau cadre d’ici le 1er juillet 2025, les principaux règlements ne sont pas attendus avant la fin de 2025 ou le début de 2026.

Accès aux terres de la Couronne et utilisation diligente

Les problèmes de longue date liés à la gestion des terres de la Couronne, y compris les permis d’utilisation à long terme qui bloquent des sites à fort potentiel, doivent être résolus. Une politique d’utilisation des terres claire et efficace est le fondement des projets énergétiques.

Capacité institutionnelle du BCER

Le BCER aura besoin du personnel, des ressources techniques, de l’expertise et du financement nécessaires pour gérer le mandat élargi.

Conclusion

Bien que le projet de loi avance dans la bonne direction, le gouvernement doit poursuivre ses efforts pour améliorer l’efficacité de la réglementation. L’amélioration de l’efficacité de la réglementation ne signifie pas des normes plus basses pour les valeurs sociétales importantes liées à ces projets, mais elle aide à attirer les investissements dans les projets d’énergie renouvelable que la province veut et dont elle a besoin.

Bennett Jones continuera de suivre l’évolution du secteur des énergies renouvelables. Pour discuter de la façon dont ces développements peuvent vous affecter et des possibilités pour votre organisation, veuillez communiquer avec les auteurs de ce billet ou avec un membre du groupe de pratique de la réglementation de l’énergie Groupe de pratique de la réglementation de l’énergie.


1La NCTL jumelera la ligne de transport existante de 500 kilovolts de Prince George à Terrace pour répondre à la demande croissante d’électricité dans la région de la côte nord provenant des projets d’extraction de minéraux et de métaux critiques, d’électrification portuaire, de traitement et d’expédition de l’hydrogène et du carburant, comme en témoignent les projets d’extraction de minéraux et de métaux critiques, d’électrification des ports, de traitement de l’hydrogène et du carburant et d’expédition, comme en témoignent les projets d’extraction de minéraux et de métaux critiques. Plan d’immobilisations de BC Hydro.

2Loi sur les administrations municipales, LSF 2000, c M-26, art 619.

3Énoncé provincial de planification, 2024, ministère des Affaires municipales et du Logement (Ontario), article 4.3.5, restreint considérablement l’aménagement non agricole en les zones agricoles à fort rendement, à moins qu’il n’y ait pas de solutions de rechange raisonnables et que les impacts agricoles soient réduits au minimum, et l’article 4.3.2 limite les utilisations diversifiées à la ferme à celles qui sont compatibles avec les activités agricoles environnantes et qui ne les entravent pas. En pratique, la cohabitation de l’aménagement renouvelable avec les activités agricoles est considérée comme une pratique exemplaire et une exigence pour obtenir l’approbation municipale nécessaire pour les projets sur des terres agricoles à fort rendement.

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