Le 10 octobre 2014, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) ont publié l’Avis 62-307 du personnel des ACVM, qui énonce les changements apportés aux modifications proposées précédemment annoncées au régime canadien de déclaration rapide.
Les ACVM ont déjà annoncé une proposition visant à réduire le niveau de propriété auquel un émetteur doit divulguer sa participation à cinq pour cent par rapport aux 10 pour cent actuels et à inclure les positions de « dérivés équivalents aux actions » (dérivés qui reproduisent substantiellement les conséquences économiques de la propriété) pour déterminer si un actionnaire a déclenché le seuil d’information anticipée. Les ACVM ont également proposé une série de réformes supplémentaires afin d’exiger la déclaration des réductions des participations et des avoirs en dérivés et de limiter l’accès au système de déclaration mensuelle alternative (DCP) pour les porteurs de titres qui sollicitent activement des procurations.
À la suite d’une période de consultation de 18 mois, les ACVM ont annoncé qu’elles abandonnaient leur proposition de réduire de 10 % à 10 % le seuil de déclaration de propriété à cinq pour cent et d’exiger la divulgation des titres dérivés afin de déterminer si le seuil de divulgation anticipée a été déclenché.
La majorité des plus de 70 lettres de commentaires reçues par les ACVM de la part de participants de l’industrie et d’autres parties concernées exprimaient des préoccupations quant aux conséquences potentielles de certains changements proposés à la lumière des caractéristiques uniques des marchés publics du Canada. Les ACVM ont expressément cité des préoccupations au sujet de la liquidité limitée des marchés financiers canadiens, des coûts administratifs plus élevés et de la réduction de la capacité d’un investisseur à modifier sa position sur actions en temps opportun comme raisons de l’abandon de certains des changements qu’ils proposent.
Toutefois, les ACVM procèdent aux autres modifications proposées.
Les ACVM s’attendent à ce que les modifications finales, « bien qu’elles ne soient pas aussi vastes que les modifications provisoires, améliorent la qualité et l’intégrité du régime de déclaration selon les modalités d’alerte d’une manière appropriée pour les marchés financiers publics canadiens ».
La décision des ACVM de ne pas aller de l’avant avec leurs propositions visant à réduire le seuil d’alerte précoce à cinq pour cent et à inclure les titres dérivés dans le calcul de la détention de titres est une évolution bienvenue pour de nombreux participants au marché, en particulier les investisseurs activistes. Les investisseurs continueront d’être en mesure d’accumuler une position significative de toehold sans divulgation publique. Par conséquent, les émetteurs canadiens demeureront des cibles de choix pour les investisseurs activistes et les émetteurs devraient en conséquence continuer d’évaluer de manière proactive leurs vulnérabilités et envisager d’instituer des défenses structurelles.
Cependant, les investisseurs seront également soumis à une divulgation améliorée dans les rapports d’alerte et seront tenus d’être plus précis par rapport à leurs intentions futures. Cela est susceptible de donner lieu à un plus grand volume de rapports d’alerte précoce déposés sur une base plus fréquente pour faire face à des changements importants dans les rapports d’alerte précoce déposés précédemment, y compris les changements en ce qui concerne les intentions d’un investisseur.
Les ACVM ont l’intention de publier les modifications finales au deuxième trimestre de 2015.