Le 23 novembre 2016, l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) a publié un communiqué de presse sur l’utilisation de pesticides à base de néonicotinoïdes, ainsi qu’un Projet de décision de réévaluation du pesticide des néonicotinoïdes, l’imidaclopride, et un document intitulé « Mise à jour sur les pesticides néonicotinoïdes» datée du 23 novembre 2016. Le Projet de décision de réévaluation suggère l’élimination progressive de toutes les utilisations agricoles et de la majorité de toutes les autres utilisations à l’extérieur de l’imidaclopride au cours des trois à cinq prochaines années. La réévaluation proposée est ouverte aux commentaires du public jusqu’au 21 février 2017.
Comme nous l’avons signalé dans
Les imidicloprides et autres néonicotinoïdes sont utilisés de diverses manières (y compris le traitement au sol, aérien et les semences) pour traiter les insectes sur les cultures agricoles, les cultures spéciales et les arbres de Noël, et pour certaines utilisations sur les animaux de compagnie. L’élimination progressive proposée vise les utilisations agricoles, le traitement commercial des semences, les utilisations en serre, le gazon et les utilisations de pelouse. L’utilisation dans et autour des structures, lorsqu’elle est appliquée comme injection de tronc d’arbre (comme pour l’agrile du frêne) et pour les traitements contre les puces, les tiques et les poux sur les animaux de compagnie sera autorisée même après l’élimination progressive de trois à cinq ans.
Le fondement de l’élimination progressive proposée de l’imidaclopride repose sur le risque pour les invertébrés aquatiques. Le Projet de décision de réévaluation indique que dans les milieux aquatiques du Canada, l’imidaclopride est mesuré à des concentrations nocives pour les insectes aquatiques. L’imidaclopride se décomposerait lentement dans le sol et se déplacerait donc dans les eaux de surface et les eaux souterraines.
L’ARLA a constaté que la modélisation, conjointement avec les données de surveillance de l’eau au Canada, a démontré que les concentrations d’imidaclopride devaient poser des risques pour les invertébrés aquatiques et les insectes aquatiques, et en particulier dans les zones d’activité agricole intense, les concentrations réelles étaient supérieures aux concentrations jugées toxiques. L’ARLA a noté que même en dépit des restrictions actuelles sur l’étiquette qui tentent d’empêcher l’imidaclopride de pénétrer dans les eaux de surface ou les eaux souterraines, les concentrations mesurées étaient trop élevées. L’ARLA a déclaré que toute proposition reçue au cours de la période de consultation pour le maintien de l’homologation devrait démontrer clairement des mesures concrètes qui permettraient de s’assurer que les niveaux d’imidaclopride dans l’eau seraient réduits en deçà du niveau préoccupant.
L’ARLA a indiqué que l’imidaclopride a de la valeur et que de nombreuses solutions de rechange peuvent avoir des répercussions financières, être moins efficaces ou faire l’objet d’une réévaluation elles-mêmes.
Nous pouvons nous attendre à ce que l’ARLA entende de nombreuses parties participant au débat néonicotinoïde au cours de la période de consultation, y compris des titulaires d’homologation et des groupes environnementaux. Compte tenu de l’annonce publique de l’ARLA, de la fanfare d’un communiqué de presse et du projet de décision de réévaluation à venir pour l’imidaclopride découlant de l’évaluation des pollinisateurs, une certaine forme d’élimination progressive de l’imidaclopride semble être le résultat le plus probable.
L’ARLA commencera également des examens spéciaux pour deux autres néonicotinoïdes, la clothianidine et le thiaméthoxame.
Les provinces de l’Ontario et du Québec et certaines villes, dont Montréal et Vancouver, prennent des mesures actives pour interdire ou réduire l’utilisation des néonicotinoïdes, par souci des risques pour les abeilles et les pollinisateurs.