Les entrepreneurs d’entreprises veulent souvent une « trappe d’évacuation » avant la fermeture si l’entreprise cible subit un « changement défavorable important » (ou un « effet négatif important »). Historiquement, sur la base de décisions judiciaires provenant principalement des États-Unis (et du Delaware en particulier), ce droit a été considéré comme extrêmement difficile à exercer dans la pratique.
Dans un opinion émis le 1er octobre 2018 par le vice-chancelier Travis Laster de la Cour de chancellerie du Delaware (Akorn, Inc., v. Fresenius Kabi AG Case No. 2018-0300-JTL), il a été décidé qu’un acheteur pouvait se retirer d’une acquisition en raison de facteurs qui ont été jugés constituer un « changement défavorable important » (« MAC »). Cette décision est d’une importance particulière car elle représente la première fois qu’un juge du Delaware a conclu qu’un MAC a eu lieu, et a confirmé le droit de l’acheteur de ne pas fermer en conséquence.
La Cour a conclu qu’Akorn, Inc., la société cible et une société pharmaceutique générique spécialisée, avait subi une baisse à long terme de la performance qui résultait de « problèmes imprévus propres à l’entreprise, plutôt que de conditions à l’échelle de l’industrie ». De plus, Akorn a eu des problèmes systémiques de contrôle de la qualité, ce qui a entraîné un coup d’évaluation d’environ 900 millions de dollars sur un prix de transaction global de 4,5 milliards de dollars. Ce changement d’évaluation a été considéré comme important pour un acquéreur raisonnable et, par conséquent, le juge a statué que l’acheteur, Fresenius Kabi AG, pouvait mettre fin à l’acquisition en raison de ces effets défavorables importants.
Cette décision est une première, mais elle a des limites. Compte tenu de la gravité des effets négatifs en l’espèce, cela renforce la position selon laquelle un MAC représente un seuil extrêmement élevé « favorable au vendeur » qui ne sera satisfait que dans des circonstances exceptionnelles. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une décision canadienne, il existe des similitudes dans le droit au Canada et aux États-Unis en ce qui concerne ces types de dispositions en matière de fusions et d’administrations, et les tribunaux au Canada ont toujours considéré les États-Unis lorsqu’ils interprètent les clauses de la MAC. Nous nous attendons à ce que l’analyse utilisée dans la décision de Laster soit prise en compte par un tribunal canadien et qu’elle soit prise en considération lors de l’avis des clients.
Certains points clés à retenir de cette décision sont les suivants: