La Cour suprême du Canada rejette le projet de Loi sur les valeurs mobilières du Canada comme étant inconstitutionnel

22 décembre 2011

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La Cour suprême du Canada a rejeté à l’unanimité le projet de Loi sur les valeurs mobilières du Canada, qui aurait créé un organisme national de réglementation des valeurs mobilières, comme étant inconstitutionnel.

Historique

Le 26 mai 2010, le gouvernement fédéral a publié le projet de Loi sur les valeurs mobilières du Canada, qui vise à harmoniser les lois provinciales et territoriales existantes sur les valeurs mobilières en une seule loi fédérale. En même temps, le gouvernement a renvoyé l’avant-projet de loi à la Cour suprême du Canada pour qu’elle se prononce sur sa constitutionnalité.

Les opposants à la loi, dirigés par les gouvernements de l’Alberta, du Québec, du Manitoba et du Nouveau-Brunswick, ont fait valoir que la loi proposée ne relève pas de la compétence législative du gouvernement fédéral parce que la réglementation de la vente et du commerce des valeurs mobilières est une question de « propriété et de droits civils » et relève donc de la compétence exclusive des provinces. Les gouvernements fédéral et ontarien ont soutenu que la loi relève de sa compétence exclusive sur les échanges et le commerce en général.

Avant l’audience de la Cour suprême en avril 2011, les cours d’appel du Québec et de l’Alberta ont statué, presque à l’unanimité, que la loi proposée était inconstitutionnelle.

Les motifs de la Cour suprême

Pour que la législation soit une question d’échanges et de commerce généraux, elle doit faire participer l’intérêt national d’une manière qualitativement différente des préoccupations provinciales. La Cour a examiné cinq questions : a) la question de savoir si la loi fait partie d’un régime de réglementation général; b) si le régime est sous la supervision d’un organisme de réglementation; c) la question de savoir si la législation concerne le commerce dans son ensemble plutôt qu’une branche de production particulière; d) si elle est de nature telle que les provinces, agissant seules ou de concert, seraient constitutionnellement incapables de l’adopter; et e) si le régime législatif est tel que le fait de ne pas y inclure une ou plusieurs provinces ou localités compromettrait son bon fonctionnement dans d’autres parties du pays.

Dans ce cas, l’idée maîtresse du projet de loi est de réglementer, sur une base exclusive, tous les aspects du commerce des valeurs mobilières au Canada, y compris les métiers et les professions liés aux valeurs mobilières dans chacune des provinces. L’objet de la Loi est de mettre en œuvre un régime canadien exhaustif de réglementation des valeurs mobilières dans le but de protéger les investisseurs, de promouvoir des marchés financiers équitables, efficients et concurrentiels et d’assurer l’intégrité et la stabilité du système financier. La Cour a statué que la Loi aurait pour effet de « reproduire et de remplacer les régimes de valeurs mobilières provinciaux et territoriaux existants ». La Cour a déclaré que l’orientation principale de la Loi « ne traite pas d’une question d’importance et de portée nationales réelles qui va au commerce dans son ensemble d’une manière distincte et différente des préoccupations provinciales ». De l’avis de la Cour, le gouvernement fédéral n’a pas réussi à établir que le domaine des valeurs mobilières a été tellement transformé qu’il est maintenant réglementé par le chef de compétence fédérale. La Cour a reconnu que certains aspects du projet de loi, comme le contrôle du risque systémique et la collecte de données à l’échelle nationale, relèvent à juste titre des pouvoirs fédéraux.

La Cour a conclu que le projet de loi « va trop loin dans les préoccupations nationales réelles ». Bien que « l’importance économique et le caractère envahissant du marché des valeurs mobilières puissent, en principe, appuyer l’intervention fédérale qui est qualitativement différente de ce que les provinces peuvent faire », ces facteurs ne justifient pas, de l’avis de la Cour, « une prise de contrôle en bloc de la réglementation de l’industrie des valeurs mobilières ».

Réservez la date : Le groupe de pratique litige en valeurs mobilières de Bennett Jones sera hosting a teleconference on January 12, 2012, at 12 p.m. EST to discuss the implications of this decision.

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