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Le feu vert de la CSC emprunte les juges

27 mai 2013

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Contrairement à ce qu’on nous a tous dit depuis l’école primaire, in Cojocaru v British Columbia Women’s Hospital and Health Centre, la Cour suprême du Canada a décidé que la copie n’était pas nécessairement toujours erronée. Cette décision est notoire (parmi les observateurs de la cour et, probablement, les juges de première instance) en raison du fait que le juge de première instance a copié et collé les arguments des demandeurs dans son jugement. Bien que les faits sous-jacents portaient sur les complications entourant la naissance du fils de Mme Cojocaru, la principale question était de savoir si la copie du juge du procès était erronée.

Dans son jugement, le juge de première instance a conclu que l’hôpital, ainsi que l’infirmière et les trois médecins qui s’occupaient de Mme Cojocaru étaient responsables de 4 millions de dollars. Le jugement se composait de 368 paragraphes, dont seulement 47 étaient dans les propres mots du juge. Bien que le juge de première instance ait copié une grande partie des arguments du Cojocarus, il ne les a pas toutes acceptées et a discuté d’un certain nombre de questions. Fait important, le juge du procès a exprimé son opinion finale dans ses propres mots. Les défendeurs ont interjeté appel de la décision du juge de première instance, faisant valoir que la copie laissait entendre que le juge n’avait pas tenu compte des questions en litige et ne les avait pas décidées « de façon indépendante et impartiale ».

En fin de compte, la Cour suprême a décidé que, bien qu’il soit « souhaitable » que les juges expriment leurs conclusions dans leurs propres mots, la copie des documents d’une partie n’entraînera pas nécessairement l’annulation d’une décision. L’accent n’est pas mis sur la copie, mais sur la question de savoir si la copie reflète le fait que le juge n’a pas décidé de façon indépendante et impartiale de la question. En l’espèce, la Cour suprême a conclu que le juge de première instance avait bien tenu compte des questions en litige et qu’il n’avait donc pas infirmé sa décision en raison de la copie (toutefois, la Cour suprême a infirmé la décision en raison d’erreurs de droit dans ses motifs).

Cette décision est importante pour les raisons suivantes :

1. Distinction entre le processus et la substance. Une personne dans une affaire judiciaire a droit non seulement à une décision qui comprend et applique correctement la loi pertinente, mais aussi à un processus équitable. Comme l’a souligné la Cour suprême, la copie judiciaire est une question de procédure. Elle laisse entendre qu’une partie n’avait pas un processus équitable parce qu’elle n’avait pas vraiment la capacité de convaincre le juge de ses arguments.

Le critère de l’équité procédurale au procès consiste à déterminer si une personne raisonnable conclurait que le processus est fondamentalement inéquitable. Il y a un seuil élevé à passer pour réussir ce test. Les cours d’appel présumeront que les juges agissent de manière indépendante et impartiale et, pour surmonter cette présomption, la partie d’appel devra présenter une preuve concluante.

2. La copie n’est pas nécessairement mauvaise. La Cour suprême a déclaré que la copie judiciaire n’est pas en soi erronée et qu’il s’agit d’une « pratique acceptée de longue date » (écoliers, prenez note). Contrairement à d’autres formes d’écriture, la préoccupation au sujet de la copie dans les jugements n’est pas que le juge s’attribue le mérite du travail de quelqu’un d’autre. Des problèmes ne se produiront que lorsque la copie laisse entendre que le juge n’a pas tenu compte des questions en litige et que le jugement ne reflète pas la pensée du juge.

Par conséquent, il n’y a aucun problème à ce qu’un juge copie des documents sans citer de sources (quelque chose qui semblerait blasphématoire aux oreilles d’un essayiste de lycée). De plus , (et probablement un soulagement pour les juges de première instance partout dans le monde) la Cour suprême a déclaré que le « manque d’originalité » n’entraînera pas l’annulation d’un jugement. En raison de la demande que les questions juridiques soient résolues en temps opportun, l’originalité dans la rédaction judiciaire ne peut pas être une exigence.

3. Quoi et comment les choses sont copiées peut avoir de l’importance. La question de savoir si la copie entraînera l’annulation d’une décision exige qu’une cour d’appel tienne compte de différents facteurs. L’étendue de la copie peut être importante et la copie en gros entraînera probablement une surveillance accrue. En défendant le jugement rendu dans l’affaire Cojocaru, la Cour suprême a noté que le juge de première instance avait rédigé « certains paragraphes originaux » et avait tiré des conclusions contraires aux observations du Cojocarus. De plus, la Cour suprême a noté que le juge de première instance avait apporté quelques modifications aux parties qu’il avait copiées du Cojocarus. Ces faits donnent à penser que le juge a examiné les questions en litige de façon indépendante.

Des erreurs de fond dans les documents copiés peuvent également laisser entendre que le juge n’a pas tenu compte des questions en litige. La Cour suprême n’a pas été troublée par le fait que le juge de première instance a copié une partie des observations du Cojocarus qui contenait une erreur relative à la date d’envoi d’une lettre, qualifiant cela d’erreur de « nature technique ».

L’impact de cette décision restera à voir. Bien que la Cour suprême ait confirmé la décision du juge de première instance, elle a déclaré sa préférence pour l’originalité, dans la mesure du possible. Quoi qu’il en soit, les avocats qui soumettent des arguments écrits au tribunal doivent être conscients du fait que non seulement ils présentent la position de leurs clients, mais qu’ils peuvent finalement présenter la décision finale. L’avocat entreprenant voudra probablement soumettre une copie électronique de son mémoire dans ces circonstances.

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