La Cour du Banc de la Reine de l’Alberta a récemment confirmé les dispositions sans égard à la responsabilité du formulaire standard, Canadian Association of Drilling Contractors (CAODC) Master Daywork Contract (MDC) dans Precision Drilling Canada Limited Partnership v Yangarra Resources Ltd., 2016 ABQB 365 [Precision]. Dans Precision, le juge E.C. Wilson a confirmé les décisions du 6 juillet et du 14 octobre 2015 du protonotaire J.T. Prowse (collectivement, la décision du protonotaire) accueillant la demande de Jugement sommaire de Precision contre Yangarra et accordant à Precision des intérêts à un taux de 18 pour cent par an sur ses factures impayées en vertu du MDC.
Bennett Jones agit pour Precision dans le présent litige.
Régime knock-for-knock
Dans l’Ouest canadien, la plupart des puits de pétrole et de gaz classiques sont forés selon le formulaire standard de 2001 MDC négocié par l’Association canadienne des producteurs pétroliers et le CAODC. Le MDC contient ce qu’on appelle un régime de « knock-for-knock » ou d’absence de faute qui diffère de la common law en ce que les risques pour certaines catégories de pertes et de dommages sont répartis en fonction de la propriété ou du contrôle, plutôt que de la faute. En règle générale, les parties à un MDC sont responsables de toute perte ou dommage à leurs propres biens et du décès ou des blessures corporelles de leurs propres employés, indépendamment de la négligence ou de toute autre faute de la contrepartie. De plus, l’exploitant dans le cadre d’un MDC assume généralement tous les risques pour les questions provenant de dessous du puits de forage (p. ex., une purge), l’entrepreneur assumant tous les risques pour les questions soulevées au-dessus du puits de forage (p. ex., les dommages à la plate-forme). Cependant, il est important de noter qu’à moins qu’un risque particulier ne soit identifié et expressément attribué à l’une ou l’autre des parties, chaque partie demeure responsable envers l’autre de sa propre négligence.
L’utilité d’un régime de responsabilité sans égard à la responsabilité est largement reconnue comme offrant deux avantages principaux. Premièrement, il élimine la nécessité pour les parties d’obtenir une couverture d’assurance qui se chevauche, réduisant ainsi les primes d’assurance globales. Deuxièmement, et c’est plus important encore, les parties devraient être en mesure d’éviter des litiges complexes, coûteux et prolongés parce que la nécessité de déterminer la faute et le lien de causalité selon les principes du droit des contrats et de la responsabilité délictuelle est éliminée. Au lieu de cela, en attribuant clairement certains risques de perte à chaque partie, la détermination de la responsabilité devrait devenir une simple question d’interprétation contractuelle.
Historique
Les faits
En 2011/2012, Precision a foré trois puits pour Yangarra en vertu d’un MDC et a facturé à Yangarra environ 3,5 millions de dollars pour ces travaux. Cependant, Yangarra a refusé de payer sur la base d’une allégation selon laquelle un employé de Precision avait mélangé le mauvais produit chimique dans la boue de forage, ce qui a fait que la plate-forme était « coincée dans le trou ». Sur la base de la répartition claire des risques dans le MDC à Yangarra pour ce risque, Precision a demandé un jugement sommaire. En réponse, Yangarra a soulevé une myriade de théories juridiques et de moyens de défense, y compris que les dispositions knock-for-knock du MDC ne devraient pas être appliquées en raison de la négligence grave alléguée, de la fraude, du manquement à l’obligation de bonne foi et des considérations d’ordre public.
Décision du maître Prowse, c.r.
Le 17 juillet 2015, Master Prowse a accueilli la demande de jugement sommaire de Precision concluant que les pertes de Yangarra étaient « exactement le type de perte envisagé par le contrat bilatéral sans égard à la faute entre les parties ». Dans une décision de suivi rendue le 14 octobre 2015, Master Prowse a également rejeté l’argument de Yangarra selon lequel la disposition de 18 pour cent par an relative aux intérêts dans le cadre du MDC équivalait à une pénalité inapplicable.
Décision d’appel du juge E.C. Wilson
Yangarra a fait appel de la décision de Maître Prowse et, le 30 juin 2016, le juge Wilson a rejeté cet appel, concluant que les allégations de négligence grave, de fraude, de manquement à l’obligation de bonne foi de Yangarra, etc., « individuellement et cumulativement, n’ont pas de fondement ». La juge Wilson a en outre rejeté l’argument de Yangarra selon lequel il serait contraire à l’ordre public d’appliquer le MDC, notant qu’il s’agissait d’un contrat privé entre deux sociétés qui n’avait pas d’impact sur l’intérêt public.
Enfin, la Cour a rejeté l’argument de Yangarra selon lequel la disposition relative aux taux d’intérêt annuels de 18 % ne devrait pas être appliquée parce qu’elle équivaudrait à une pénalité inapplicable. Le juge Wilson a conclu que l’intérêt impayé n’était aussi important que parce que Yangarra avait décidé de ne pas payer et qu’il devait « vivre avec les conséquences de cette décision ».
Yangarra a interjeté appel de la décision de la juge Wilson.
Conséquences
Lorsqu’on ne tient compte que des coûts engagés par une partie innocente à la suite d’une perte pour laquelle elle a accepté le risque en vertu d’un MDC, les dispositions relatives à l’absence de responsabilité peuvent sembler injustes. Toutefois, lorsque le partage bilatéral des risques entre un exploitant et un entrepreneur est considéré comme un tout, cette approche contractuelle est beaucoup plus logique. En particulier, un régime de risque sans égard à la responsabilité permet aux sociétés impliquées dans le forage pétrolier et gazier d’anticiper et de s’assurer adéquatement des risques engagés et devrait permettre à chacune d’elles d’éviter les retards et les dépenses associés à des litiges complexes qui se produiraient autrement. Cependant, pour éviter les surprises, il est essentiel que les parties à un MDC examinent attentivement et comprennent leurs droits, obligations et risques assumés avant la signature et avant le début du forage.
Traduction alimentée par l’IA.
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