En raison de la pandémie de COVID-19, le 15 mai 2020, Doug Schweitzer, c.r., ministre de la Justice et solliciteur général de la province de l’Alberta, a signé l’arrêté ministériel M.O. 39/2020 qui modifie la législation actuelle sur une base temporaire pour permettre le témoignage virtuel des testaments, des procurations perpétuelles et des directives personnelles (« documents de planification successorale »). Cette modification est dans l’intérêt public car en raison de la pandémie de COVID-19, la présence personnelle physique avec les clients dans le but d’exécuter les documents de planification successorale peut ne pas être possible ou médicalement sûre.
Le M.O. précise deux exigences pour l’exécution virtuelle des documents de planification successorale :
Le M.O. ne permet pas expressément l’exécution des documents de planification successorale en contrepartie et la Cour du Banc de la Reine a confirmé qu’elle n’acceptera pas les testaments signés en contrepartie. La profession juridique est en communication avec le ministre pour demander une autre modification au M.O. afin de permettre la signature en contrepartie des documents de planification successorale, ce qui rendrait la signature virtuelle moins lourde. Il est à noter que l’arrêté ministériel no de la Colombie-Britannique. M161 permet expressément de signer un testament en contrepartie. En Ontario, le règlement original autorisant l’exécution virtuelle des testaments a par la suite été modifié pour indiquer explicitement que l’exécution peut être effectuée en contrepartie. À moins que le M.O. ne soit modifié à nouveau en Alberta, les avocats de l’Alberta devront physiquement envoyer le même document à chaque partie pour signature par témoin virtuel.
Le M.O. ne fournit pas de directives supplémentaires sur ce qui constitue l’exécution vidéo valide des documents de planification successorale. Étant donné que l’exécution incorrecte ou incomplète d’un document de planification successorale peut invalider le document, il est prudent pour les avocats de prendre des mesures supplémentaires pour s’assurer que les documents de planification successorale virtuellement attestés sont acceptés plus tard. Cela est particulièrement important car les documents de planification successorale deviennent généralement plus importants après que le fabricant, le donateur ou le testateur a perdu sa capacité ou est décédé, et n’est pas en mesure de témoigner pour défendre le document.
Le Barreau de l’Alberta a élaboré des exigences et recommandé des pratiques exemplaires pour les avocats qui prennent des affidavits virtuellement et pour l’exécution virtuelle de documents pour l’enregistrement au Bureau des titres de biens-fonds. De plus, la Cour du Banc de la Reine de l’Alberta a pris des mesures d’adaptation pour que les affidavits virtuellement signés soient utilisés à la Cour du Banc de la Reine de l’Alberta, à condition que certaines exigences soient respectées. Pour les listes de recommandations et d’accommodements, visitez Le site Web du Barreau de l’Alberta et le sein site Web du Tribunal du Banc de la Reine de l’Alberta.
Bien que le Barreau de l’Alberta et la Cour du Banc de la Reine de l’Alberta n’aient étendu aucune de ces exigences et recommandations à l’exécution virtuelle des documents de planification successorale, l’application de pratiques exemplaires similaires ne servirait qu’à protéger ces documents contre une allégation ultérieure d’invalidité.
Les avocats qui aident les clients à exécuter les documents de planification successorale au moyen de la vidéoconférence peuvent souhaiter intégrer les pratiques exemplaires suivantes :
Compte tenu de la lourdeur du processus de signature virtuelle des documents de planification successorale en Alberta, les clients peuvent choisir de procéder en vertu du M.O. uniquement dans les cas où une réunion physique est impossible compte tenu des préoccupations personnelles du client en matière de santé, ou si le client est tenu de se mettre en quarantaine. Si la situation du client change et qu’il devient possible de se rencontrer en personne, il est conseillé de faire un suivi avec une exécution en personne des documents. Si cela n’est pas possible et qu’une question se pose concernant l’exécution du testament, une demande peut être présentée à la Cour pour validation du document en vertu de l’article 37 de la Loi sur les testaments et les successions. Une demande de validation peut ne pas être possible pour une procuration perpétuelle ou une directive personnelle, car la législation pour ces documents ne contient pas de « disposition d’économie » similaire.