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Les procédures en vertu de la LACC sont-ils une panacée pour la cession ou la novation sans consentement?

12 novembre 2015

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Une prétendue cession d’un contrat sans consentement et une prétendue novation étaient inefficaces, a récemment statué la Cour d’appel de la Colombie-Britannique dans l’affaire Barafield Realty Ltd. c. Just Energy (C.-B.) Société en commandite, 2015 BCCA 421 [Barafield] dans le contexte de l’examen des procédures en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC).

À Barafield, CEG Energy Options Inc. (CEG) a conclu des contrats pour la fournir du gaz naturel aux immeubles d’appartements appartenant aux intimées (Barafield). Les contrats étaient d’une durée fixe de cinq ans à un taux fixe. Au cours de cette période, le GCE a entamé des procédures de faillite et de procédure en vertu de la LACC. Les contrats ont été vendus aux appelants (Just Energy) et approuvés par un tribunal de l’Alberta en vertu de la LACC (l’ordonnance d’acquisition). Barafield n’avait pas été avisé de ces procédures.

Les contrats comprenaient une disposition qui permettait à Barafield de résilier au cas où CEG devenait insolvable. Une fois que l’avis de vente a été fourni par Just Energy, Barafield a exercé son droit de résilier les contrats, puisque le prix fixe en vertu des contrats était devenu plus élevé que le prix du marché du gaz. Just Energy a contesté la résiliation, et Barafield continue de payer pour le gaz naturel tout en affirmant la résiliation. Après l’expiration des contrats, Barafield a intenté une action en justice.

Le juge de première instance a conclu que Just Energy avait violé le contrat en n’obtenant pas le consentement de Barafield à la cession des contrats et a accordé des dommages-intérêts. En appel, la Cour d’appel de la Colombie-Britannique a infirmé cette sentence. La Cour d’appel a statué que le résultat des conclusions du juge de première instance selon lesquelles les contrats exigeaient le consentement de Barafield à la cession, que Barafield avait refusé de donner son consentement et qu’il n’y avait pas de novation en vertu de l’ordonnance d’acquisition, était qu’il n’y avait pas de lien contractuel entre Barafield et Just Energy. En tant que tel, Just Energy ne pouvait pas être tenu responsable de la rupture de contrat.

Just Energy a également affirmé, comme moyen de défense subsidiaire, que l’ordonnance d’acquisition a donné lieu à une novation, de sorte que Just Energy se tenait à la place de CEG, que Barafield n’était pas tenu de donner son consentement et qu’aucune rupture de contrat n’en a résulté. La Cour a examiné les contrats, le contrat d’achat par lequel Just Energy a acquis les contrats de CEG et les modalités de l’ordonnance d’acquisition, et a conclu qu’il n’y avait pas de novation. Les modalités du contrat d’achat exigeaient que CEG obtienne des consentements pour le transfert des contrats achetés, faute de quoi Just Energy pouvait soit renoncer à cette exigence, soit annuler l’accord. CEG n’a pas donné les consentements, et Just Energy n’a pas annulé. De plus, l’ordonnance d’acquisition n’a pas expressément ou implicitement renoncé à la nécessité d’obtenir le consentement de Barafield, car elle ne disait rien au sujet des droits de la contrepartie aux contrats. Just Energy a plutôt pris un risque calculé en procédant sans les consentements.

La Cour s’est également penchée spécifiquement sur la question de savoir si l’avis d’instance est nécessaire avant qu’un tribunal de la LACC puisse rendre une ordonnance touchant les droits des tiers. Il a examiné les pouvoirs qui laissent entendre que « la pratique exemplaire consiste à servir toutes les contreparties à des contrats particuliers qui sont censés être attribués ». Ce pouvoir était incompatible avec l’affirmation selon laquelle l’ordonnance d’acquisition devrait être lue de façon large pour annuler les droits des tiers. La Cour a conclu ce qui suit :

Bien que cette question soit accessoire à une procédure en vertu de la LACC, la question que nous examinons est une question où un tiers achète des contrats de la société débitrice, sans préavis à la contrepartie des contrats, connaissant et donc assumant le risque de ne pas obtenir le consentement à une cession. Il n’y a pas d’objectif de la LACC qui profite à l’interprétation de Just Energy dans ces circonstances. Les modalités de l’ordonnance d’acquisition et [du contrat d’achat] doivent être examinées en fonction de la signification de la langue employée. À mon avis, ni l’un ni l’autre n’appuie la proposition selon laquelle une novation a été voulue ou réalisée.

L’affaire Barafield sert donc à souligner que, de façon générale, une prétendue cession d’un contrat qui exige le consentement n’est pas efficace. Une procédure en vertu de la LACC n’est pas non plus une panacée pour la cession ou la novation sans consentement « toutes les circonstances, et en particulier les modalités d’une ordonnance judiciaire pertinente, doivent être examinées de près. Si l’on souhaite avoir une incidence sur les droits des tierces contreparties au moyen d’une cession ou d’une novation, un avis de la procédure en vertu de la LACC devrait leur être donné.

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