Écrit par Gavin H. Finlayson and Gannon G. Beaulne
Dans l’affaire Equustek, les demandeurs ont intenté une poursuite en Colombie-Britannique pour violation de marque de commerce et appropriation illégale de secrets commerciaux. Ils ont allégué que les défendeurs vendaient des versions contrefaites de leurs produits. Les demandeurs ont obtenu des injonctions interdisant aux défendeurs d’exercer leurs activités, et Google a accepté de dé-indexer certaines pages Web des résultats de recherche. Mais les défendeurs ont continué de vendre leurs produits en ligne en déplaçant simplement du contenu répréhensible vers de nouvelles pages Web de leurs sites Web. Les demandeurs ont décrit la situation comme un jeu de « Whack-A-Mole » dans lequel les défendeurs ont pu contourner habilement la désindexation volontaire par Google des pages Web incriminées.
Pour prévenir cette méthode clandestine de faire des affaires, les demandeurs ont demandé une injonction provisoire contre Google, le premier moteur de recherche au monde. Google était une tierce partie au fond du litige et n’était impliquée qu’en raison de sa domination sur le marché des moteurs de recherche. Bien que Google ait volontairement dé-indexé quelque 345 URL des résultats de recherche sur google.ca, les demandeurs se sont tournés vers les tribunaux de la Colombie-Britannique pour forcer Google à cesser complètement d’indexer ou de référencer dans les résultats de recherche les sites Web des défendeurs.
Google a soutenu à l’audience d’injonction que, entre autres choses, elle n’était pas liée à la Colombie-Britannique d’une manière suffisamment significative pour permettre aux tribunaux britanno-colombiens d’assumer la compétence in personam sur Google. Google est une société étrangère: elle est constituée dans le Delaware et a son siège social en Californie. Il n’a pas d’employés, de bureaux ou de serveurs dans la province. Elle a fait valoir que les tribunaux de la Colombie-Britannique n’avaient pas compétence en matière de compétence sur la demande d’injonction.
Le juge Fenlon de la Cour suprême de la Colombie-Britannique n’était pas d’accord avec Google. Elle a admis que les moteurs de recherche de Google ne sont pas des sites d’information « passifs ». Au contraire, ces sites Web anticipent les demandes et recueillent des données, et Google vend également de la publicité aux clients de la Colombie-Britannique. La juge Fenlon a donc conclu qu’elle avait une compétence territoriale sur Google. En fin de compte, elle a accordé l’injonction provisoire.
En appel, la Cour d’appel de la Colombie-Britannique a confirmé la décision du juge Fenlon. Elle a conclu que les activités de Google dans la collecte de données au moyen d’un logiciel d’exploration Web, la distribution de publicité ciblée aux utilisateurs locaux et la vente de publicité à des entreprises locales étaient suffisantes pour établir un lien de compétence avec la Colombie-Britannique, même en l’absence d’une présence physique dans la juridiction sous la forme d’employés, de bureaux ou de serveurs.
Equustek peut indiquer une plus grande volonté de la part des tribunaux canadiens de faire valoir leur compétence à l’égard des entreprises étrangères qui font affaire avec des Canadiens au moyen d’Internet apparemment sans frontières. Si cette tendance se maintient, les répercussions pour les entreprises situées à l’extérieur du Canada, mais avec une présence virtuelle accessible aux Canadiens, pourraient être importantes. Ces entreprises peuvent être à risque d’avoir à se conformer à un large éventail de lois et de règlements canadiens " y compris (mais sans s’y limiter) les règles régissant la fiscalité, la vie privée, l’anti-pourriel, la protection des consommateurs, la langue, la publicité, les contrats, la sécurité des produits, la propriété intellectuelle et la procédure civile.Ce risque s’étend au-delà des moteurs de recherche et des sites Web qui vendent des biens directement aux Canadiens. Par exemple, les sites Web qui recueillent des données au moyen de témoins, d’inscriptions ou d’abonnements peuvent également être assujettis à la compétence canadienne dans certaines circonstances. Bien que la jurisprudence antérieure suggérait que les tribunaux canadiens n’affirmeraient pas leur compétence in personam simplement parce qu’un site Web passif était accessible aux Canadiens, l’éventail des activités en ligne considérées comme suffisamment passives pour empêcher les revendications de compétence pourrait se réduire.
Les entreprises pourraient être en mesure de prendre des mesures pour atténuer ces risques. Par exemple, dans une décision non conveniens sans rapport avec le forum publié en juin, la Cour d’appel de la Colombie-Britannique a décidé dans l’affaire Douez c Facebook, Inc qu’un recours collectif ne devrait pas être intenté contre Facebook en Colombie-Britannique parce que le contrat d’utilisation de Facebook précisait que tous les différends seraient résolus en Californie. D’autres façons de gérer le risque de devenir assujetti aux lois et aux tribunaux canadiens en raison d’interactions en ligne avec des Canadiens pourraient également être disponibles, selon l’entreprise et le contexte particuliers.
Il reste à voir si Google tentera d’interjeter appel de cette décision devant la Cour suprême du Canada. Mais, pour l’instant, les entreprises étrangères qui interagissent en ligne avec les Canadiens, y compris en recueillant des données, sont bien avisées de tenir compte de leurs liens avec le Canada et des risques qu’elles peuvent assumer involontairement.
Traduction alimentée par l’IA.
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